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Vilaine Fifi
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20 octobre 2010

Les films du mois d'octobre, partie III

Encore une semaine bien chargée et surtout très enthousiasmante avec de grandes satisfactions et même une excellente surprise !

les_revesLes Rêves dansants, sur les pas de Pina Bausch, d'Anne Linsel et Rainer Hoffmann

C'est quoi ? Quelques mois avant sa mort, la chorégraphe allemande Pina Bausch reprend son fameux spectacle Kontakthof qu'elle choisit de monter avec des adolescents amateurs, désireux de relever le challenge.

Et alors ? Quatre-vingt-dix minutes de pur bonheur, ni plus, ni moins, qui m'ont entièrement comblée, happée dès les premières secondes et laissée les larmes aux yeux face au visage rempli de grâce et de bonté de Pina Bausch. Les Rêves dansants est un documentaire qui nous propose bien plus qu'un moment de l'histoire de la danse. Il lève le voile sur une grande aventure, humaine et artistique, nous permettant de pénétrer les coulisses de ce Kontakthof très spécial. Pendant une année entière, on suit un groupe d'adolescents n'ayant jamais dansé (ou du Hip-Hop), ne connaissant ni Pina Bausch ni son travail, mais motivés par un projet commun, voyant en lui l'occasion de vivre une nouvelle expérience, de lier de nouvelles amitiés. A travers ce spectacle, on (re)découvre également l'art et la manière de la chorégraphe, pour qui les sentiments humains, les émotions, les expériences de chacun comptent bien davantage que la technique. Le corps doit les exprimer le plus naturellement possible, sans jamais être contraint. Aussi, entre deux répétitions, les documentaristes se sont attachés à suivre quelques adolescents de la troupe, les laissant s'exprimer sur la danse, Pina Bausch et leur ressenti face à Kontakthof, mais aussi sur leur propre vie, l'amour, la mort, leur famille. On s'éprend alors de ces jeunes dont l'enthousiasme et l'ouverture d'esprit font plaisir à voir. L'art de Pina Bausch prend ici tout son sens : il n'est ni féminin, ni masculin, juste fédérateur et épanouissant. On s'aperçoit, en effet, qu'un travail collectif de cette ampleur (et de cette qualité) a eu des répercutions individuelles, chacun quittant l'aventure changé, grandi, plus ouvert et plus généreux. Un très bel exemple des liens fondamentaux qui unissent vie et création.

woodyVous allez rencontrer un bel et sombre inconnu, de Woody Allen

C'est quoi ? Après quarante ans de mariage avec Alfie qui, pris d'une montée de jeunisme, vient de la planter lâchement, Helena se tourne vers la voyance -moins chère et certainement plus fun qu'une psychanalyse-, qui a sur elle un effet salutaire, surtout lorsque Madame Crystal lui annonce qu'elle a probablement été Jeanne d'Arc dans une vie antérieure... Aheum. Pendant ce temps, Sally, fille d'Helena et d'Alfie, se débat entre Roy, son bon à rien de mari, écrivain d'un seul et unique ouvrage, qui passe son temps à mater la voisine d'en face et Greg, son patron canonissime qui la fait dangereusement craquer. Et puis Alfie, bien entendu, qui n'est pas en reste puisque ses efforts pour demeurer fringant semblent payer.

Et alors ? La voilà ma très grande et belle surprise de la semaine ! Et pourtant, ce n'était pas gagné. Très déçue par les deux derniers films de Woody Allen et pas tellement encouragée par les critiques mitigées lues ici et là, je n'étais pas particulièrement pressée de découvrir ce que cachaient cette intrigante affiche et son titre à rallonge. Mais le miracle s'est produit, où alors c'est le double effet London qui agit sur moi comme une potion magique, et j'ai passé un excellent moment. Ce film est un de mes coups de coeur de la rentrée car il a, à mes yeux, tout ce qui fait une grande oeuvre, profonde et divertissante. L'histoire est multiple donc prenante, vive aussi, drôle et pleine de rebondissements, les personnages ont cette folie-douce, cette originalité nécessaires à toute bonne fiction, mais sont également suffisamment réalistes pour qu'on puisse s'identifier et réflechir à notre propre condition. Ils sont effectivement profondément humains, semblent avoir beaucoup de mal à gérer leur ego ce qui les pousse à agir de manière totalement inconsidérée. Mais ce qui m'a beaucoup plu en plus du ton tragi-comique, grinçant et féroce, sur lequel est construite l'histoire, est le message terrible, cruel mais aussi décalé que semble délivrer la conclusion. Un très bon cru, joyeusement pessimiste ou sombrement optimiste, qui me réconcilie avec le Woody de Match Point

au_fond_des_boisAu fond des bois, de Benoît Jacquot

C'est quoi ? Adapté d'un fait divers du XIX° siècle, Au fond des bois nous relate la rencontre entre Joséphine, jeune fille pure et pieuse de la bourgeoisie rurale et d'un vagabond, se présentant à son domicile comme étant le fils de Dieu. Doté de pouvoirs magnétiques, il parvient à entraîner la belle Joséphine dans les bois où il abuse d'elle chaque fois qu'il le souhaite, la manipule, la retenant par quelque tour d'hypnose. Mais arrive le moment où l'on se demande si Joséphine ne reste pas près de lui de son propre gré.

Et alors ? Superbement filmé et mis en scène, Au fond des bois séduit avant toute chose par sa forme très maîtrisée, chaque mouvements de caméra, chaque décor, chaque note de musique est justifié et se manifeste toujours au moment idéal. Ensuite, il y a l'histoire, sorte d'errance teintée de sexualité et de religion, torride et ambigue, qui interroge de manière subtile le rapport entre victime et bourreau. En effet, Joséphine prise dans les griffes de son ravisseur paraît à bien des reprises en mesure de s'échapper. Mais elle ne bouge pas d'un millimètre ou alors se reprend très vite. On se demande alors si cette petite escapade sans les bosquets n'est pas pour elle l'occasion rêvée de voir sa vie bien rangée bousculée, une échappée belle inespérée la délivrant du carcan social et familial qui l'emprisonne depuis sa naissance. La relation entre la jeune femme et le vagabond est donc très intéressante à suivre et ne cesse de nous surprendre, s'intensifiant et se complexifiant au fil des scènes. Par ailleurs, si je ne devais retenir qu'une chose de ce film, ce serait sans aucun doute son duo d'acteurs : Isild le Besco, parfaite, son regard distant et fièvreux, sa peau diaphane, son audace, qui rappelle soudainement Isabelle Adjani, et Nahuel Perez Biscayart qui livre une performance sans faille qui devrait lui valoir bien plus que le terme galvaudé de "révélation".

sarahElle s'appelait Sarah, de Gilles Paquet-Brenner

C'est quoi ? Journaliste américaine vivant en France depuis vingt ans, Julia se voit confier une enquête sur le Vel d'Hiv. Au même moment, elle découvre que l'appartement de sa belle famille, dans lequel elle, son époux et leur fille doivent s'installer, était jusqu'en 1942 celui d'une famille juive, celle de Sarah, petite fille dont Julia ne trouve aucune trace. Elle va alors se lancer dans une quête personnelle qui l'amènera à remuer le passé, à dévoiler quelques secrets bien dissimulés, quitte à bouleverser quelques existences, dont la sienne.

Et alors ? Amis du mélo, bonsoir ! Mais, me direz-vous, avec une telle l'affiche et un titre qui semble en suspens, il ne fallait pas s'attendre à autre chose. Et pourtant, je dois dire que j'ai été agréablement surprise, oui, oui ! Elle s'appelait Sarah est, certes, un pur produit mélodramatique, utilisant une des parts les plus sombres de l'Histoire pour secouer le spectateur sensible, mais il a la délicatesse de ne pas tomber dans la caricature, nous épargnant la prise d'otage, vous savez, ce moment où l'on se sent obligé de pleurer. Toutefois, j'avoue avoir été touchée par le destin de Sarah, la petite fille forte qu'elle a été, puis la femme bouleversée, traumatisée qu'elle est devenue. Par ailleurs, les deux époques et les deux destins (de Sarah et de Julia) s'enchaînent de manière fluide et pertinente, les échos entre leurs vies respectives sonnant parfois un peu faux à mes oreilles de monstre sans coeur mais plutôt bien pensés, si on n'st pas trop regardant. Je n'avais pas eu le temps de lire le best-seller de Tatiana de Rosnay avant de voir le film et très honnêtement je ne pense pas le faire, néanmoins, je suis certaine que j'aurais été davantage sensible à la quête de Julia en lisant le roman plutôt que face à l'écran où elle m'a juste semblé assez vaine (oui, je n'ai pas de coeur).

la_vie_au_ranchLa vie au ranch, de Sophie Letourneur

C'est quoi ? Le Ranch est le petit nom qu'ont donné à leur appartement Pam et ses copines et où se pressent tous leurs amis pour boire, fumer, pleurer et refaire le monde. Le quotidien, sur quelques mois, d'une bande de jeunes gens démarrant leur vie d'adultes.

Et alors ? Mouai, mouai... Pas grand chose à dire sur ce film qui ne m'a ni plu, ni déplu, juste déçue. Certains moments très sympas nous font regretter le très bon film que La Vie au Ranch aurait pu être s'il s'écoutait un peu moins parler, à l'image de ses protagonistes, dont le vide intersidéral qui leur sert de vie m'a fait mourir d'ennui au bout de quarante minutes. Les thèmes abordés sont des grands classiques lorsqu'est évoqué le passage délicat de l'adolescence à l'âge adulte : manque de repères, envie d'indépendance, besoin de sa môman, d'appartenir à un groupe, de s'en éloigner, d'en recréer un nouveau..., quant aux jeunes filles, elles sont -à mes yeux- plutôt représentatives de la jeunesse d'aujourd'hui, particulièrement parisienne, à la fois ivre de liberté mais contrainte de grandir à un rythme qui semble imposé. Avec un peu plus de finesse, moins de clichés et plus de profondeur, le résultat aurait pu bien mieux ; malheureusement, le film est juste bavard pour finalement dire peu de choses.

En prévision d'une toute petite semaine de ciné, j'ai préféré faire des provisions et me mettre de côté The Social Network que j'irai voir ce soir ou demain. Côté nouveautés, c'est donc maigre, très maigre, car seulement trois films retiennent mon attention : Les Petits mouchoirs, Divorce à la finlandaise et Picture Me. Il y a bien Paranormal Activity 2 mais je pense me le garder pour le week-end d'Halloween que je commence déjà à organiser, gnnnniiiiii ^^

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Commentaires
E
Peu importe la planète qui t'héberge, je suis bien contente de t'avoir mise sur la piste des "Rêves dansants" qu'il faut vraiment voir ;)<br /> <br /> Très moyen "La vie au ranch", tu avais bien raison (j'ai d'ailleurs repensé à ta critique en sortant de la salle -et même pendant le film- tu disais plus que vrai ^^).
L
Sur quelle planète je vis pour ne pas avoir entendu parler des "rêves dansants" ?<br /> <br /> Je suis très en retard côté ciné ces temps ci... Presque rien vu depuis l'été !<br /> <br /> Je vois que "la vie au ranch" ne t'a finalement pas trop plu ;-)
E
Ohlala, qu'est ce qu'il a ton pauvre dos ma puce ? Tu t'es fait mal ou c'est une douleur qui va et qui vient ?<br /> J'espère que ça va vite passer car c'est très très désagréable, surtout si ça te bloque à la maison.<br /> "Biutiful" ne me dit pas tellement et quand je vois qu'il dure 2h18, je flippe ! Donc j'attends ton avis ma Popo ;)<br /> Je t'envoie un mail dans la journée.<br /> Plein de très gros bisous anti mal de dos :)))
P
Ohlàlà, je suis encore loin pour te rattraper et voir autant de films que toi par semaine, zut, faut que je fasse des efforts ^^<br /> Je voulais aller "enfin" voir "Mange, Prie, Aime" cet après-midi mais mon dos de mamie a décidé le contraire, j'ai maaaaal !<br /> Enfin, il faut absolument que j'aille voir "Les rêves dansants", déjà que j'avais loupé "La Danse" !<br /> Côté sorties de la semaine, il faut qu'on s'organise pour "Picture Me", si ça te dit toujours ?<br /> Et je compte bien aller voir "Biotiful" et "Les Petits Mouchoirs" !<br /> Gros bisous ma belle
E
Héhé !!! Pourquoi cela ne m'étonne pas de toi ma petite Pig-Trouille ?!<br /> Je suis super motivée par Halloween cette année, je ne sais pas pourquoi ! Je fais chier mon monde avec ça mais au moins, je suis au taquet : mon programme est prêt et j'ai même le menu ! Evidemment, j'en parlerai (tu me connais ;)).<br /> Gros bisous ma Juju :)
Vilaine Fifi
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