Pourquoi tant de haine ?!
Hier avait lieu pour moi la Journée des doctorants. Tout d'abord très angoissée à l'idée d'y aller, j'y ai finalement rencontré plein de personnes très sympas, découvert plein de choses sur la vie des doctorants et surtout j'ai découvert qu'entre les scineces dures et les sciences humaines, il y avait un monde ! Mais j'ai aussi pu constater encore une fois que certaines personnes sont vraiment très limitées, mauvaises et franchement chiantes !
Comme je vous le disais, cette journée m'a tout d'abord causé beaucoup d'angoisse. Lorsqu'une amie doctorante m'a annoncé qu'on aurait une journée d'accueil, je pensais à une simple pré-rentrée améliorée, qui se passerait dans ma fac, donc dans un lieu que je connais. Lorsque j'ai appris que la journée durerait TOUTE la journée, soit durant quinze bonnes heures, avec déjeûner, cocktail, discours, dîner de gala et soirée musicale, et qu'elle se tiendrait à une vingtaine de kilomètres de ma fac, dans un établissement très joli certes, mais totalement inconnu, j'ai complètement paniqué ! Ne connaître personne passe encore, mais être coincée des heures et des heures, dans un établissement où je n'ai jamais mis les pieds, sans pouvoir rentrer chez moi, je n'en avais pas du tout envie.
Décidée à ne pas me prendre la tête à l'avance, à relativiser en me disant que toute façon on serait tous dans la même galère, je me suis mise au lit avec un bon livre. Mais j'ai vu absolument toutes les heures défiler jusqu'à 4h30 ! Alors lorsque le réveil a sonné à 7h30, je me sentais carrément à l'ouest ! Quelques clémentines, un bon thé de Noël, une douche au pain d'épices et mes chaussures doudous ont réussi à me redonner un peu le sourire et le courage d'affronter la vie !
Finalement, dès les premières minutes, toutes mes craintes se sont estompées : je reconnaissais quelques visages et les autres n'avaient pas l'air hostiles, loin de là !
La journée s'est ensuite déroulée entre les interventions de professeurs et autres maîtres de conférence (je déteste définitivement l'abréviation "maître de conf'"), de doctorants de deuxième année et de professionnels du management hyper dynamiques et très motivants. Entre chaque petite session, nous avons pu nous restaurer : petit déj' avec viennoiseries, déjeuner franchement satisfaisant, goûter avec petits gâteaux, cocktail au champagne et dîner servi à table par un pesonnel aux petits soins.
Le but de cette journée, outre nous remplir pour l'hiver, était de nous permettre de faire connaissance avec d'autres doctorants en mélangeant toutes les disciplines : langues, économie, maths, chimie, droit, physique,... aucune matière n'a été oubliée. J'ai donc pu sympathiser avec des personnes auxquelles je n'aurai jamais parlé sans cette journée, des jeunes femmes passionnées d'économie, d'autres de physique, autrement dit, bien loin de mon univers !
J'ai alors pu découvrir, au cours de nos conversations et nombreux tours de tables, que la plupart des doctorants "scientifiques" disposaient d'un financement alors qu'en sciences humaines il faut courir en permanence après l'argent. En littérature par exemple, à part l'étudiante qui a reçu la très généreuse allocation (soit 1 600 euros par mois, oui, oui 1 600 euros par mois !), on est tous à la rue ! Mais le plus étonnant pour moi a été d'apprendre que les étudiants financés par des entreprises récupéraient, avec leur argent, un sujet de thèse tout près ! Evidemment, il leur reste le plus difficile à faire, la recherche, la rédaction, la soutenance, mais j'étais étonnée d'apprendre que ces personnes n'allaient pas travailler sur un sujet personnel mais un sujet qui intéresse avant tout l'entreprise à laquelle ils sont rattachés. Pour ma part, mon sujet je le bosse depuis la Terminale (sans savoir qu'il allait me mener jusqu'au doctorat bien sûr), mais cela fait six ans que tous mes travaux de recherche tournent autour des mêmes thèmes que j'ai pu approfondir avec mes deux mémoires et maintenant avec ma thèse. Je n'arrive pas à m'imaginer travaillant sur un sujet qui ne serait pas le mien, mon innovation. C'est étrange !
Pour ce qui est des personnes, j'ai donc été pleinement satisfaite de la plupart de mes rencontres mais certaines conversations et remarques m'ont particulièrement agacée. Au départ, je n'étais pas super enthousiaste à l'idée de cette journée, à cause de ma peur de n'avoir personne avec qui parler et surtout du fait que depuis plus de deux ans, je bosse chez moi, seule, sans voir un visage pendant trois-quatre jours.
Mais dès les premières minutes, tout est allé mieux et j'étais plutôt contente d'être là. Les écoles doctorales, l'association des étudiants, la Présidente et le personnel administratif de l'université se sont donné beaucoup de mal pour organiser tout ça, il était donc normal de faire un petit effort, d'autant plus que cette journée pour les doctorants de première année était la première organisée par ma fac qui essaye de trouver des idées pour satisfaire les étudiants et améliorer notre quotidien parfois un peu morne.
A notre arrivée, des petits présents nous ont donc été distribués : des sacs, des agendas, des stylos ainsi qu'un mug à l'effigie de la fac. Personnellement, je trouve ça vraiment chouette. J'aime vraiment ma fac et y appartenir ne m'apporte aucune fierté mais me fait plaisir. Je trouve sympa l'idée d'avoir un mug de mon établissement, comme Miranda et son mug spécial café Harvard !! Sauf que tous les étudiants ne semblaient pas du même avis : "il est trop moche ce sac !! genre j'vais m'en servir mais pour quoi faire ? Et la tasse ! Franchement, comme si j'allais boire dans une tasse avec le logo de la fac, blablabla". Jamais contents alors que ces mêmes personnes fantasment probablement sur les établissement anglo-saxons et tous leurs goodies !! Encore, tout ça n'est rien. Le pire est ce que j'ai entendu durant les interventions et les ateliers. Certains voulaient partir dès la mi-journée "gavés", d'autres, après le premier atelier tiraient des gueules de quinze pieds de long, totalement blasés tandis que d'autres ne voulaient absolument pas y participer : "si on me fait passer à l'oral, même pas je parle". Lorsqu'il a été question des différentes formations organisées au sein de l'université pour nous aider à être dans les meilleures conditions possibles pour nos futures recherches, nos futures présentations dans les divers colloques et même nos futures recherches d'emploi, plusieurs voix se sont élevées pour dire "Mais j'ai pas du tout envie d'y aller à leur truc là, tu vas t'inscrire toi ?". Ba évidemment tête de rat que je vais m'inscrire !!! Je n'ai pas envie d'arriver à un colloque sans savoir présenter mon sujet comme il faut, ça ne s'improvise pas !! Je sais aussi que j'ai beaucoup de difficultés à gérer à mon temps et à m'organiser dès qu'il s'agit de bosser, que je fais tout à la dernière minute. Une formation pour apprendre à gérer son temps ? Hop, je signe, c'est évident !
J'ai donc trouvé que si la grande majorité des personnes présentes semblaient motivées, certaines n'avaient vraiment pas leur place en doctorat. Est-ce que le fait d'être financé et de bosser sur un sujet qui ne tient pas véritablement à coeur peut expliquer cette mauvaise volonté ? Où alors certains jeunes sont trop blasés ? Je ne vous raconte pas la tronche de certains en apprenant qu'aurait lieu, pour les étudiants qui étaient Master en 2008-2009, une remise de diplômes : "Encore des discours, encore un cocktail". Pauvres petits ! Moi, je n'ai pas le droit de prendre part à cet événement car j'ai obtenu mon Master en 2008 et je peux vous dire que je le regrette. Une remise de diplôme est un moment symbolique où notre travail est reconnu, récompensé par autre chose que des notes, devant tout le monde, devant la présidente de la fac, devant des professeurs qui auront peut-être un rôle à jouer dans notre avenir. C'est idiot de ronchonner devant cette nouvelle initiative.
Malgré le plaisir que j'ai eu à rencontrer d'autres doctorants, j'en arrive à la conclusion que je n'aime, définitvement, pas les gens, bien trop cons la plupart du temps !!
Après cette journée, j'étais plus qu'heureuse qu'une bonne âme ait accepté de me raccompagner chez moi en voiture ce qui m'a permis de passer une bonne nuit dans mon dodo après une douche à la barbe à papa bien méritée !
Quand je pense que dans quelques mois auront lieu les Doctoriales, soit cinq jours en mode château de la Star Ac, avec ateliers toute la journée et obligation de dodoter sur place, j'ai déjà envie de me pendre ! Prévoir un grand stock de DVD, CD et livres, du thé et surtout de nouveaux écouteurs très gros, bien couvrants, pour ne pas entendre toutes ces conneries !