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Vilaine Fifi
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29 octobre 2008

Le ballet Blanche-Neige d'Angelin Preljocaj au théâtre national de Chaillot

blanche

Pas de « Il était une fois » en guise d'introduction mais quelques notes de musique et une gracieuse silhouette noire suffisent à capter notre attention. Le premier tableau chorégraphié par l’inventif Angelin Preljocaj nous interpelle par sa beauté mais aussi par sa provocation : nous assistons à un accouchement, celui de la mère de Blanche-Neige. Ensuite, les scènes s’enchaînent et ne se ressemblent pas : les tableaux sont plus impressionnants les uns que les autres, tout en restant très proches du conte. Car oui, c’est bien au conte des frères Grimm que s’est attaqué le génie Preljocaj. Durant le mois d’octobre, le théâtre national de Chaillot a vibré au son des symphonies de Gustav Malher qui s’inscrivent à la perfection dans le travail du chorégraphe. C’est que le monsieur sait très bien s’entourer. En effet, s’il choisi l’accompagnement musical avec goût, il fait preuve d’audace en demandant à notre Jean-Paul Gaultier national de créer les costumes pour les vingt-six danseurs du ballet. Et quels costumes ! Si j’ai trouvé celui de Blanche-Neige quelque peu raté (j’ai bloqué sur l’effet ‘couche-culotte’ de sa tenue qui, d’après moi, la faisait plus ressembler à Casse-Bonbon des Razmokets qu’à une vestale), les autres créations made in Gaultier sont à tomber : la méchante Reine habillée façon sado-maso chicissime ferait pâlir d’envie Mylène Farmer, et je ne vous parle pas des costumes des hommes, les plus réussis à mon sens. Si nous sommes happés dès le début du ballet par l’univers merveilleux que nous propose Preljocaj, le chorégraphe ne nous lâche pas en cours de route. Je vous l’ai dit : les tableaux sont tous impressionnants. Néanmoins, certains sont plus forts que d’autres. Si je n’ai pas trouvé le grand bal du début à mon goût (trop long, trop... contemporain), il me faut absolument vous parler de l’arrivée des nains ! Sept danseurs suspendus à des câbles glissent le long d’une paroi : ils dansent, volent, nous étonnent et nous enchantent totalement ! Et que dire des deux passages du « Miroir, mon beau miroir, dis-moi qui est la plus belle en ce royaume » qui montrent une très grande maîtrise artistique ? ! Mais le moment fort du ballet est assurément les retrouvailles entre le Prince charmant et sa Blanche-Neige endormie sous l’effet de la pomme maléfique. Preljocaj a su mettre en scène la mort de manière vivante, vibrante. Blanche-Neige virevolte entre les bras de son bien-aimé, qui joue avec ce corps inerte comme avec un ruban, une plume : un véritable moment de grâce où le temps est suspendu. Nous, spectacteurs, sommes bouché bée : comment font-ils ? Quelle confiance, quelle complicité entre ces deux-là ! Leur danse d’amour qui redonne vie à la Princesse apparaît alors comme l’exact opposé de la scène finale, seule infédélité au conte, où la méchante Reine est condamnée à danser jusqu’à l’épuisement, jusqu’à la mort...

Merveilleuse, magique, féérique, poétique, la nouvelle création de Preljocaj fait le bonheur des amateurs de danse et des grands enfants que nous sommes mais enchante également les plus petits, très nombreux dans la salle.

Si la dernière représentation à Chaillot a eu lieu samedi, ne vous inquiétez pas : le ballet Blanche-Neige est en tournée européenne jusqu’en juin 2009. Aussi, vous pourrez l’applaudir très prochainement à Rouen, Saint-Quentin en Yvelines et Créteil (entre autres). Renseignez-vous et réservez vite vos places, je vous le promets, vous passerez une soirée inoubliable. Pour ma part, je suis plus qu'impatiente de découvrir enfin le ballet Edward aux mains d'argent samedi (aaaaaaaaaaaaahhhhhhhhhhh) et je me tâte à prendre un abonnement pour Chaillot : le programme 2008/ 2009 est plus qu'alléchant !

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Vilaine Fifi
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