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Vilaine Fifi
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12 novembre 2008

Les films du mois de novembre, partie I

Je sens que ce mois de novembre va être méga chargé niveau ciné ! Les films sont très nombreux et, pour l'instant, plutôt bons.

bureauxLes Bureaux de Dieu, de Claire Simon

C'est quoi ? Les Bureaux de Dieu nous invite à passer quelques jours dans un lieu méconnu : le planning familial. Des femmes de tous les âges, de tous les milieux sociaux s’y croisent et viennent y trouver une oreille, des conseils et parfois des solutions. Il y a la jeune fille algérienne qui aimerait prendre la pilule car avec son copain « ça devient sérieux », celle à qui sa mère achète des préservatifs pour mieux la traiter de pute ensuite, celle qui doit avorter en Espagne, la prostituée enceinte pour la troisième fois du même homme dont elle est amoureuse, ... Le planning apparaît comme un cocon, un lieu où ces femmes peuvent se sentir en sécurité et surtout écoutées.

Et alors ? J’ai passé l’année à travailler sur la maternité (grossesse, accouchement, avortement, ...) au cinéma. J’ai lu Beauvoir, Leclerc, Badinter, toutes les femmes qui se sont mobilisées pour la cause féminine. Quand j’ai su que se préparait un film sur le planning familial, j’étais très emballée, et je suis allée le voir dès sa sortie. J’en attendais peut-être trop car j’ai été très très déçue. Il y avait matière à faire un film passionnant et pertinent mais la réalisatrice nous livre une suite de témoignages répétitifs et parfois inintéressants. C’est lent, long, interminable. La seule vraie bonne idée est d’avoir mis face à des actrices connues (les conseillères et médecins) des anonymes, qui s’en sortent, pour la plupart, très honorablement. Ni vraiment un film, ni tout à fait un documentaire, Les Bureaux de Dieu se cherche pendant deux heures, sans se trouver.

WW. l'improbable Président, d'Oliver Stone

C'est quoi ? W. retrace le parcours de l’actuel Président américain, de l’université à la Maison Blanche. On découvre un jeune homme porté sur la bouteille, désinvolte, en perpetuel conflit avec son père, puis un président à la ramasse, mais ça, on le savait déjà...

Et alors ? Se foutre de la gueule de Bush, c’est comme s’en prendre à Eve Angeli : trop fastoche ! Pour moi, l'intérêt du film n'est pas tellement son propos mais la prestation de Josh Brolin. C'est en effet uniquement pour lui que j'ai fait le déplacement, curieuse de le voir se glisser dans la peau de W. Si le comédien est tout à fait crédible en Président, il est carrément à côté de la plaque dès qu’il s’agit du jeune Bush. Mais est-ce vraiment de sa faute ? A quarante ans, il est impossible d'être crédible en étudiant de vingt ans. Du coup, tous les passages sur la jeunesse de Bush sonnent faux. Le film en lui-même se laisse voir même si on peut douter de l'objectivité du réalisateur.

bouquetBouquet final, de Michel Delgado

C'est quoi ? Un jeune homme, fils d’artistes vivant sur une péniche qui prend l’eau, décide d’arrêter la musique pour se trouver un vrai travail. Il trouve alors un emploi de commercial dans une grande entreprise américaine, mais avant de prendre place dans son confortable bureau, il doit suivre un stage d’un mois sur le terrain. Rien de bien méchant jusque là, sauf que la boite en question vend des cercueils et que le stage se fera donc dans un magasin de pompes funèbres, avec vue sur le Père-Lachaise. Voir des macchabées toute la journée n’est pas très agréable mais c’est encore pire lorsqu’on doit mentir à ses parents et à sa nouvelle petite amie.

Et alors ? Dernièrement, dans la catégorie ‘comédies funèbres’ nous avons pu voir l’affligeant Made in Italy et l’irrésistible Joyeuses funérailles. Entre les deux, il y a Bouquet final. Ni nul ni transcendant, ce film nous permet de passer un bon moment grâce à certaines scènes vraiment savoureuses (le fou rire dans la caravane par exemple) et quelques bonnes répliques. Néanmoins, il devient très vite une simple comédie romantique très convenue et les cercueils de vulgaires accessoires, c’est dommage. Il aurait gagné à être plus trash. Par ailleurs, j’ai relevé une flagrante ressemblance entre l’acteur principal, Marc-André Grondin et Gaspard Ulliel, suis-je la seule ? (Question d'importance capitale, n'est-ce pas... )

4_nuitsQuatre nuits avec Anna, de Jerzy Skolimowsky

C'est quoi ? Dans un village polonais gris et enneigé, un homme un peu simplet est fasciné par sa voisine qu’il a vu se faire violer sans oser lui venir en aide. Un soir, il se décide à traverser les quelques mètres qui les séparent et entre chez elle afin de la regarder dormir. Trois autres nuits suivront, durant lesquelles cet amoureux transi très particulier va évoluer dans la maison de sa bien-aimée, devenir son homme à tout faire, l’aimer dans le silence et l’obscurité.

Et alors ? 'Silencieux' est le premier mot qui me vient à l’esprit lorsque je pense à ce film. En effet, les dialogues sont quasiment inexistants mais cela n’empêche en rien l’action et le suspens de s’installer. La Pologne apparaît aussi hostile et glaciale qu’elle est dorée et chaude dans Un Conte d’été polonais, ce qui renforce le côté malsain de cette drôle d’histoire d’amour. Toutefois, le réalisateur parsème son film de petites notes d’humour qui permettent de relâcher un peu la tension. Si elles ne sont pas inoubliables, ces quatre nuits sont tout de même marquantes.

mesrineMesrine, l'instinct de mort, de Jean-François Richet

C'est quoi ? Les premières années du parcours criminel de Jacques Mesrine, de son retour de la guerre d'Algérie à ses années québecoises.

Et alors ? Ce premier volet du dyptique Mesrine est tout simplement époustouflant ! Le film est captivant de la première seconde à la dernière et surtout interprété par des acteurs au top ; Cassel n'a jamais été si bon et s'est totalement approprié le personnage. Richet a su mettre en avant les deux visages de Mesrine, l'homme, père de famille, attachant et le tueur sans aucune morale. Il réussi donc le pari osé de rendre le personnage fascinant sans en faire un héros. On sort de la salle avec une seule question en tête : c'est quand la suite ???

homeHome, de Ursula Meier

C'est quoi ? Il y a le papa, la maman et les trois enfants. Et puis il y a leur maison, aussi chaleureuse qu’atypique puisqu’elle se trouve le long d’une partie d’autoroute qui n’a jamais ouvert et qui, au fil des ans, est devenue leur terrain de jeu. Mais tout bascule pour la famille quand leur pire cauchemar se réalise. L’ouverture de l’autoroute va en effet bouleverser leur vie. Des dizaines de milliers de voitures passent chaque jour sous leurs fenêtres, polluant leur air et leur tranquillité. Mais le vrai danger ne vient peut-être pas de l’extérieur pour autant...

Et alors ? Home est un véritable O.F.N.I (Objet Filmique Non Identifié) qui m’a totalement déroutée. La bande-annonce nous laisse entrevoir une comédie un peu déjantée alors qu’il n’en est rien. Meier nous propose un film très profond et glauque, qui nous met face à nos craintes et surtout à la folie qui plâne au-dessus de chacun de nous. Tous les personnages sont très fouillés et superbement interprétés par des acteurs investis. Je suis ressortie de la salle avec une drôle de sensation et surtout la certitude d’avoir vu un VRAI film. A voir absolument mais pas un jour de déprime !

visitorThe Visitor, de Thomas McCarthy

C'est quoi ? Walter Vale, un sinistre professeur d’université à la vie terne et routinière se retrouve contraint de partager son appartement new-yorkais avec un couple de clandestins, Tarek d’origine syrienne et Zineb, sénégalaise. Si cette dernière garde ses distances, son compagnon devient vite complice avec leur hôte qu’il initie au djembe et à qui il redonne une certaine joie de vivre. Lorsque Tarek est arrêté dans le métro et menacé d’expulsion, son nouvel ami mettra tout en oeuvre pour lui venir en aide.

Et alors ? J’ai hésité à vous résumer ce film car ces quelques mots ne suffisent pas à rendre compte de sa puissance. En effet, présenté ainsi le sujet peut sembler un peu simple, voire gnan-gnan. Or, The Visitor est un film humaniste, porté par des acteurs sobres et impliqués, qui aborde avec beaucoup de retenue et sans mièvrerie un thème très dur. On y découvre deux hommes que tout sépare, réunis autour de leur passion commune pour la musique, une femme à la discrète sensualité, prête à tout pour son fils, des gens très ordinaires qui vont vivre une aventure unique qui les changera à jamais. Récit d’amour et d’amitié, The Visitor est un film comme on aimerait en voir plus souvent. Mon coup de coeur du mois pour l'instant.

Quoi de beau à voir cette semaine ? Plein de choses ! Pour moi, ce sera : Vilaine (ba oui ! ), The Duchess, Les grandes personnes, Stella et bien sûr L'Echange.

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Commentaires
E
Oui, j'avais vu C.R.A.Z.Y. mais je n'avais pas remarqué le "potentiel" (!) de Marc-André. Par contre, c'est vrai que niveau crédibilité faudra repasser. Tout à fait d'accord pour Bourdon que l'on retrouve enfin ; j'avais oublié que ce mec pouvait être si drôle.
B
Moi aussi, je crève de hâte de voir la suite de "Mesrine", tous les gens à qui je l'ai recommandé ont adoré.<br /> "The visitor" est vraiment un très beau film, simple mais humain. Sinon, j'ai vu récemment "Bouquet final" et c'est vrai que c'est une comédie simple, l'histoire d'amour est cousue de fil blanc, les prestations de Marc-André (ahhh Marc-André... tu avais vu C.R.A.Z.Y ? j'en suis folle depuis... bien bien mieux que Gaspard Ulliel mais c'est vrai que y'a un p'tit quelque chose!) et de Bérénice Bejo ne sont pas tip top (limite crédibles hein) mais je me suis vraiment marrée. Didier Bourdon n'avait pas été aussi drôle depuis les Inconnus et c'est si rare de voir un film français rempli de 30è degré, que je lui ai un peu pardonné ses autres défauts !
E
Tu peux y aller sans crainte car il est vraiment génial !
J
ce soir, je vais peut-être aller voir ce film sur Jacques Mesrine
Vilaine Fifi
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