Les films du mois d'avril, partie I
Comme je vous le disais la semaine dernière, cette première semaine d'avril ne proposait rien de très tentant : les films d'animations ne me disaient vraiment rien, Dragonball Evolution non plus (pourtant j'étais une grande fan du dessin-animé), Safari doit atteindre le même niveau de bêtise que Coco and co, Synecdoche NY m'a fait un peu peur (trop destructuré) et je ne m'intéresse pas suffisamment à l'Histoire US pour aller voir Frost/ Nixon (qui doit quand même être intéressant).
Donc en cette première semaine d'avril, je ne suis allée voir qu'un seul film d'avril ! Mais j'ai profité de ce calme plat pour voir certains films de mars que je n'avais pas eu le temps de voir.
Duplicity, de Tony Gilroy
C'est quoi ? Claire, une ancienne de la CIA et Ray, ancien agent des services secrets, sont employés par deux entreprises concurrentes pour trouver en premier la formule d'un mystérieux produit. Les deux agents devenus amants décident de s'allier afin de faire fortune. Mais ces deux battants ont un sérieux problème : ils n'arrivent pas à se faire confiance.
Et alors ? A mi-chemin entre le film d'espionnage (industriel) et la romance made in usa, Duplicity m'a totalement déconcertée par son côté brouillon. Les flash-back se mutliplient, sans rien apporter au film d'un point de vue esthétique, et nous embrouillent. Les coups foireux s'enchaînent, on ne sait jamais qui fait vraiment quoi, on s'emmêle carrément les pinceaux et du coup on finit par lâcher prise et on attend juste la fin, en espérant la comprendre un peu. Le film joue bien sûr sur ces multiples ambiguités puisque les personnages qu'interprètent Clive Owen et Julia Roberts ont beau être amants, ils sont avant tout des agents, qui usent du mensonge, de l'hypocrisie comme personne. Mais à trop vouloir être vicieux, le scénario devient obscur. Heureusement, le film est sauvé par quelques trouvailles assez brillantes comme la scène d'ouverture au ralenti, l'utilisation du split screen pour clore les chapitres (qu'on retrouve également sur l'affiche -et toutes celles des films d'espionnage d'ailleurs...-), certaines repliques et situations savoureuses (la scène du string par exemple est assez bien trouvée -avec le soupir de soulagement de Ray à la fin- et montre combien les deux amants se mentent et se manipulent), et bien sûr la fin (que j'ai réussi à comprendre !) plutôt surprenante. Duplicity est donc un bon divertissement pour les amateurs du genre mais reste trop tortueux et longuet pour moi.
The Chaser, de Na Hong-Jin
C'est quoi ? Un ancien flic devenu proxenète s'aperçoit que ses filles disparaissent les unes après les autres. Persuadé qu'un client tente de le doubler en les revendant, il décide de mettre la main sur le type qu'il a pu retrouver grâce au derniers chiffres de son numéro de portable. Mais il va rapidement comprendre qu'il ne s'agit pas d'un simple "revendeur" mais d'un véritable tueur en série.
Et alors ? The Chaser est une véritable tuerie, dans tous les sens du terme ! C'est le film le plus marquant, le plus sombre et le plus réussi de ce début d'année. Bien sûr, si vous êtes du genre à trembler de trouille devant un épisode des Experts, ce film n'est pas pour vous, autrement, je ne peux que vous le conseiller. The Chaser a vraiment toutes les qualités qui font un thriller parfait. Le scénario est juste génial, il y a quantité de rebondissements (à plusieurs reprises j'ai cru que le film touchait à sa fin alors qu'en fait pas du tout) qui nous surprennent vraiment jusqu'à la fin (qui aurait gagné à être moins mielleuse mais bon...), les personnages sont hyper fouillés, ambigus, et surtout interprétés par des acteurs habités. J'ai adoré le personnage du proxénète-ancien flic, qui représente tout ce que je déteste et pourtant à la fin, je croisais les doigts pour sa survie ! The Chaser est typiquement le genre de film policier que j'aimerais voir plus souvent, il y a de l'action mais surtout de l'audace : c'est, par moments, très violent, à la limite du supportable, mais on ressort de la salle satisfait, heureux d'avoir été secoué comme ça, de voir qu'il y a encore des réalisateurs qui ont suffisamment de cran pour le pas emballer le public dans de la soie.
Country Teacher, de Bohdan Slama
C'est quoi ? Un professeur de biologie quitte le lycée de Prague dans lequel il enseigne pour s'exiler dans un petit village de campagne. S'il se montre discret et aimable, il ne peut empêcher les habitants de se poser des questions sur les raisons de son exil. Il se lie alors d'amitié avec une mère de famille célibataire, au caractère bien trempé.
Et alors ? Je dois dire que je ne m'attendais pas du tout à cela alors que j'avais envie de voir ce film depuis pas mal de temps. Du coup, je ne sais pas si j'ai réussi à apprécier Country Teacher pour ce qu'il est vraiment : un film sur la tolérance, la différence, l'homosexualité. J'ai surtout été gênée par le personnage principal que j'ai trouvé carrément benêt (alors qu'il est simplement introverti), et par le fait qu'il plongeait le film dans une ambiance lourdingue. On a envie de lui secouer la couenne, pour son bien, mais aussi pour le notre ! Malgré une certaine douceur, une poésie visuelle agréable, Country Teacher franchi l'étroite limite qui sépare la délicatesse de la lourdeur. A force de vouloir traiter un sujet grave sans avoir l'air d'y toucher, de manière un peu naïve, le réalisateur nous offre une oeuvre prévisible, un peu niaise et pesante. Le véritable atout de ce film, et le véritable personnage principal selon moi, est Marie, la mère célibataire, interprétée avec grâce et force par Zuzana Bydzovska, qui illumine l'écran à chacune de ses apparitions. Country Teacher est un film à voir pour son sujet et son actrice mais il ne faut pas s'attendre à grand chose, malheureusement...
Nouvelle semaine et films à la pelle ! Je revis ! Je suis excitée depuis des semaines à l'idée de voir le nouveau Miyazaki, Ponyo sur la falaise. C'est bien simple, à chaque fois que passe la bande-annonce, je la regarde avec des yeux écarquillés de petite fille ! Du côté des films d'animation, il y a la suite des aventures d'Impy, Le monde merveilleux d'Impy ! J'avais vu le premier l'an dernier (même que le mec au guichet m'avait demandé "heu... y'a pas d'enfant avec vous ? " Héhé ! ba non mon pote ! Je viens prendre mon pied toute seule comme une grande devant les blagounettes d'un dinosaure, c'est mon droit non ? !) Pour ce qui est des film, des vrais, je ne veux surtout pas manquer Wendy et Lucy, Chéri et Villa Amalia. Vivement que j'aille mieux pour que je puisse m'étourdir dans mes salles de ciné préférées !