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Vilaine Fifi
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26 novembre 2008

Les films du mois de novembre, partie III

Parce qu'il n'y a pas que le Grand Rex dans la vie !

two_loversTwo lovers, de James Gray

C'est quoi ? Leonard Kraditor, jeune homme à qui on ne saurait donner d'âge, tente de se suicider à la suite d'une déception sentimentale. Ses parents, chez qui il vit, décident de le pousser dans les bras de Sandra, la fille d'un couple d'amis qui s'apprêtent à racheter la teinturerie Kraditor. Leonard se serait bien laissé entraîner dans cette histoire d'amour arrangée s'il n'avait pas croisé le chemin de sa voisine, Michelle, belle blonde, mystérieuse. Il devra donc choisir entre celle qui l'aime et celle qu'il aime.

Et alors ? L'histoire d'amour que nous propose James Gray n'a rien de bien original sur le fond mais se défend plutôt bien sur la forme. En effet, Two lovers fonctionne plus ou moins comme un polar. Cette romance, qui n'a rien de romantique, joue avec nos nerfs en distillant un suspens efficace. Si le dilemme amoureux qui rend fou Leonard est classique, le personnage est tout à fait atypique. Interprété par un Joaquin Phoenix au sommet de son art (en plus, il s'agirait de son dernier film, snif), Leonard est un amoureux très complexe, qu'on sent toujours sur le fil du rasoir. Il faut également noter la belle prestation d'Isabella Rossellini, tout en retenue, et le retour de Gwyneth, qui n'a jamais été si belle. La construction sans faille du film est superbement incarnée par les deux scènes de sexe, qui symbolisent parfaitement les relations entre les personnages. Un très beau film, servi par un casting trois étoiles. P.S.: La fin m'a rappelé celle de Match Point, pas vous ?

hollywoodJ'irai dormir à Hollywood, d'Antoine de Maximy

C'est quoi ? Antoine de Maximy, que l'on connaissait grâce à l'émission J'irai dormir chez vous, investit aujourd'hui le grand écran. Pour ce premier essai, il s'attaque à un gros morceau en décidant de conquérir les Etats-Unis. Toujours équipé de ses fidèles caméras, il croise le chemin d'Américains dont il nous livre des portraits aussi surprenants qu'intéressants. Il ne faut pas oublier de rappeler le but ultime que ce drôle d'aventurier s'est fixé : dormir à Hollywood ! Y arrivera-t-il ? !

Et alors ? J'admirais déjà le courage de Maximy lorsque je tombais sur son émission. Maintenant, je suis à deux doigts d'accrocher des posters de lui dans ma chambre ! Vous l'aurez compris, j'ai été séduite par son documentaire et j'attends impatiemment de savoir s'il compte renouveler l'expérience. Même si j'ai regretté que certains passages soient bâclés (particulièrement celui des Amish), j'ai trouvé, dans sa globalité, ce film très intéressant. Maximy m'a fait découvrir un autre visage de l'Amérique, un visage que je n'aurais jamais connu sans lui (personnellement, je ne me vois pas traverser certains coins de la Nouvelle-Orléans by night ! ) Ce que j'ai surtout retenu des Américains est leur grande générosité. La plupart acceptent volontiers d'accueillir le voyageur chez eux, discutent avec lui, s'intéressent à son travail. Maximy est, comme toujours, très impliqué dans ce qu'il fait, au point de se coller -et de nous coller- quelques sueurs froides !

mus_e_hautMusée haut, musée bas, de Jean-Michel Ribes

C'est quoi ? Un musée, le MHMB, ses groupes de visiteurs que l'on suit pendant une journée.

Et alors ? La semaine dernière, je suis tombée sur l'émission de Taddeï, Ce soir où jamais. Le sujet du jour -ou plutôt du soir- était "Les musées rendent-ils fou ? " Ribes était bien sûr l'un des invités. Je n'ai pas de réponse à cette question mais après avoir vu ce film, je me demande si les musées ne rendent pas complétement con. Suffisamment con en tout cas pour pondre une daube telle que MHMB, suffisamment con aussi pour applaudir à la fin (ce qu'ont fait la plupart des spectateurs dans ma salle). Les seules personnes ayant participé à ce navet que l'on peut féliciter sont celles dont le travail consiste à tromper le spectateur en réalisant les bandes-annonces. En effet, à chaque fois que j'en voyais une (oui, il y en avait plusieurs, pour mieux t'appâter mon enfant), je me disais que le film pouvait être sympa. Et bien il aurait dû rester à l'état de bande-annonce ! Je vous rassure, je ne suis pas plus bête qu'une autre. J'ai très bien compris la dimension absurde que voulait donner Ribes à son film (moi aussi j'ai lu Ionesco et Beckett), mais ça ne prend pas. Le film est d'un ennui mortel, je n'ai jamais autant regretté d'être assise si loin de la porte de sortie (et comme je suis polie, j'ai pris mon mal en patience). Dès la première scène (le long discours sur la perspective de Julie Ferrier) je me suis dit : "Au secours !", puis je me suis souvenu des critiques qui disaient que le film était composé de petits sketchs. Donc, je me rassure en me disant qu'il y aura forcément de meilleurs passages. J'attends encore. Il y a des passages "moins pires", c'est tout. Seuls moments de répit : les trop brèves apparitions de Valérie Lemercier. Pour finir, j'ai été également super agacée par l'ambiance qui régnait dans la salle, qui m'a rappelé celle de la cinémathèque. Je m'explique. Pour ceux qui n'ont jamais eu l'occasion d'aller voir un film à la cinémathèque de Paris, sachez que, malgré ses avantages, c'est un véritable repaire de prétentieux, incapables de faire la queue sans parler de cinéma soviétique et autres trucs élitistes (je n'ai rien contre Eisenstein mais quand même). Pendant les films, ils rient de manière démesurée comme pour signifier "vous avez vu, j'ai bien compris la blague". Musée haut, musée bas, même combat. Les spectateurs riaient aux éclats devant des scènes à peine divertissantes pour montrer qu'ils avaient saisi la référence artistique exploitée (par exemple les deux naines au parking Vélasquez ont déclenché l'hilarité -presque- générale). Ridicule.

moscow

Moscow, Belgium de Christophe Van Rompaey

C'est quoi ? Abandonnée par son mari depuis cinq mois, deux semaines et trois jours, Matty élève seule ses trois enfants à Moscow, quartier de Gand en Belgique. Sur le parking du supermaché, elle accroche le camion de Johnny, de douze ans son cadet. Si rien ne semble rapprocher ces deux êtres au fort tempérament, une idylle ne tarde pas à naître.

Et alors ? J'adore le cinéma belge que je trouve toujours intelligent et pertinent. L'histoire d'amour atypique qui nous est proposée ici ne déroge pas à la règle. Les deux personnages principaux sont irrésistibles par leurs caractères bien trempés (Matty m'a rappelé Anna dans Back Soon). Quant aux personnages secondaires (le mari de Matty et ses enfants), ils donnent de la profondeur à ce film qui du coup devient un peu plus qu'une simple amourette. Malgré mon enthousiasme, je dois quand même avouer que j'ai trouvé la fin un peu longuette. Matty hésite avant de s'engager avec Johnny. Elle revient, repart, le rappelle, le jette... ça n'en finit pas (un peu comme dans Frankie et Johnny, avec Al Pacino et Michelle Pfeiffer). C'est dommage car les trois quarts du film sont parfaits !

J'ai encore du boulot si je veux voir tous les films de novembre (qui m'intéressent) avant la fin du mois ! Il faut que je me bouge pour aller voir L'Echange et Mesrine 2. Pour les films de la semaine, j'espère avoir le temps pour Une famille chinoise, Aide-toi le ciel t'aidera, Hunger et L'art de la pensée négative.

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Commentaires
B
J'ai aimé "Two lovers" et "J'irai dormir à Hollywood" et j'ai vu aujourd'hui même "Musée haut, musée bas"; j'suis comme toi, j'ai du me retenir pour ne pas sortir de la salle avant la fin tellement j'ai trouvé ça naze, creux et prétentieux !
Vilaine Fifi
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