Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Vilaine Fifi
Archives
8 janvier 2009

Pintades and the City

Il y a un an, à cette même époque, j'étais plongée dans mes recherches pour mon mémoire de Master II et pour un exposé que je devais présenter lors d'un séminaire. Je ne peux pas dire exactement quel livre j'avais entre les mains car je n'ai pas mon carnet de lecture chez moi mais ça devait probablement être un Simone de Beauvoir ou un Annie Leclerc (pour qu'il n'y ait pas de jalousie). Enfin bref, j'étais en plein féminisme. Aujourd'hui, j'ai renoncé à mes beaux projets (sauver les femmes du monde entier) et l'envie de poursuivre mes études à l'école doctorale d'études féminines m'est passée lorsque j'ai compris que le vrai féminisme était mort. Le mot même est employé à tort et à travers et je ne vous parle même pas du célèbre "On ne naît pas femme, on le devient" de Beauvoir qui est maltraité, déformé.

simone_de_beauvoir

Pour Noël, j'avais mis sur ma liste le nouveau livre des Pintades : Une vie de Pintade à Paris. Je me souviens d'une discussion l'an passé avec ma prof de littérature francophone qui ne comprenait pas l'utilisation du mot "pintade" qu'elle trouvait plus vulgaire qu'autre chose. Preuve qu'on peut connaître Le Deuxième sexe par coeur mais pas le second degré. Pour les auteures, "les Pintades, ce sont les femmes modernes qui revendiquent à la fois leur indépendance et le droit à la futilité" et elles vont jusqu'à conclure "C'était vraiment trop tentant d'en faire notre totem, l'égérie du nouveau féminisme". Quand je vous disais que le féminisme était mort...

J'étais très curieuse de découvrir ce livre, non pas pour la prose des deux auteures mais pour voir quelle image elles retenaient et donnaient des Parisiennes. Je dois dire que si j'ai dévoré le bouquin en un temps record (il se lit très facilement) et que certains passages m'ont fait glousser, je ne me suis pas du tout reconnue dans le portrait qu'elles dressent de la pintade parigote. Pourtant, si on prend en considération que mon arrière-grand-mère a accouché de ses très nombreux enfants dans l'hôpital parisien ou je suis moi-même née, dans le quartier où je vis encore aujourd'hui, dans lequel ma grand-mère a travaillé et ma mère vécu (et vit encore), je pense être une vraie Parisienne pur jus. Alors comment se fait-il que je ne me sois pas reconnue une seule fois dans le livre de Layla Demay et Laure Watrin ? Tout simplement parce que ces deux anthropologues improvisées se sont contentées de dresser des portraits stéréotypés, à deux doigts de la caricature, des Parisiennes. On a l'impression qu'elles sont toutes branchées, bourgeoises ou, pire que tout, "bobos". Ou alors, elles sont tout l'inverse, des vraies filles des faubourgs, avec une gueule grande comme ça. Les auteures insistent bien sur le fait que les Parisiennes aiment leur ville, mais pour de mauvaises raisons. Ce que l'on retient c'est que les Pintades aiment Paris parce que c'est Paris, autrement dit "le centre du monde". Elles passent leur temps à critiquer leur ville mais ne la quitteraient pour rien au monde. Il manque alors dans leur étude des femmes qui aiment Paris parce qu'elles s'y sentent bien, des filles qui ne passent pas leur temps à râler et à se consoler en claquant un mois de loyer chez Zadig&Voltaire. Des filles normales, tout simplement !

kiraz_article2

Par curiosité, et par déformation professionnelle (la recherche aura ma peau ! ), j'ai voulu voir ce qu'il en était des autres bouquins. J'ai donc acheté Une vie de Pintade à New York des mêmes Demay et Watrin et Une vie de Pintade à Londres de Virginie Ledret. En jetant un oeil sur la table des matières, on s'aperçoit tout de suite que le livre sur les New-Yorkaises va souffrir du même problème que celui sur les Parisiennes. En effet, les auteures avaient déjà opté pour une étude par thème : la beauté, les enfants, les mecs, le travail, etc. Forcément, avec ce genre de plan, on ne peut que donner dans "l'à-peu-près", on ne peut pas aborder tous les cas de figure, certains nous échappent obligatoirement. Virginie Ledret quant à elle fait preuve de plus de jugeotte en choisissant de nous proposer un chapitre par Pintade : la bosseuse, la mère au foyer, l'étudiante, l'artiste, la princesse, etc. Avec sa méthode, je suis sûre que chaque Londonienne peut se retrouver dans le bouquin. Et ça c'est intéressant !

Grosse déception donc pour les études pintadesques de Demay et Watrin. Néanmoins, lire leur bouquin sur les New-Yorkaises a réveillé mon addiction la plus terrible : Sex&the City ! Sitôt le livre refermé, je me suis faufilée au salon pour attraper la précieuse boite à chaussures rose et noire contenant le Saint-Graal : les six saisons de ma série adorée ! Je me souviens encore du jour où je l'ai achetée. La sixième saison que nous attendions toutes (et tous) était en cours de diffusion sur M6. Comme je ne voulais pas gâcher tous ces mois d'attente, j'ai résisté pour ne pas sauter sur le coffret DVD marqué du chiffre 6 et j'ai regardé les épisodes que M6 nous diffusait au compte goutte chaque vendredi soir ! Une véritable torture volontaire certes, mais cela aurait été dommage de regarder les six ou sept derniers épisodes comme ça, d'un coup. Si c'est pas de l'amour ça !

sex_and_the_city_300_television_serie_tv_11777

J'adore revoir le tout premier épisode, si différent des suivants mais où les personnages sont déjà  merveilleusement bien présentés. On ne peut qu'adhérer à la suppression des petits aparté agaçants de Carrie et surtout à son changement de look ! Incroyable ce qu'elle peut-être moche avec son carré bouclé, ses sourcils épais et foncés et son maquillage de travelotte. Vous ne trouvez pas ?

satc_episode_01_l

Et c'est sur ces belles paroles pleine d'amour que je vous laisse, chères Pintades et chers Pintadons !

Publicité
Commentaires
E
Bienvenue au club !!!
P
sex and the city j'adore; j'ai tout les dvd et le film aussi <br /> j'ai hate que le 2 eme film sorte au ciné
E
C'est amusant que tu mentionnes Ed Wood car je l'ai justement regardé en DVD lundi soir et j'ai tiqué lorsque le personnage qu'incarne SJP dit que les critiques trouvent qu'elle a "une tête de cheval". Je me suis dit "bon ok, elle est moche mais elle peut faire preuve d'un peu d'autodérision !" Et comme dit un grand philosophe américain, Mr Big, dans "Des mannequins et des hommes" : "celle que l'on préfère est celle qui nous fait rire". Donc vive SJP !<br /> <br /> Pour les Pintades, tu as fait une belle économie de 20 euros. C'est vrai que le livre est super tentant, surtout pour nous qui sommes concernées. Mais le peu que je connais de toi me laisse penser que tu ne te serais pas reconnue dans le portrait de ces Parisiennes car si tu es une Pintade, tu es une Pintade avec un cerveau !
B
J'ai été moi aussi très tentée de me procurer le dernier en date des Pintades, surtout quand ça parle de Paris... J'ai vite déchanté en lisant quelques pages du bouquin à la Fnac, rien qu'en quelques pages j'avais trouvé ça hyper stéréotypé et j'ai vite compris que je n'y trouverai pas mon compte. Je suis ravie de voir que finalement ton analyse le confirme, j'ai bien fait de ne pas acheter le bouquin...<br /> <br /> Concernant "Sex & the City", je partage ton enthousiasme... surtout que ça me rappelle ma ville, NY, à toutes les saisons et rien que pour ça, j'en suis folle. Je me repasse la série en intégralité (oui, sinon, c'est pas drôle) à l'occasion (une fois par an, j'pense) et je ne m'en lasse pas ! Je trouve aussi que l'évolution du personnage de Carrie (aussi bien dans le physique que pour le reste) est vraiment incroyable... Moi, ce qui me fait le plus peur c'est quand je la vois dans "Ed Wood' avant qu'elle se fasse refaire le nez... ça me fait peur :D
Vilaine Fifi
Publicité
Publicité