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Vilaine Fifi
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31 octobre 2011

Je voudrais compter les jours sur tes doigts

Je ne peux dire ce qui est pire : ne plus avoir envie d'écrire ou ne plus disposer du temps nécessaire pour le faire. Alors que des dizaines de billets jouent à saute-mouton avec mes neurones, mettant à mal mes synapses, je profite de cette première semaine de vacances pour faire virevolter mes doigts au-dessus du clavier, le temps de partager mes derniers faits d'armes à travers quelques mots et photos en totale impro.

Quelques lignes, tout d'abord, sur ce premier semestre dont les vacances de la Toussaint marquent le début de la fin. Cinq semaines depuis que je suis passée derrière le bureau, tout autant à venir, et toujours les mêmes impressions positives. Certaines séances, après des nuits trop courtes, sont moins faciles que d'autres, certaines leçons m'impressionnent et me poussent à tout remettre en question quelques minutes avant d'entrer dans l'arène, les étudiants, parfois bavards et déconcentrés, peuvent se planter lamentablement dès la première question (même lorsque la réponse est encore inscrite au tableau) ou, au contraire, sont totalement amorphes et m'obligent à redoubler d'efforts et de patience pour ne pas les perdre totalement en chemin. Ces moments, heureusement rares, sont épuisants tout comme le simple fait de parler pendant trois heures sans pouvoir souffler cinq minutes et remettre ça dès le lendemain, entre quatre heures de route (et la thèse et les articles et les colloques). Mais tout ça n'est rien et je suis consciente de ma chance, infiniment comblée lorsqu'un cours se déroule parfaitement, ce qui est généralement le cas, profondément satisfaite lorsqu'un étudiant dépassé s'intéresse, pose des questions, ne baisse pas les bras et finit par comprendre une des nombreuses subtilités de notre grammaire française. J'ai connu des moments intenses lorsqu'au cours d'un exercice une chaîne de bonnes réponses s'est formée, plongeant notre salle dans une sorte d'euphorie, les étudiants galvanisés par ce défi lancé à eux-mêmes. Ou lors de cette conversation animée à propos de Délicieuses Pourritures, roman qui a heurté la sensibilité d'un étudiant toutefois enthousiasmé par sa découverte du style si particulier de Joyce Carol Oates. J'ai reçu mes premiers compliments "J'vous jure, Madame, c'est notre meilleur cours de la journée ! On peut pas rester avec vous aujourd'hui ?!" et prononcé des encouragements les plus sincères après une séance très réussie (grâce aux étudiants particulièrement aimables et volontaires ce jour-là) ; j'ai plus ou moins mémorisé les soixante-dix prénoms qui se répètent, semaine après semaine, sur la feuille de présence, chaque visage m'est maintenant familier. Je les attends de pied ferme à la rentrée, entre fiche de lecture, DST et partiel, autant de notes à venir qui me font trembler autant qu'eux.

Une petite parenthèse universitaire en guise d'intro qui laisse sa place à quelques bavardages en vrac : ce qui a occupé mon temps libre ces semaines passées et remplira mes journées prochaines.

Quelques pages à tourner.

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Certaines collectionnent les sacs de luxe ou les vernis à ongles, d'autres se serrent la ceinture pour le plaisir de posséder de belles chaussures, d'autres encore n'en finissent pas de remplir armoires, placards et tiroirs. Mon vice à moi : les livres. Je ne sais pas entrer dans une librairie et en ressortir les mains vides, quelques minutes de furetage entre des tables couvertes de couvertures font naître mille envies. Et ces temps-ci, que de grands noms mis à l'honneur ! Des noms de femmes, de celles qui comptent pour moi plus que toutes les autres ; souvent présentées ensemble, leurs oeuvres forment un Salon idéal. Annie Ernaux, Joyce Carol Oates, Linda Lê auxquelles il faudrait ajouter Nancy Huston, des auteures qui ont décidé de partager leur intimité, avec humilité et générosité, la perte de l'être aimé, le choix de ne pas donner la vie, leur travail au jour le jour, autant de précieux présents à chérir. Aux écrivaines contemporaines se mêlent les artistes d'hier, souvent trop peu connues, parfois oubliées ou ignorées. A tort. Je poursuis donc ma découverte de Claude Cahun -amorcée par l'exposition au Jeu de Paume- avec l'acquisition de son recueil joliment intitulé Héroïnes et me réjouis de ma trouvaille inespérée, Vacances à Maison-Blanche d'Unica Zürn. Deux femmes fascinantes qu'on lie, par goût des étiquettes, au mouvement surréaliste, deux destins hors du commun et deux oeuvres d'une grande richesse dans lesquelles se plonger avec délicatesse, sans vouloir en percer chaque secret.

Deux univers à explorer, en DVD.

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Le bon moment, la bonne personne. Voilà ce qu'il fallait pour découvrir (affronter ?) la série réalisée par Fassbinder -Berlin Alexanderplatz-, adaptée du roman d'Alfred Döblin. Délaissant un temps Franz, occupé à errer dans les bas-fonds berlinois, c'est vers les premiers films du Maître LVT qu'il faut se tourner pour se changer les idées. Ou pas. 

Sériphile, oui mais...

this is england

Plus d'un an que j'ai tourné le dos au monde chronophage des séries, bien malgré moi dans un premier temps (mes déboires SFRiens d'une durée de quatre mois m'ont pas mal aidée), par obligation et par choix maintenant. Je m'accorde tout de même le plaisir de vivre au rythme de Wisteria Lane en suivant les mésaventures des Desperate Housewives (via M6 Replay qui s'avère bien pratique), petit moment de détente au retour de l'université. Mais mon heureuse découverte est la série This is England 86 que je me réserve pour les jours à venir. Seulement quatre épisodes (snif) mais la promesse d'un bon moment puisqu'ils nous permettent de retrouver Shaun et sa bande, les personnages du film écrit et réalisé par Shane Meadows qui a su proposer une vision honnête de la culture skinhead. Le seul effet secondaire possible ? L'envie d'écouter en boucle The Specials !

Un brin de chouchoutage.

photo

Un petit tour chez le coiffeur qui aura réussi l'exploit de me réconcilier avec les mains d'argent. Un salon tout simple situé dans un quartier plutôt chic (Palais Royal-Musée du Louvre, qui dit mieux ?), une équipe de filles aimables et souriantes a qui j'ai confié mes cheveux bien trop longs et leur coupe informe. Une excellente compréhension entre nous, un même ras-le-bol de ces coiffeurs qui ne peuvent s'empêcher de tailler dans la masse et je suis repartie comblée, bouclettes au vent, longueurs conservées mais structurées, pour une somme tout à fait correcte. Aurais-je enfin trouvé MON coiffeur ?!

Sur les ailes de la danse.

martha graham

Une belle enveloppe contenant un programme, celui des cours proposés par l'une des académies de danse que je fréquentais plus jeune. Un cadeau d'anniversaire de ma mère comblant une envie de longue date, celle de renouer avec une discipline longtemps pratiquée, avec rigueur et acharnement, sans doute un peu trop. Les rêves et les projets ont été capturés, étouffés par une réalité parfois un peu dure mais la passion ne s'éteint jamais. A un premier cours, suivi seul pendant quatre semaines, se sont ajoutés deux autres rendez-vous, dans une autre école. Trois cours hebdomadaires, quelques heures de pratique qui demandent beaucoup d'investissement et de ténacité mais récompensées par des progrès encourageants. Je suis ravie d'emprunter à nouveau le chemin qui me mène vers ces moments qui n'appartiennent qu'à moi mais que je m'empresse de partager avec enthousiasme. Exercices à la barre et adages, petite batterie et déboulé, demi-plié et grand jeté, pied dans la main et pirouette,... Une terminologie autrefois maîtrisée avec laquelle je renoue avec bonheur. Ces quelques heures parfois intenses sont complétées par la pratique régulière du yoga grâce à un cours très plaisant, dispensé par une femme douce et généreuse, auquel j'ai le plaisir de me rendre chaque semaine en très agréable compagnie. Des activités qui occupent très sainement mon temps libre et que j'espère pouvoir poursuivre encore longtemps.

Quelques notes de musique.

l-initiale

Austra_Large

Les mois de novembre et décembre seront musicaux ou ne seront pas puisqu'à une liste déjà impressionnante de concerts programmés, deux viennent de s'ajouter et pas n'importe lesquels puisque L et Austra étaient nos deux actes manqués et regrettés de l'été. Rattrapages mieux que contrôlés.

Savourer l'automne et jouer à se faire peur.

bettygrable

L'automne est maintenant confortablement installée, il est donc grand temps de profiter des plaisirs que ces prochaines semaines ont à nous offrir. Thé de Noël et chocolat chaud, petites douceurs home made, balades le nez en l'air-les pieds dans les feuilles à travers les rues parisiennes, les parcs et les jardins, clémentines juteuses, tartines chèvre-figue, tartes salées et soupes variées,... Comment pourrais-je me lasser de ma saison préférée ? Et pour lancer les réjouissances (le bel été indien nous a fait prendre un peu de retard), on peut compter sur Halloween ! Que les mauvais esprits gardent pour eux leurs grands discours commençant par "C'est même pas une fête française". Que les langues perfides ravalent leur venin concernant les fêtes commerciales. Une occasion de s'amuser, de briser la routine même lorsqu'elle n'est pas installée, de profiter d'une nouvelle "première fois ensemble", cela ne se refuse pas. Pas de programme bien défini pour l'instant, juste l'envie de se blottir devant un film en buvant quelques verres de vodka noire et en grignotant quelques macarons aux couleurs de circonstance et aux saveurs divines, passion, café, praliné, caramel et réglisse, du noir et du orange, de la douceur pour mieux gérer la peur (la bonne excuse ;)).

D'une chose à l'autre, nous arrivons à la fin. De cet article mais aussi de ma première semaine de vacances marquée par une inoubliable et tellement attendue représentation de Tannhäuser à l'Opéra Bastille. Comme j'aimerais avoir le temps de vous en parler !

Je vous laisse et file préparer la semaine à venir. Beaucoup de films très excitants sont au programme : The ballad of Genesis and Lady Jay, Another Silence, Curling, Au seuil de la vie, Metropolis, Love and Bruises, Il était une fois en Anatolie, Les Géants,... Quelques expositions aussi, la rétrospective Diane Arbus ainsi que Beauté, Morale et Volupté dans l'Angleterre d'Oscar Wilde sont des priorités. Et pour le reste, du repos, de la détente, de la lecture, de belles promenades dans Paris, un peu de blogage et, bien sûr, l'organisation d'un prochain week-end entre Amiens et Lille (si vous avez de bonnes adresses à me souffler, je prends ;)).

Je vous souhaite à tous une très bonne journée halloweenienne ainsi qu'une excellente semaine, que vous soyez en vacances ou non.

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Commentaires
L
Bonsoir ma belle Emma,<br /> Je me délecte de cette lecture qui d'une part indique ta présence sur ce blog (ô réjouissance !) et d'autre part révèle un vrai changement de vie et une évolution ressentis dans le moindre de tes mots choisis. Voilà qui fait plaisir à lire !<br /> J'ai l'impression que tu as fait beaucoup de chemin ces quelques derniers mois, ne privilégiant pas forcément autant les mêmes choses qu'avant dans le cadre de ta vie mais valorisant au contraire un aspect professionnel qui te va comme un gant :) Je me réjouis de cet enthousiasme visible lorsque tu évoques les cours et les élèves... Il est vrai que c'est loin d'être un métier simple tous les jours et qu'il peut générer du stress et des tensions, mais il peut tout autant se montrer gratifiant au possible lorsqu'on met du cœur à l'ouvrage, dans l'envie de faire découvrir ce qui nous-même nous passionne. Je comprends naturellement ton ressenti, même si mes anciens élèves était des lycéens, donc un peu moins matures fatalement !<br /> L'idée que tu reprennes la danse me plaît beaucoup aussi, je t'imagine parfaitement dans cette discipline. <br /> Enfin, mon (petit) commentaire ne serait rien sans te complimenter sur ta chevelure nouvelle que, bien évidemment, je reconnais parfaitement, mais qui est encore plus resplendissante que de coutume, structurée de la sorte ^^<br /> Je te fais de gros bisous ma puce, en espérant avoir très bientôt de tes nouvelles.
E
Ah oui ! La rue Crémieux fait son petit effet !<br /> Située entre la place de la Bastille et le quartier de la gare de Lyon, il faut dire qu'on ne s'y attend pas forcément.<br /> Ravie que cette découverte t'ait plu ;)
E
C'est très gentil ma Popo :)<br /> Il est vrai que les jours filent à toute vitesse et il est pénible de voir les semaines passer sans nous laisser le temps de prendre/ donner quelques nouvelles.<br /> Néanmoins, je n'oublie pas nos RV évoqués qui n'attendent que d'être programmés. <br /> Je n'aurai malheureusement pas le temps d'aborder, ni même d'effleurer, "Tannhauser" et cela est bien dommage car partager avec toi et d'autres tout le bonheur ressenti lors de cette soirée m'aurait beaucoup plu. C'est vraiment dommage (je n'enfonce pas le couteau, je compatis sincèrement) d'avoir manqué la première partie, l'ouverture étant une merveille, comme tu le sais sûrement. J'espère que tu as réussi à te plonger dans les tableaux suivants sans peine et que tu as pu apprécier la suite.<br /> <br /> C'est vrai que l'enseignement est assez surprenant, beaucoup d'émotions diverses ici aussi. Les étudiants sont sympas, j'ai de la chance ! Et je les retrouve demain après deux semaines, outch ^^<br /> <br /> Je t'embrasse bien fort ma Popo et te dis à très très très vite.
E
Ma July, je te réponds alors que tu es rentrée depuis quelques jours de NY d'où, hier encore il me semble, tu m'envoyais tes gentilles paroles.<br /> Il me tarde de découvrir tes aventures, en espérant un billet spécial Halloween ^^<br /> Je t'embrasse tout fort ma Petite Pomme d'amour :)
M
J'oubliais. Je parlais de première fois. Or n'est-ce pas la toute toute première fois qu'au prétexte de bouclettes nouvelles tu nous livres ainsi ton image ? Côté pile, certes, mais n'est-ce pas déjà la preuve, charme à l'appui, que tu existes et évolues dans une autre réalité que virtuelle. Au plaisir de t'y rencontrer.
Vilaine Fifi
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