J'ai ENFIN vu Valse avec Bachir

Quitte à passer pour une nigaude, je dois vous avouer que je suis archi-larguée pour tout ce qui est guerres, politique, conflits, etc. Enfin... c'est surtout que ça ne m'intéresse pas plus de cinq minutes, juste le temps de me tenir vaguement au courant. Je sais, c'est honteux mais c'est comme ça.

Dites vous bien que si je suis à peine au fait de ce qui se passe dans le monde actuellement, je suis totalement ignorante de ce qui a pu se passer avant ma naissance (à part les grands conflits dont on nous parle en classe, je suis pas con à ce point).

Du coup, lorsque Valse avec Bachir est sorti sur nos écrans l'an dernier, ce n'est pas son sujet qui m'a attirée mais sa forme. J'ai tout de suite été séduite par la beauté des images, les couleurs, et surtout par l'intelligence du réalisateur de traiter un sujet aussi plombant par le biais de l'animation. Malheureusement, la vie d'une cinéphile filant à 100 à l'heure, je n'ai pas eu le temps de voir ce film au cinéma.

J'étais donc ravie de pouvoir bénéficier d'une séance de rattrapage !

Alors que dire de ce film qui a déjà tant fait parler de lui ?

Et bien déjà, ma totale inculture m'a empêchée de comprendre correctement la situation au début du film : je ne comprenais pas vraiment qui était qui, qui se battait pour quoi, aux côtés de qui. Si vous vous souvenez bien (tout le monde a au moins lu un résumé, non ?), Valse avec Bachir est un film d'animation autobiographique, qui raconte l'histoire du réalisateur israëlien, Ari Folman. Celui-ci a été jeune soldat durant la guerre du Liban au début des années 80 mais n'en a plus aucun souvenir. Il décide alors d'interroger ceux qui étaient à ses côtés durant cette période de sa vie afin de recouvrer la mémoire. Au fil des discussions, certaines images lui reviennent et l'obligent à reconstruire le puzzle de son histoire dans l'Histoire. Le sujet est donc très intéressant, le déroulement de l'histoire s'annonce passionnant, mais je pense que ceux qui sont comme moi, incultes, gagneront à se renseigner un peu sur le conflit avant de lancer le film.

Au bout de vingt minutes, j'ai décidé d'arrêter de me triturer la cervelle et de profiter de la beauté du film. Car si Valse avec Bachir parle d'un sujet qui en passionnera plus d'un, il propose des images qui séduiront absolument tout le monde. J'ai vraiment adoré le graphisme, le jeu des couleurs différents selon la fonction de la scène (témoignages, souvenirs ou images délirantes), le travail fait sur les images est vraiment bluffant. Par ailleurs, j'ai été emballée par la bande-originale, qui alterne morceaux très rythmés (Enolay Gay d'OMD ou This is not a love song de PIL -second groupe de Johnny Rotten des Sex-)et les morceaux ambient du compositeur allemand Max Richter, qui ajoute à la poésie du film.

Même si, comme je vous le disais, le film m'a posé certaines difficultés, j'ai fini par être captivée par la quête du personnage principal. Il faut dire que l'histoire qu'on nous raconte fonctionne plus ou moins comme une enquête. On se laisse donc quoi qu'il arrive prendre par le film et gagner par l'envie de connaître le fin mot de cette affaire.

Bref, Valse avec Bachir est un film à voir absolument puisqu'il a pour lui de nombreuses qualités qui emballeront tout type de spectateurs.

La version collector du DVD (qui est vraiment superbe avec ses dix planches issues de la BD) que j'ai eue entre les mains propose par ailleurs bon nombre de bonus, notamment un entretien avec Ari Folman très intéressant d'un point de vue technique (couleurs, musique, etc.) ainsi qu'un entretien avec le politologue Joseph Bahout, grâce auquel j'ai pu trouver des réponses à mes questions et me sentir moins bête du même coup !

Merci à Suzanne de Chez les filles et aux éditions Montparnasse pour m'avoir offert cette excellente séance de rattrapage !