Noël au fil des sens
Chaque saison, petite parcelle d'année, apporte son lot de ravissements, comble nos sens de mille et une nouveautés. Le doré de l'automne, le pétillant des boissons estivales, la renaissance de la nature au printemps,... des sensations dont nous nous réjouissons alors que s'effeuillent les calendriers.
L'hiver -qui succède au merveilleux automne, Reine des quatre saisons qui nous surprend toujours trop tôt et ne dure jamais suffisamment longtemps- arrive aussi avec tout ce qu'il faut pour briser notre routine. S'il est appréciable de siroter une boisson fraîche au soleil, que dire du thé fumant qui nous attend dans le salon d'un bel hôtel, prêt à nous réchauffer ? Avouez qu'il n'est pas plus facile de résister à l'odeur d'enfance d'une clémentine qu'au jus sucré d'une pêche dorée. Se laisser porter par les saisons serait donc la manière la plus évidente de s'assurer des plaisirs sans cesse renouvelés, de ne jamais se lasser de rien, d'attendre avec la même impatience le retour de nos rituels éphémères.
Cela me plaît de voir les choses ainsi, de jouir du bonheur retrouvé dans tout ce qui fait notre quotidien. Aussi, en cette période noëlienne, je me suis amusée à immortaliser mes douceurs du moment en me fiant à mes cinq sens. J'ai interrogé mes yeux, "Miroirs, Miroirs, dites-moi quels sont vos plus grands plaisirs ?", j'ai laissé mon nez frétiller (je fais très bien le lapin blanc), guidé par mille senteurs, mes oreilles se mettre en quête de notes de musique, mes mains s'aventurer vers de douillettes matières. Quant à mes papilles... Je ne cesse de les satisfaire espérant qu'elles me livrent un jour leur préférence mais je doute que ce jour arrive : elles sont bien trop aimables et bienveillantes pour prendre le risque de blesser une gourmandise susceptible.
LE GOÛT
Commençons donc par elles, les papilles gardiennes du (bon) goût. Les miennes sont très actives, pas flemmardes pour deux sous, et si la nourriture -d'une manière générale- n'est pas mon souci premier, je ne sais résister aux douceurs sucrées. Ce qui me plaît en ce moment, ce sont les petits goûters à la maison, composés d'un thé consciencieusement sélectionné, d'un biscuit cannellisé (ou deux) (qui souffle trois ? balance !!) et de quelques pages de lecture. Ces derniers jours, je suis avec attention l'odyssée américaine de T.S. Spivet, un jeune scientifique, aventurier malgré lui, que j'ai très envie de vous présenter.
A noter que le petit goûter de milieu d'après-midi accueille de bon coeur ce qu'on appelle par chez nous "l'assiette des becs sucrés" qui accompagne le visionnage de quelque film ou épisode (la saison 2 de Downtown Abbey depuis notre retour de Londres).
LE TOUCHER
Dès qu'approche la période des fêtes, et avec elle les vacances (et le mauvais temps), j'ai envie d'hiberner, de m'emmitoufler dans des matières délicates. Au rayon habillement, le cachemire est roi. Mais pour ce qui est de la maison, j'ai eu une soudaine, mais évidente, envie de transformer le nid en petit châlet. Quelques coussins tout doux et bien sûr d'indispensables plaids accueillants ont su faire du salon un lieu duquel je peine à m'arracher. Remarquez le papa de Bambi que je n'ai pu m'empêcher d'adopter. Très kitschouille mais j'assume !
LA VUE
A chaque moment de l'année sa palette de couleurs pour émerveiller nos yeux. En attendant de voir Paris paré de son manteau blanc, je garde mes mirettes dans mes poches, ou plutôt sur l'écran lumineux du salon (une trop bonne ocassion de se pelotonner), pour voir et revoir mes films de saison. L'opération sélection est une réussite, il ne reste plus qu'à prendre le temps de s'évader. Ce ne sont pas tous des films dits "de Noël" mais ils ont le pouvoir de me rendre admirative et heureuse, ce qui revient au même !
L'ODORAT
Les bougies parfumées aux épices, la cannelle saupoudrée un peu partout, les clémentines du matin,... Tant de délicieuses odeurs qui savent nous rappeler les bons côtés de l'hiver. Mais celles auxquelles j'accorde la plus grande importance, sont celles qui m'accompagnent toute la journée. Depuis quelques années maintenant (mais je ne compterai pas, c'est trop déprimant), j'aime m'envelopper des créations de la maison Annick Goutal. Après une haute fidélité à Angel depuis mon adolescence -changer de parfum même pour une journée m'était difficile, je ne me reconnaissais plus-, Annick Goutal a su me rendre volage, une vraie traînée du parfum. Mais c'est que, voyez-vous, les siens sont tous somptueux, on sent et ressent les souvenirs qui ont suscité leur création, on devine les paysages qu'Annick Goutal (puis, après elle, sa fille, Camille) a souhaité voir rescucités grâce à la magie d'un flacon, on lit dans chacune des notes fleuries, boisées, ambrées les sentiments qui l'ont traversée alors qu'elle se trouvait dans un jardin italien aux beaux jours ou dans les bras de l'homme aimé. Ce sont, à mon humble flaire, des parfums authentiques et c'est pour ça que chacun d'eux sait parfaitement s'adapter à nos propres émotions et sensations du moment. Je pourrais en parler pendant des heures, c'est ridicule ! Quoi qu'il en soit, en cette période hivernale, je suis tout particulièrement séduite par Mandragore et Nuit Etoilée (ceci étant, Mandragore Pourpre n'est pas en reste) dont les notes épicées, d'anis étoilée, de bergamote, de menthe poivrée, de gingembre s'accordent à merveille avec mes envies. J'espère, cependant, que viendra s'ajouter bientôt à ma petite collec' Encens Flamboyant et sa singulière odeur d'église (Maman Noël ?).
L'OUIE
Ah ! Ah ! Que celui qui ne se réjouit pas des chants de Noël, qu'ils soient revisités à la sauce crooners ou punkers me jette la première pierre ! Moi, je ne suis pas difficile, je m'enjoie de tout, du moment qu'on me fait rocker autour du christmas tree. Cette année, pas d'album éblouissant comme l'an dernier où nous avions été très gâtés entre le Noël's Songs de Florent Marchet et A very She and Him christmas, deux pépites comme on dit, n'est-ce pas ? En guise de lot de consolation, je vous renvoie vers le concert donné par Florent Marchet et son Santa Claus Orchestra le jeudi 20 décembre à la Cité de la musique. J'y étais et c'était plutôt chouette même si j'aurais préféré une salle plus petite pour une ambiance plus intime et chaleureuse. Je suis nulle pour intégrer les vidéos alors click click ici, c'est plus facile (pour moi ^^).
L'HUMOUR
Tout comme les Mousquetaires ne seraient rien sans le cinquième, Albert (si tu ne regardais pas les dessins-animés dans les années 90, tu peux pas comprendre), les cinq sens ne sauraient être sans le sixième. Et oui, une petite touche d'humour ne peut nuire à personne. Printemps, été, automne, hiver, en toute occasion, ce qui compte est de ne pas se prendre au sérieux et d'assumer son petit grain de folie ! J'ai pris ma part de fantaisie en adoptant ce pull, idéalement étrenné lors du concert de Florent Marchet, justement. Avec un jean slim vert bouteille, j'ai pu recréer le style "farfadet de Noël en goguette" tout à fait dans le ton ^^
Je vous laisse, chers amis, les derniers préparatifs du goûter de Noël m'attendent. Le gâteau est prêt (un simple cake au citron bien moelleux) mais je souhaite également pâtisser des petits écus à la cannelle qui se marieront parfaitement avec le thé et le champagne. Pas de doute !
Je vous souhaite un excellent dimanche, rempli de bonnes choses, à vivre et à déguster.