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Vilaine Fifi
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1 octobre 2009

Qui est M. Schmitt, au théâtre de la Madeleine

M_SchmittCulturellement parlant, la saison 2009/ 2010 s'annonce vraiment riche et cela vaut naturellement pour la programmation théâtrale. J'ai envie de voir une bonne demi-douzaine de pièces, au bas mot.

J'ai commencé mon marathon-théâtre mardi soir en allant voir dans le beau théâtre de la Madeleine (note à moi-même : arrêter de faire une fixation sur les madeleines) cette pièce dont l'affiche et le résumé m'interpellaient.

Le rideau se lève sur l'appartement de M. et Mme Bélier, un couple de bourgeois tout ce qu'il y a de plus classique. Ils sont en train de dîner lorsque soudain (suspense...) le téléphone sonne. Rien de bien extraordinaire me direz-vous, sauf que M. et Mme Bélier n'ont jamais eu de ligne téléphonique ! L'interlocuteur demande alors à parler à M. Schmitt et rappelle une deuxième fois, puis une troisième. M. et Mme Bélier, totalement abasourdis se rendent soudainement compte qu'ils ne sont pas chez eux : les livres dans la bibliothèque ne sont pas les leurs, le portrait de Mme Bélier-mère a été remplacé par celui d'un chien de chasse. Qu'est-ce qui s'passe-t-il ? Un complot ? Un cambrioleur honnête qui vole mais remplace ? Une blague de Madame à Monsieur ? Lorsque la police arrive, tout ce complique et pour ne pas embrouiller les choses davantage, M. et Mme Bélier décident de faire semblant d'être les Schmitt. Semblant ? Peut-être pas tant que ça...

Curieuse comme je suis, ce suspense autour de l'identité des Bélier-Schmitt m'a tout de suite donné envie de foncer au théâtre pour connaître le fin mot de l'histoire. Et j'ai plus que bien fait !

Qui est M. Schmitt est une excellente pièce vraiment surprenante. Elle est tout d'abord incroyablement drôle ! Jamais je n'ai vu des spectateurs rire autant, tous ensemble. Il y avait, dans la salle, une très bonne ambiance et, sur scène, une véritable alchimie entre les acteurs. Richard Berry, que j'ai toujours trouvé sympathique sans pour autant mettre sa bobine en fond d'écran, m'a complètement bluffée ! Il est génial, dit son texte avec aisance et naturel, sait employer un ton plein de distance, d'ironie, qui donne encore plus de poids à ses répliques (le texte est plein de trouvailles jubilatoires). Raphaëline Goupilleau, qui interprète sa femme, est elle aussi irrésistible. Tout d'abord agaçante, avec sa petite voix à la Valérie Mairesse (qui m'éneeeeeeeeeeeerve au plus haut point), elle devient vite attachante par sa naïveté touchante, puis bouleversante dans son rôle de mère et de femme résignée. Seule déception, la prestation de Chick Ortega, qu'on a pu voir il y a quelques mois dans Baby Doll.

Les premières minutes de la pièce m'ont fait penser à La Cantatrice chauve de Ionesco. Et il est vrai qu'il y a une dimension absurde dans Qui est M. Schmitt. Mais pas seulement. La grande force de cette pièce est, je pense, son dénoument, totalement inattendu, presque violent, au moins dérangeant, qui m'a vraiment perturbée, si bien que j'ai eu du mal à applaudir à la fin tant j'étais encore sous le choc. Néanmoins, la plupart des spectateurs étaient hilares, ce qui reste un mystère pour moi (donc si vous avez vu cette pièce et que la fin vous a fait rire, je serais curieuse de savoir pourquoi, vraiment).

Une pièce dans laquelle la légéreté se mêle à la profondeur, le comique au tragique, et qui nous donne, sans qu'on s'en aperçoive, matière à réflechir.

J'espère que les autres pièces de mon programme seront aussi bonnes, mais la barre est drôlement haute !

PS : j'ai donc passé une excellente soirée seulement gâchée par un siège tout pourri : un strapontin en début de rangée, à cheval entre deux marches, soit surélevé par rapport aux autres sièges. Mes pieds touchaient difficilement terre (alors que je suis plutôt grande) et mes deux fesses avaient du mal à cohabiter (alors que je ne suis pas forte). Bref. C'est sympa de faire des tarifs jeunes, ça l'est moins de nous coller des places de merde...

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Commentaires
H
Pièce nulle, qui veut faire croire qu'elle est intello mais qui est vide. Ne joue pas avec le surréalisme et l'absurde qui veut. Aucun regret si vous l'avez loupée.
E
Je suis habituellement une adepte de la théorie du complot, mais pour une fois, je ne pense pas qu'il s'agisse de ça (enfin, ce n'est que mon avis, bien sûr !)<br /> <br /> C'est vrai qu'avec la solution "schizophrénie", beaucoup de questions restent en suspens, mais je pense avoir quelques réponses.<br /> <br /> La schizophrénie ne se traduit pas par un dédoublement de la personnalité mais par des épisodes hallucinatoires, des délires. Le schizophrène entend des voix, qui peuvent être tout simplement ses propres pensées.<br /> Je pense donc que le comportement de Madame Schmitt au début de la pièce ainsi que la présence du psy et du policier, ne sont que des projections de l'esprit malade de Monsieur Schmitt. Peut-être une once de lucidité qui tente de percer, de lui faire prendre conscience qu'il est malade.<br /> <br /> Pour son fils, il est clairement un enfant adopté, ce qui ajoute au malaise des Schmitt : Madame Schmitt a vécu le désespoir de ne pas pouvoir enfanter, Monsieur Schmitt d'élever un fils qui n'est pas le sien à proprement dit, et qui plus est, est noir. On peut imaginer que l'adoption est le désir de Madame Schmitt avant tout.<br /> <br /> Cette pièce nous donne vraiment à réflechir ! Elle est digne d'un David Lynch ^^<br /> <br /> PS : trop de bol pour le bon fauteuil !!
A
Pour ma pars je pense aussi au cas de schizophrénie, mais alors plusieurs interrogations apparaissent :<br /> (1) Pourquoi la femme rentre dans son jeu et le pousse dans sa schizophrénie ?<br /> (2) Dans ce cas, quel est le rôle du policier ? Pourquoi vient-il leur rendre visite à l'appartement ?<br /> (3) Le fils ?... adopté alors !<br /> (4) Et surtout pourquoi avoir changer les images du psy ? (Une brosse à dent à la place du papillon, car là c'est Berry qui a raison)<br /> <br /> Voici peut être un commencement de réponse :<br /> (1) Il paraît que les grands malades, en cas de schizophrénie, on rentre dans leur jeux de façon à le mettre devant le fait accompli et qu'il comprenne par lui même qu'il s'est inventé une vie (méthode assez violente).<br /> (2) Sauf si c'est un complot de la femme, je ne vois toujours pas le rôle de ce policier, pourquoi vient-il chez eux ?<br /> (3) Adopté pour sûr, sauf si c'est le complot (je sais, j'aime la théorie du complot).<br /> (4) Je ne comprend pas la technique du psy de lui faire croire qu'un arbre est enfaite une famille, ou qu'un poisson c'est une voiture. Pour moi cela reste dans le cadre du complot ^^<br /> <br /> <br /> Sinon j'ai passé un excellent moment, j'ai moi aussi profité d'un tarif jeune mais j'étais installé sur une vraie chaise en balcon !
E
Cool ! Quelqu'un qui a vu la pièce, avec qui échanger !<br /> <br /> Pour ma part, je pense vraiment que M. Schmitt est schizophrène et que le discours peu élogieux de son fils qui le traite de tous les noms et surtout de mauvais père, lui fait prendre conscience qu'il ne veut pas retrouver sa "vraie" vie.<br /> C'est vrai que la réaction de sa femme est très froide et je pense que cela colle bien au fait que le vrai M. Schmitt doit être un homme détestable (ce dont il prend conscience à la fin donc). Mauvais père, mauvais mari, il y a de quoi s'inventer une vie parallèle pour s'évader.<br /> <br /> J'espère que la pièce dans son ensemble vous a fait passer un bon moment :)
A
Bonjour,<br /> <br /> je suis tombé sur ce blog par hasard grace a Google.<br /> En faite je m'interroge sur le dénouement de la pièce.<br /> En effet, j'aimerais avoir votre avis sur cette fin pour le moins tres inatendue.<br /> Alors, simple schizophrénie ou réel complot de sa femme ? (car sa réaction a la fin elle n'emet pas beaucoup d'émotion)<br /> <br /> Merci<br /> Antoine
Vilaine Fifi
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