Le journal de Carrie, de Candace Bushnell
Vous vous êtes toujours demandé qui était Carrie Bradshaw avant de devenir la célèbrissime journaliste new yorkaise ? Vous avez toujours voulu savoir si au lycée déjà, elle était la reine de la fête, une jeune fille belle et populaire ou un rat de bibliothèque introvertie ? Cela vous titille de savoir d'où lui vient son don pour la mode ? Son talent pour l'écriture ? Sa passion pour les cocktails ?
Non ?!
Oh !!! Arrêtez de mentir !!!
Bon ok, ces questions ne vous on jamais effleuré l'esprit, mais maintenant qu'on en parle entre nous, dans l'intimité, avouez que quelques réponses seraient les bienvenues, hein ??!!!
Héhé !!!
J'en étais sûre !!!! On est tous pareil, des fouines en puissance !
Cela tombe bien car Candace Bushnell a pensé à nous et nous offre ce roman, Le Journal de Carrie (a priori le premier d'une longue série) pour nous faire partager le quotidien de Carrie Bradshaw l'année de sa terminale.
Notez bien que ce roman (car malgré son statut revendiqué de "journal", il n'en adopte pas la forme) est publié dans la collection Wiz d'Albin Michel, celle destinée aux ados. Et cela se ressent. Trop.
Le Journal de Carrie se lit très facilement, satisfait quelque peu notre curiosité en nous apprenant deux-trois choses sur notre chère Carrie, mais il ne vole jamais très haut. Mélange de littérature pour ados et de chick-litt, je dois avouer que si l'héroïne ne faisait pas déjà partie de ma vie de dinde depuis plus de dix ans, je ne l'aurais sans doute pas terminé car rien dans l'intrigue ne donne vraiment envie d'aller jusqu'au bout, étant donné que tout se devine dans les cinquante premières pages et surtout qu'hormis Carrie et son meilleur ami Walt, les personnages sont insupportables.
J'avoue tout de même avoir pris un certain plaisir coupable à découvrir qui était la jeune Carrie.
Sans être méga-populaire mais plutôt du genre "bonne élève sans faire trop d'efforts", elle traîne dans son patelin avec sa petite bande de potes au sein de laquelle les événements s'enchaînent : quelques secrets volent en éclats, certains se trahissent, d'autres s'aiment, on couche pour la première fois, on se tire dans les pattes,... La routine quoi ! Et si quelques détails rappellent la Carrie que nous connaissons tous -son goût déjà prononcé pour les coktails, les clopes et les fringues vintage-, on lui découvre un talent insoupçonné pour les sciences mais aussi pour la natation et les plongeons, qui lui valent même quelques trophées ! Qui l'eût cru, franchement ?!
Le plus intéressant reste néanmoins la passion de Carrie pour l'écriture, véritable fil rouge du roman, dont on comprend mieux l'origine. En effet, son désir de devenir écrivain mais surtout celui de vivre à New-York, la ville de tous les possibles, l'animent depuis son plus jeune âge. Aussi, les toutes dernières pages, qui nous permettent de découvrir comment ses rêves sont devenus réalité, sont les plus croustillantes et émouvantes et rattrapent à elles seules l'ennui inspiré par le reste du roman.
Plaisant sans être révolutionnaire ni indispensable, ce préquel -plutôt mal écrit (ou traduit) et plein de fautes- m'a surtout déçue du fait qu'il ne respecte pas totalement la série puisque Carrie, l'aînée de trois soeurs, se retrouve soudainement orpheline de mère, alors que nous la connaissions abandonnée par son père dès son plus jeune âge.
Ce n'est qu'un détail me direz-vous mais il m'a donné l'impression que le roman aurait très bien pu être écrit par n'importe qui.
Une lecture très légère que je recommnde aux vrais fans de la série (je critique, je critique, mais je suis tout de même bien contente de l'ajouter à ma collection Sex&The City !!).