Les films du mois d'avril, partie II
Que de bons films cette semaine, ça fait du bien !
Chéri, de Stephen Frears
C'est quoi ? Léa de Lonval, une courtisane en fin de carrière, propose à son ancienne rivale, Madame Péloux, de s'occuper de son fils Fred, surnommé Chéri, et de le remettre sur le droit chemin. Celui-ci, bien que très jeune, paraît totalement blasé et désabusé. Malgré les décennies qui le séparent de Léa, il semble avoir vécu autant de choses qu'elle et ne plus rien attendre de la vie. Aussi, ces deux êtres solitaires vont s'unir, s'attacher l'un à l'autre à un point qu'ils n'auraient jamais osé imaginer.
Et alors ? Je ne connais pas du tout l'oeuvre de Colette dont ce film est l'adaptation, je ne peux donc pas vous dire si, de ce point de vue là, c'est une réussite ou non (peut-être que ma Lucette, grande fan de Colette, pourrait nous le dire...). Par contre, le film en lui-même est un très bon divertissement qui propose une histoire d'amour atypique, des personnages très forts, des costumes et des décors ravissants et une Michelle Pfeiffer absolument sublime. Néanmoins, j'insiste bien sur le fait que j'aie employé le terme "divertissement", car Chéri n'est pas le grand film qu'il aurait pu être (il est signé Stephen Frears quand même). En effet, il souffre de pas mal de petits défauts qui gâchent un peu notre plaisir. Je l'ai notamment trouvé un peu long par moment (l'histoire tourne en rond), je n'ai pas vraiment aimé le jeu de Ruppert Friend (qui incarne Chéri), trop maniéré à mon goût, et je n'ai pas du tout adhéré à l'idée de la voix-off un peu trop enjouée, qui nuit au côté tragique du film (la fin, même si elle est convenue, est expédiée en deux mots alors que bon, quand même...). Un chouette film donc, mais je ne sauterai pas dessus lorsqu'il sortira en DVD.
Wendy et Lucy, de Kelly Reichardt
C'est quoi ? Wendy, une jeune femme sans le sou, décide de rejoindre l'Alaska dans l'espoir d'y trouver un emploi. Pour compagne de route, elle peut compter sur sa fidèle chienne Lucy, calme et obéissante. Mais la voiture de Wendy tombe en panne dans une petite ville de l'Oregon et ses plans sont bouleversés.
Et alors ? Juste trois mots : Michelle + Kelly = perfection. Le jeu parfait de l'actrice, qui est omniprésente à l'écran, et le talent de la réalisatrice qui lui offre là un rôle puissant mais tout en retenue, font de ce film un précieux petit bijou, qu'on aurait presque peur de salir avec nos sales petits yeux de spectateurs ! J'ai rarement vu un film qui semble si fragile ! C'est con à dire, ce ne sont que des images, mais on a envie d'en prendre soin. L'histoire en elle-même n'est pas transcendante, il s'agit seulement de passer quelques jours auprès d'une jeune femme à qui la vie décide de tourner le dos. C'est donc assez commun. Mais malgré tout, malgré cette simplicité du scénario, malgré le poids de la tristesse qu'on sent sur les épaules de la frêle Wendy, les images qu'on voit sont pleines d'humanité, d'espoir. J'imagine que ce n'est pas le genre de film qui peut séduire un très large public, il est tout de même très contemplatif, mais il est à voir par tous ceux qui aiment le cinéma et qui ont envie de voir quelque chose de différent.
Erreur de la banque en votre faveur, de Michel Munz et Gérard Bitton
C'est quoi ? Julien, maître d'hôtel dans une grande banque d'affaires, décide d'enfin réaliser son rêve : monter son propre restaurant avec son ami cuisinier Etienne. En même temps, Julien n'a pas trop le choix puisqu'il vient d'apprendre son licenciement après dix-sept ans de bons et loyaux services. Alors qu'il comptait sur son ancien patron pour obtenir un prêt, il se prend une bonne claque. Il décide alors de tirer profit des informations qu'il récolte -sans le vouloir- grâce à une grille d'aération de sa cuisine qui lui permet d'entendre tout ce qui se dit autour de la table des hommes d'affaires.
Et alors ? Au départ, je ne comptais pas aller voir ce film car l'affiche et le titre laissaient présager une bonne bouse française. Finalement, après avoir vu les deux réalisateurs en interview, je me suis dit que ça n'avait pas l'air si mal. Et puis, de toute façon, I love Darroussin. J'ai bien fait de me remotiver car sinon j'aurais manqué un très très très bon film ! Le scénario est vraiment plaisant et bien plus riche qu'on pourrait le penser. Même les deux histoires d'amour parallèles à l'intrigue principale sont sympas (alors que d'habitude c'est typiquement le genre de truc qui plombe un film). J'ai surtout, et à mon grand étonnement, beaucoup ri ! Il y a en effet beaucoup de bons mots et de situations extrêmes (!) très bien trouvés. Par ailleurs, et c'est ce qui fait la grande force d'Erreur de la banque..., on compte pas mal de rebondissements et de chouettes surprises, notamment la petite scène finale qui apparaît après le début du générique. On sent qu'il y a eu un grand investissement de la part des réalisateurs qui ne se sont pas contentés de nous balancer une petite histoire toute juste rigolote mais chiante pour faire du fric. Enfin, j'ai a-do-ré le personnage incarné par Darroussin qui est parfait comme d'hab' mais surtout super canon en vieux beau rock'n'roll ! A voir absolument, pour une fois qu'on nous propose une bonne comédie française pas débile.
Ponyo sur la falaise, de Hayao Miyazaki
C'est quoi ? Un petit garçon et une petite fille poisson rouge tombent amoureux. Pour rester auprès de son aimé, elle décide de devenir humaine, déclenchant alors la colère de son père, le sorcier Fujimoto.
Et alors ? Pour mon premier Miyazaki (oui, je l'avoue...), je n'ai pas été déçue une seule seconde. J'ai entendu dire que certains de ses films pouvaient être un peu difficiles, mais ce n'est pas le cas de celui-ci, qui reprend l'histoire de La petite sirène. Ponyo plaira donc aux enfants, qui pourront très bien le comprendre, mais aussi aux grands car il propose des images absolument magnifiques ! Le dessin, les couleurs, tout est sublime ! L'histoire d'amour (impossible ? !) entre les deux enfants est très mignonne et la petite Ponyo très attachante. Enfin, on ne peut pas ignorer le message écologique que propose Miyazaki, bien présent mais pas écrasant. Ah ! Et puis les génériques ! Excellents ! La chanson du début, qu'on entendait déjà dans la bande-annonce, me colle des frissons, tandis que celle de fin est très rigolote (et elle accroche bien à la cervelle... Ponyo, Ponyo, lalalalalala ! !)
Pour cette semaine, je ne compte pas louper Rachel se marie (c'est quoi ce titre débile ?). Déçue par Les passagers alors que je voulais voir Anne Hathaway dans un rôle différent, j'espère en avoir pour mon argent cette fois. Il y a aussi l'immanquable Dans la brume électrique, que j'attends depuis longtemps. Parmi les petits films, je compte voir Adoration, qui m'a l'air bien sombre et intrigant comme il faut. Par contre, alors que j'étais très enthousiaste à l'idée de voir Sois sage, le résumé du Pariscope m'a coupé la chique... Les journalistes ciné sont vraiment des abrutis (pour info, ils révèlent carrément le lien qui unit le personnage masculin au personnage féminin, alors que l'intrigue repose là-dessus justement...)
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