Les films du mois de juillet, partie IV
Avec mes horribles maux de tête je me suis contentée cette semaine des films distribués dans mes petits cinémas de quartier et je n'ai pas eu le courage de courir tout Paris pour en voir d'autres comme Une jeune fille à la dérive. Peut-être cette semaine !
Victoria : les jeunes années d'une reine, de Jean-Marc Vallée
C'est quoi ? Tout est dans le titre mes amis !
Et alors ? Un énième film en costumes ? Certes. Mais quel plaisir malgré tout ! Je connaissais dans les grandes lignes le règne de Victoria et j'ai trouvé le choix du réalisateur -de consacrer son film aux premières années- très bonne puisqu'on découvre une toute jeune femme devant affronter son destin à seulement dix-huit ans. Cet aspect du film m'a beaucoup plu puisqu'on voit Victoria grandir, assumer son rôle, apprivoiser ceux qui croient en elle ou pas ; on découvre avec elle ce que signifie réellement être Reine. J'ai donc trouvé le personnage très touchant et en même temps très volontaire. Victoria m'a semblé très proche de toutes les jeunes filles qui se lancent dans la vie, malgré son statut plus que particulier. Elle veut faire au mieux mais fait des erreurs, dont on sait qu'elle tirera des leçons pour s'améliorer et devenir la grande souveraine que l'on connait.
Parallèlement à cela, j'ai vraiment beaucoup apprécié le côté simple et optimiste de son histoire d'amour : pas de têtes tranchées, pas d'époux insatisfait couchant à droite et à gauche, ni de demande expresse d'un héritier mâle ! C'est reposant l'amour ! Côté casting, j'ai encore une fois été emballée par Emily Blunt que j'apprécie autant que Anne Hathaway maintenant. Elle est fraîche, jolie sans être TROP belle. Quant à Ruppert Friend, qui m'avait plus qu'agacée dans Chéri, il est pour moi la bonne surprise du film, en campant un Albert passionné mais discret, en retrait mais capable finalement de s'imposer.
Victoria ne sera pas mon film en costumes préféré, je ne pense même pas l'acheter en DVD lorsqu'il sortira, mais il reste un film à voir puisqu'il permet -en plus de se rincer l'oeil devant des costumes renversants- de découvrir une jeune personne incroyable.
L'avoir vu à exciter la dinde qui somnole en moi et je suis en train de me refaire toute ma collection de films consacrés à la monarchie british, avec Deux soeurs pour un roi, The Duchess et les deux Elizabeth. Et côté lecture, je suis plongée depuis hier dans un polar victorien !
Brüno, de Larry Charles
C'est quoi ? Brüno, un présentateur TV autrichien et homo veut vivre son rêve américain et fera tout son possible pour y arriver.
Et alors ? Trois jours après l'avoir vu, je ne sais toujours pas quoi en penser : est-ce que Brüno est le film le plus inutile qu'il m'ait été donné de voir ou un film incroyablement génial ? Peut-être bien les deux, mon Capitaine. Brüno est très franchement un film qui ne sert à rien, on ressort de la salle abasourdi mais on se demande surtout "pourquooooiiii ???" C'est vrai, à quoi cela sert d'être aussi vulgaire, trash, immonde, pire que politiquement incorrect ? Je pensais qu'à travers son film Sacha Baron Cohen allait gentillement se foutre de la gueule du monde de la mode et de Hollywood, mais finalement non, puisque toutes les scènes ont l'air préparées, scénarisées et tout c'qu'on veut. MAIS. D'un autre côté, ça fait un bien fou de voir un mec faire des trucs vulgaires, trash, immondes, pires que politiquement incorrects, sans se poser de questions ! Alors c'est vrai, nous montrer une bite qui parle, c'est carrément débile, mais franchement, ça m'a fait beaucoup rire malgré moi. Pas simplement du fait de voir une bite dire "Brünoooooooooo" mais du fait que quelqu'un ait osé nous montrer quelque chose d'aussi bête !! Je dois quand même l'avouer, grâce à Poleen (adorable Poleen, aussi bien en vrai que sur son blog), je savais que je devais m'attendre à des scènes disons obscènes. Du coup, étant préparée à cela, je n'ai pas du tout été choquée, mais je comprends très bien que ce film dérange la plupart des spectateurs. Il faut vraiment le voir pour le croire ! (Par contre, si sur Allociné il est indiqué que le film est interdit au moins de 12 ans, là où je l'ai vu, il était interdit au moins de 16 ans, ce que je comprends mieux).
La Femme invisible, d'Agathe Teyssier
C'est quoi ? En société, certaines personnes se sentent mal à l'aise et rougissent, d'autres encore bégayent, et les plus chanceuses se contentent d'avoir les mains moites. Lili, une jeune femme d'aujourd'hui, devient invisible. Il lui faudra alors prendre le temps de mieux se connaître pour apprivoiser ce qui est censé être un don et non un fardeau.
Et alors ? Je voue un culte à la famille Depardieu, c'est vrai, mais je sais tout de même faire preuve d'objectivité. Alors si je vous dis que La Femme invisible est un excellent film, c'est vrai ! Je ne savais pas du tout à quoi m'attendre en lisant le sujet : une super-héroïne à la sauce frenchie ? Mouai... Un énième film sur le malaise des trentenaires ? Mouai Mouai... Finalement, La Femme invisible n'est rien de tout ça, tout en l'étant carrément ! Lili est bien une trentenaire, sans travail fixe, avec en tête un éternel rêve, celui de devenir actrice, ce qui l'oblige à vivre chez sa soeur, à qui tout réussi. Cette situation engendre un grand manque d'estime de soi, qui va se traduire chez elle par le développement d'un don, digne d'un super-héros, auquel elle va devoir trouver une explication, qui l'amènera à se remettre personnellement en question. La Femme invisible est donc un film tout à fait original dans sa manière de traiter le mal être qui colle à la peau de toutes les grandes filles qui ont du mal à s'assumer en tant que telles, à tous ceux qui ne souhaitent pas renoncer à leurs rêves d'enfants. Autant vous dire que je me suis sentie très concernée par ce qui arrive à Lili et j'ai surtout tiré une bonne leçon de ce qui lui arrive : il ne faut pas se forcer à entrer dans le moule ! La Femme invisible m'a également beaucoup séduite par son humour, ses répliques d'une grande intelligence et pleine de subtilités, ainsi que par ses acteurs, avec en tête Julie Depardieu, incroyablement juste, naturelle, voire ordinaire. A voir, surtout en période de grands questionnements !
Et voilà, c'est déjà fini... C'est bien molasson ces derniers temps.
Allons-nous nous rattraper cette semaine ?! Mouai... peut-être bien.
Avec tout d'abord THE film d'animation que j'attends (et vous aussi j'en suis sûre) depuis des semaines, Là-Haut, qui j'irai voir en 3D et en VO si j'ai le courage de me traîner en métro. Deux autres films que j'attends impatiemment aussi depuis des lustres : La camara oscura, dont la bande-annonce m'emballe à chaque fois et Somers Town, en espérant qu'il soit aussi génial que This is England. Le petit film romantique de la semaine avec Jusqu'à toi et peut-être un peu d'action avec L'attaque du métro 123. Deux petites hésitations également : I love you man (avec Marshall quand même !!!!) et Simon Konianski.