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Vilaine Fifi
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6 décembre 2012

Rien ne vaut la douceur du foyer.

Il peut néanmoins être difficile de revenir chez soi après une si longue absence.

D'autant que je suis bien incapable de justifier celle-ci. Deux billets ont animé ce blog au cours du dernier week-end de mai puis plus rien, sans préméditation, sans grande concertation entre moi et moi-même, les publications ont cessé ; j'ai été prise par une chose, puis une autre, les semaines se sont succédé, j'oubliais cet espace puis y repensais avec l'envie d'y revenir sans réellement savoir comment. Impression de ne plus être la bienvenue chez Vilaine Fifi (qui c'est celle-là d'abord ?), d'avoir déjà tout dit, de ne plus du tout être celle qui noircissait de quotidiennes pages, sans jamais manquer un rendez-vous. Désir d'inventer un nouvel univers, de me créer une nouvelle identité avec beaucoup de moi dedans et juste ce qu'il faut de fantaisie pour oser à nouveau laisser mes doigts s'agiter au-dessus du clavier. Parfois -souvent serait un mensonge- bloguer m'a manqué : une découverte réjouissante, une heureuse surprise, un constat étonnant appelaient le partage qui accompagne le besoin de mettre des mots sur des émotions. Parfois -souvent conviendrait mieux- me revenaient en mémoire les nombreuses heures consacrées à la rédaction de billets qui prenaient forme avant même que j'allume l'ordinateur : oui, il y eut un temps où je ne pouvais rien voir, lire, regarder, écouter sans que quantité de phrases ne se disputent mon attention espérant être suffisamment pertinentes pour être ici consignées. Quelle drôle de façon de vivre les choses qui rappelle ces touristes qui visitent des contrées inconnues cachés derrière leur appareil-photo au lieu de profiter pleinement du spectacle qui s'offre à leurs yeux. L'essentiel se dérobe, même aux regards les plus avertis, aux antennes les plus fiables, et s'évapore à tout jamais. Ces phrases qui se sont battues pour se faire entendre reflètent alors une bien pauvre et mensongère réalité. 

Ces derniers mois, j'ai retrouvé le plaisir de vivre et de savourer mes émotions sans les condamner à devenir autre chose que de l'abstrait et de l'intime.

Pourquoi ce billet aujourd'hui, me direz-vous. Ai-je décidé de redonner vie à ce lieu d'expression et d'échanges créé il y a maintenant plus de quatre ans ? Suis-je venue, une dernière fois, jouer à la magicienne, dénaturer mes sentiments pour les donner à lire ? Ni l'un, ni l'autre, vous répondrais-je, c'est simplement une question de période, de "timing" comme disent les branchés.

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(Mon petit sapin à grelots et Monsieur Pain d'épices ^^)

En effet, nous entrons doucement dans la savoureuse et enveloppante période qui précède Noël, ces quelques semaines où tout semble en suspens, où il suffit de penser au lendemain pour qu'un joli projet éloigne un chagrin, d'ouvrir une nouvelle fenêtre de notre calendrier de l'Avent pour croquer dans un doux choco. Cette année, plus que jamais, j'ai attendu la mi-novembre comme une récompense, une délivrance, et ce qui m'a permis de maintenir un cap honorable au cours de laborieuses semaines d'études, ce sont les caressantes images d'un hiver douillet. Bougies parfumées, thés et tisanes épicées, clémentines juteuses, la recette du bonheur ne change pas : il suffit de saupoudrer le quotidien de cannelle pour l'enchanter. Entre deux improbables notions de grammaire affluaient les idées destinées à faire sourire tout bientôt ceux qui comptent le plus pour moi, j'envisageais des papiers colorés et harmonieux pour garder à l'abri des regards indiscrets mes trouvailles, je voyais scintiller les rubans bouclés, pensais aux cartes de voeux à envoyer, imaginais le plus parfait des programmes pour les vacances et les festivités.

Sans doute est-ce pour cela que j'ai envie de revenir traînailler par ici, en chaussons et en tenue d'intérieur, cachemirée, lovée près du chauffage, une théière pleine de Rouge Sahara qui se vide bien trop vite. Ressusciter notre guirlande lumineuse, sourire devant ces petites boules idiotes, rouges-jaunes-orange-, observer du coin de l'oeil la flamme d'une bougie à la pomme, idéale compagne d'un petit sapin à grelots (ridiculement attendrissant, lui aussi). Autant de petits rituels, mais il y en a bien d'autres, que j'ai envie d'évoquer ici et qui me donnent l'envie d'une nouvelle aventure bloguesque. Il y a fort à parier que celle-ci aura la durée de vie d'un bonhomme de neige, qu'aussitôt les sapins jaunis délaissés sur les trottoirs, je reprendrai mes cahiers d'écolière et les publications se raréfieront jusqu'à totale disparation.

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Mais pour l'heure, j'ai envie de douceur, de légèreté et de patienter ici, douillettement installée en votre compagnie, jusqu'à la nouvelle année. Attendez-vous à des billets souvent futiles à l'image de mes besoins du moment. Certains trouveront peut-être ces écrits un peu naïfs et ne comprendront pas les raisons pour lesquelles la période de Noël devrait rimer avec "superficiel", ils verront là-dedans une banale excuse, une porte ouverte aux bons sentiments et à la paresse intellectuelle. Mais ce phénomène qui nous entraîne vers une douce tranquillité en décembre n'a rien de plus mystérieux que cette force qui nous pousse à nous saouler de tristes mélodies lorsqu'on a le coeur brisé.

C'est juste une question d'émotions et de mots.

Je ne vous dis pas à demain car je ne sais pas quand j'aurai la possibilité d'écrire à nouveau, mais à très bientôt assurément. 

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Commentaires
L
Pour avoir d'abord lu les deux billets que tu as écrit depuis celui-ci et ce, avec grand enthousiasme, j'en déduis que ce retour est plutôt bon signe. La fatigue bloguesque (néologisme, mon amour) est bien naturelle parfois. N'y a t-il pas de nombreuses sorties que l'on voudrait garder rien qu'à soi et en profiter le nez en l'air, sans en capturer les moindres instants ?<br /> <br /> Je suis heureuse de te voir pleine d'optimisme, et également de te revoir ici, au gré de tes envies.<br /> <br /> Je t'embrasse tout fort ma belle.
P
Ma puce, mon enthousiasme s'exprime tardivement mais n'en est pas moins très très fort ! Quel plaisir de te relire et te retrouver un peu ici, tu me manquais, tu me manques encore ! :)<br /> <br /> Comme toi, cette période pré-Noëlienne, je la vis pleine d'allégresse mais aussi de nostalgie, car on sait que ces quelques jours magiques filent bien trop vite ... Raison de plus pour en profiter à outrance ! <br /> <br /> Je t'embrasse fort et te dis à très très vite !
E
@ Anne-Liesse<br /> <br /> <br /> <br /> J'ai vraiment beaucoup de chance d'être si bien reçue pour mon petit retour ! Un comité d'accueil absolument charmant, je suis très touchée :)<br /> <br /> Mais oui, tout à fait : se laisser aller, se réjouir de tout ce qui fait la magie de l'instant, ça fait vraiment du bien, et il me semble que la période s'y prête tout particulièrement alors profitons-en !<br /> <br /> <br /> <br /> Vivre ces semaines auprès d'un enfant -encore tout jeune mais bien assez grand pour s'émerveiller de tout- doit les rendre encore plus spéciales. Les catalogues de jouets, aaahh ! Que de souvenirs ! Tourner les pages pendant des heures, rêvasser devant des jouets bien trop extravagants (ba quoi, un trampoline, c'est vachement fun !), les petites croix tracées avec espoir, et les beaucoup plus grandes avec envie, les hésitations, les doutes (si j'en demande trop, je risque d'être privé de telle chose tellement désirée) : cela relève de la stratégie militaire d'être gâté par le Père Noël ! <br /> <br /> <br /> <br /> Joyeuses fêtes à toi aussi Anne-Liesse, je te souhaite de merveilleux moments en famille.
E
@ July<br /> <br /> <br /> <br /> Merci ma chère July de t'être arrêtée ici quelques instants malgré la fatigue du soir.<br /> <br /> Tes encouragements sont évidemment très motivants et fort agréables pour moi à lire :)<br /> <br /> De gros bisous.
E
@ Michel<br /> <br /> <br /> <br /> Ah ! Que dire après un tel commentaire, accueillant, réjouissant, tendre et toujours pertinent. On ne peut pas s'empêcher de théoriser dans cette famille !<br /> <br /> Comme je te le disais il y a un instant en répondant à un autre de tes petits messages, tu lis mieux que moi entre mes propres lignes. Je sais, j'ai nié cette mélancolie que tu pensais -à juste titre- déceler dans ce billet. Mais tout bien réfléchi... Tu as probablement raison. Les quelques jours qui précèdent Noël sont les meilleurs à vivre, tous les cadeaux ne sont pas achetés, les idées peuvent encore fuser, puis il faudra tout emballer, faire le bon choix de papier, ne pas faire jurer les couleurs. Les cartes sont achetées mais encore vierges, en attente de mots aimables et réconfortants qui veulent dire "je pense à toi". Le repas n'est qu'à l'état de projet, rien n'a encore été commandé, on peut encore se laisser surprendre. Nous n'avons pas encore vraiment profité de la ville en fête, les vitrines, les illuminations, les spectacles de fin d'année nous attendent encore, et depuis notre bureau, dans l'inconfort du métro, il est encore possible de rêver. Même le sapin n'est pas encore dressé.<br /> <br /> Alors, oui, la mélancolie, quand bien malgré moi je pense à "après", aux papiers froissés, aux assiettes à moitié vides, (à la vaisselle), aux spectacles dont on ne se souviendra bientôt plus de la date précise... <br /> <br /> Cette période pré-noëlienne m'aide vraiment à me sentir bien, mieux. C'est tellement dur parfois, alors après... Comment faire ?<br /> <br /> <br /> <br /> Pour en revenir au complexe du blogueur, l'exemple du photographe était sans doute d'une pertinence toute relative puisque photographier est un plaisir qui engage quand même bien plus que le blogage express, muuuut muuuut. Mais, on se comprend sur toute ces choses. Vivre les choses en pensant à ce qu'il est convenable d'en retenir, sera intéressant d'en écrire, c'est un drôle de sentiment, tantôt stimulant (peut-être que cela nous oblige à une plus grande attention), tantôt éprouvant.<br /> <br /> <br /> <br /> Quoi qu'il en soit, nous ramènerons bientôt souvenirs, photos, cartes postales et peut-être quelques lignes publiables d'un pays où l'on va, et où l'on retournera sans faute.<br /> <br /> <br /> <br /> Je t'embrasse bien comme il faut.
Vilaine Fifi
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