Les films du mois de février, partie II
Plus je vois de films en une semaine et plus tard je commence la rédaction de ma review-ciné. Maso ? Moi ? Nooooon !
I love you Phillip Morris, de Glenn Ficarra et John Requa
C'est quoi ? Steven Russel, flic de son Etat, mari et père de famille en apparence comblé, fait son coming-out à la suite d'un accident. Sa vie bascule alors : il affiche et assume totalement son homosexualité mais devient surtout un parfait malfaiteur ! C'est donc en prison qu'il rencontre Phillip Morris, l'amour de sa vie, pour qui il tentera les évasions les plus folles.
Et alors ? L'excellente surprise de la semaine ! Alors que ce film, avec son affiche et sa bande-annonce en toc, ne me tentait que moyennement, il m'a fait passer un excellent moment, bien au-delà de mes attentes. Il est en effet bien loin du film bouffon qu'il pourrait laisser deviner. Bien au contraire. Souvent drôle, I love you Phillip Morris est intelligent et très touchant. Steven Russel (interprété par Jim Carrey) est un homme vraiment fascinant et assez flippant. Alors que ses "coups" pour se faire de l'argent ou sortir de prison semblent totalement délirants, on constate très vite qu'ils sont l'oeuvre d'un véritable génie. Aussi dingue que réflechi, il est également attendrissant en homme amoureux et prêt à tout pour celui qu'il aime. Jim Carrey, acteur dont le jeu disons un peu vif peut rebuter, est ici parfait et subtil. Il nous épargne ses éternelles grimaces dont lui seul à le secret pour nous offrir une interprétation plus profonde de son personnage. Face à lui, Ewan McGregor est absolument charmant, plein de grâce. Il a un côté très délicat, féminin, sans faire grosse follasse caricaturale. Un film qui oscille entre comédie et drame et dont la mise en scène réussie ne nous laisse pas nous ennuyer une seule minute, à voir sans hésiter, malgré les apparences.
L'autre Dumas, de Safy Nebou
C'est quoi ? Quand le nègre que l'illustre Alexandre Dumas décide de se faire passer pour l'écrivain afin de séduire une jeune femme...
Et alors ? Malgré une réalisation très classique (pour ne pas dire un peu ennuyeuse), L'Autre Dumas vaut largement d'être vu pour les personnages qu'il met à l'honneur et les incroyables acteurs qui les interprétent. En effet, ce film nous permet de (re)découvrir la personnalité de Dumas, ogre concupiscent, génie littéraire menant une vie quelque peu extravagante dans son manoir, dont la personnalité hors-norme est encore plus mise en valeur face à son nègre, cet Auguste Maquet, un homme très réflechi et travailleur, qui apparaît évidemment bien fade auprès de son partenaire. La relation qui unit les deux hommes est également fascinante à découvrir. Il semble se détester mais être inséparables. On a envie de voir Maquet réussir par lui-même, on a honte pour Dumas lorsqu'on le voit dicter ses ordres, mais on se rend vite compte que ces deux-là sont tout simplement complémentaires. Ces deux personnages ne seraient peut-être pas aussi intéressants s'ils n'étaient interpréter par deux grands acteurs, Depardieu -dans un rôle sur-mesure- et Poelvoorde -bien plus calme qu'à son habitude et surtout bien plus convaincaint que dans Coco avant Chanel-. Il ne faut pas oublier Mélanie Thierry -toujours aussi talentueuse et magnifiquement belle- ainsi que Dominique Blanc -dont le personnage mériterait bien un film également !-. A voir sans plus attendre !
Wolfman, de Joe Johnston
C'est quoi ? Lawrence Talbot, un aristocrate qui s'est éloigné très jeune de sa famille, est contraint de retourner sur ses terres natales afin d'élucider le mystère de la mort de son frère.
Et alors ? Wolfman est le film de loup-garou dans toute sa splendeur, comprenez là sans aucune originalité ! En effet, entre ce film et Le loup-garou de Londres, datant de 1980, on ne note pas de grandes différences. Le scénario est d'une simplicité enfantine (il faut vraiment être demeuré pour ne pas comprendre la fin au bout d'un quart d'heure), il n'y a donc aucune intrigue et chaque scène semble cousue de fil blanc. Je ne vous parle même pas de la tronche du loup-garou qui ressemble à un Kiki. Mais, oui il y a un mais, Wolfman m'a tout de même séduite par son esthétique. J'ai adoré l'ambiance générale du film, oppressante et gothique à souhait, les vues sur les toits de Londres, les costumes magnifiques, les villageois débiles et le cul-serré de Scotland Yard typiques. Et puis j'ai surtout apprécié que ce film ne cherche pas à se donner des airs. Certes, il frôle l'ennuyeux, son côté prévisible peut être décevant, mais au moins, il reste simple et compréhensible, et ça fait du bien !!
Disgrace, de Steve Jacobs
C'est quoi ? David Lurie, un professeur d'université se voit obligé de démissionner suite à une aventure scandaleuse entretenue avec une de ses étudiantes. Il décide alors de quitter la ville (Le Cap), pour rejoindre sa fille, une cultivatrice, qui vit dans une petite ferme située dans une région que les Blancs ont déserté après l'apartheid. David découvre la vraie vie de sa fille, toujours menacée, dans un lieu où les Blancs, autrefois maîtres, sont aujourd'hui difficilement tolérés.
Et alors ? Disgrace est un film très complexe, sur le fond, dont il est très difficile de parler en quelques mots. Il est, bien entendu, très intéressant d'un point de vue politique et sociale puisqu'il nous permet de mieux comprendre ce que signifie vivre en Afrique du Sud. Mais ce qui a vraiment retenu mon intention, ce sont les relations que nouent les différents personnages : David et sa fille, eux et le voisin de cette dernière, David et les femmes. Même si le film m'a semblé s'étirer en longueur à plusieurs reprises, ce rythme lent permet de sentir les différentes tensions monter, le danger qui rôde en permanence, la menace quotidienne. J'ai, par ailleurs, trouvé très bien amenée la passerelle qui nous permet de passer de l'ancienne vie de David à celle qu'il tente de se reconstruire. Enfin, si tout le casting de ce film apparaît d'excellente qualité, j'ai, une fois de plus, été touchée par le jeu de Malkovich, tout en retenue. Très délicat et posé, il pourrait frôler le soporifique s'il n'était pas incroyablement séduisant.
Lovely Bones, de Peter Jackson
C'est quoi ? Une jeune fille assassinée observe sa famille se reconstruire et l'enquête censée mettre son meurtrier sous les verrous avancer depuis son propre paradis.
Et alors ? La très grosse, pour ne pas dire énorme, déception de ce début d'année. Alors que j'avais adoré la lecture du livre d'Alice Sebold -La Nostalgie de l'ange-, et que j'attendais beaucoup de Peter Jackson, je me suis retrouvée face à un gros navet sans intérêt, digne d'un films pour ados (avec son lot de scènes ridicules). Rien ne m'a plu dans cette adaptation fade qui propose une histoire ennuyeuse, à des kilomètres du roman qui offre, en revanche, une lecture passionnante. Même visuellement, je n'ai pas du tout accroché aux choix faits par Jackson. Le paradis de la jeune fille, son "entre-deux", aux couleurs psychédéliques, m'a fait penser à une horrible publicité bien propre et bien lisse, tendance new-age, insupportable à regarder. Seul le passage des bateaux-bouteilles qui se fracassent sur les rochers a su retenir mon attention. Lovely Bones prouve encore une fois que tous les romans ne sont pas adaptables à l'écran.
Avant de vous faire part de mon programme de la semaine, je peux déjà vous dire quels sont les films attendus que je ne compte pas voir (à part si on me traîne par la tignasse, on ne sait jamais) : From Paris with love (malgré les acteurs), Hors de contrôle, Ensemble c'est trop et Le mac. Très grosse hésitation pour Fantastic Mr. Fox car je suis plus qu'hermétique à l'univers de Wes Anderson.
Par contre, je compte bien me précipiter dans les salles pour : Valentine's Day, La Pivellina, La Régate, White Lightnin, Rue Cases-Nègres (adapté d'un livre merveilleux que je vous conseille vivement) et si j'ai le temps, Ilusiones Opticas.
Et du côté des reprises, je suis très impatiente de découvrir Le vent de la plaine, avec la belle Audrey Hepburn !