Les films du mois de mai, partie I
Ce mois de mai commence vraiment super bien et s'annonce très riche pour les prochaines semaines ! J'ai en effet pu voir six films pour commencer et j'en prévois à peu près le même nombre pour cette nouvelle semaine. Heureusement car ça me permet de combler l'ennui des loooooooooongs week-end !
Romaine par moins 30, d'Agnès Obadia
C'est quoi ? Romaine à la trentaine et un amoureux qui adore lui faire des surprises. Tout devrait donc aller pour le mieux, sauf que les surprises de son amoureux ba... ça la gonfle ! Surtout quand celui-ci décide de l'emmener fêter Noël dans le Grand Nord québécois, ou il souhaite s'installer définitivement. Alors, quand Romaine apprend que leur avion risque de s'écraser, elle décide de vider son sac... Malheureusement pour elle (et oui !), l'avion ne s'écrase pas mais son mec la plante sans papiers, sans argent, en plein milieu d'un pays où elle ne connaît absolument personne !
Et alors ? La bande-annonce de ce film me tentait bien mais deux éléments me refroidissaient : les films sur les trentenaires, ça va cinq minutes, et puis Sandrine Kiberlain : au secours ! Comme ma curiosité est plus forte que tout, je me suis lancée et j'ai beaucoup beaucoup beaucoup aimé ! Ce road-movie enneigé est un vrai plaisir de spectateur : c'est drôle, fin, original, intelligent et surtout pas trop concon (parce que bon, ça l'est quand même un peu !) C'est la première fois que je trouve Kiberlain bonne actrice et qu'elle donne un côté sympa à son personnage, qui m'a d'ailleurs fait penser à un personnage de bande-dessiné, avec un petit je-ne-sais-quoi d'irréel, de complètement timbré ! Un film vraiment très sympa, un bon moment de détente et de rigolade qui ne nous ramolli pas la cervelle.
La femme sans tête, de Lucrecia Martel
C'est quoi ? Une belle et riche femme heurte quelque chose en voiture. N'osant pas descendre de son véhicule pour affronter la réalité, elle repart. Les jours suivants, elle semble perdre totalement la mémoire mais tente de donner le change. Jusqu'au jour où elle avoue à son mari qu'elle est persuadé d'avoir tué un enfant lors de son accident.
Et alors ? J'ai vu ce film un peu par hasard et il ne me laissera pas un souvenir impérissable. Le scénario en lui-même est intéressant, on le suit attentivement, avec une pointe d'appréhension, car on s'attache très vite à la belle accidentée, mais il m'a vite semblé un peu vide. Ce film se veut une critique de la société argentine, plus exactement de la bourgeoisie locale, mais ne creuse pas suffisamment son sujet. C'est vraiment très superficiel. Il reste néanmoins de très belles images qui figurent étonnament bien la perte de mémoire et la présence d'Inès Efron que je trouve toujours aussi troublante.
The pleasure of being robbed, de Joshua Safdie
C'est quoi ? Les déambulations d'une jeune new-yorkaise, Eleonore, qui se distrait en volant les passants.
Et alors ? Je ne sais pas si Eléonore procure du plaisir à ses "victimes" mais à moi pas du tout ! J'ai trouvé ce court long-métrage très creux passées les quinze premières minutes (la scène d'ouverture est excellente) et bourré de longueurs. Il n'a ni queue ni tête, nous mène nulle part, il n'y a pas une once de scénario, bref, c'est free-style mais c'est surtout raté ! Ce film se veut une peinture originale de la solitude mais son personnage n'est pas du tout attachant, bien au contraire, j'avais envie de lui coller des baffes ! Eléonore n'est pas captivante, intrigante, même si on sent que quelque chose de sombre se cache derrière son visage enfantin, derrière ses petits jeux innocents, même si on la découvre plus désoeuvrée qu'autre chose, elle ne motive aucune sympathie. La fausse bonne idée de la semaine.
Soeur sourire, de Stijn Coninx
C'est quoi ? L'histoire de Jeannine Deckers, une jeune belge plutôt rebelle, devenue la célèbre Soeur Sourire aux deux millions d'albums vendus.
Et alors ? J'avais beaucoup d'appréhension avant d'aller voir ce film que j'imaginais fadasse et finalement, il serait presque mon coup de coeur de la semaine ! Je sais que c'est idiot de comparer mais les circonstances nous poussent un peu à le faire : j'ai pris mille fois plus de plaisir devant ce biopic que devant Coco avant Chanel. Pourquoi ? Tout d'abord parce qu'il y a des acteurs formidables, Cécile de France en tête, qu'on sent véritablement impliqués et qui collent tout à fait aux personnages qu'ils incarnent. Il y a ensuite une parfaite réalisation, qui nous offre un film construit et qui nous embarque du début à la fin, sans nous lâcher en route. Et puis il y a ce personnage, cette Soeur Sourire, que j'ai trouvé absolument fascinante. Quelle vie ! Quelle destinée ! J'ai trouvé cette femme bouleversante et pleine d'optimisme à la fois, dans sa façon de toujours reprendre sa vie en main. Malheureusement, j'ai vu et lu plusieurs interview de Cécile de France qui expliquait que le réalisateur avait choisi de nous proposer une Soeur Sourire plus belle et beaucoup plus sympathique que dans la réalité, afin que le public accroche davantage. Je trouve ça vraiment dommage et surtout inutile de se lancer dans la réalisation d'un biopic dans ces conditions. C'est pour cette raison que Soeur Sourire est seulement mon presque-coup de coeur.
Le sens de la vie pour 9,99$, de Tatia Rosenthal
C'est quoi ? Dave Peck, un jeune homme au chômage pense pouvoir changer sa vie grâce au livre qu'il vient de commander et qui lui propose de découvrir le sens de la vie, pour la modique somme de 9,99$. Alors que Dave se plonge dans sa lecture, on découvre le quotidien de ses voisins : un magicien endetté, un mannequin allergique aux poils, qui pousse ses amants à devenir la douceur incarnée (il faut le voir pour le croire !), un vieil endeuillé et son ange gardien râleur, un petit garçon très ami avec sa tirelire-cochon et un étudiant largué (dans tous les sens du terme) qui fait la bringue avec une bande de fêtards de 5 centimètres. Que du beau monde !
Et alors ? Le sens de la vie est un film d'animation qui mérite plus que tout autre d'être vu. Tout d'abord, il y a l'originalité du procédé, la pâte à modeler, qui donne des personnages plus vrais que nature ! C'est hallucinant ! Chaque détail est travaillé : mouvements des visages, des corps, expressions, rides,... C'est vraiment impressionnant. Et il y a bien sûr l'originalité du sujet, ou plus exactement, des personnages. Ils sont tous très atypiques et nous proposent plusieurs visions de la vie, tantôt positives, tantôt carrément déprimantes. C'est pourquoi j'ai trouvé ce film très troublant car il se traîne une part d'ombre très lourde, que les bons mots et les moments de joie ne parviennent pas à alléger. Je me suis sentie vraiment bizarre en sortant de la salle et je pense que je resterai encore longtemps hantée par certaines personnalités qui peuplent ce film.
Happy Sweden, de Ruben Ostlund
C'est quoi ? Une mosaïque de la société suédoise à travers plusieurs personnages et leur rapport aux autres : deux jeunes ados qui jouent les lolitas dépravées, un jeune homme qui ne sait plus s'il doit partager les mêmes délires que ses bons vieux potes, une prof un peu trop zélée face à ses collègues, un chauffeur de bus-dictateur.
Et alors ? Il ne faut pas se fier au titre français-en anglais- qui nous promet un portrait heureux de la société suédoise car Happy Sweden est tout le contraire. La raison est simple : ce film tend à nous montrer la place de l'individu dans le groupe et l'influence du groupe sur l'individu ; on s'en doute, le résultat ne peut pas être des plus gais ! Happy Sweden ne rend pas non plus son spectateur heureux par les images qu'il lui colle sous le nez : il n'y a aucun mouvements de caméra, le cadrage est aléatoire, bref, ça donne le tourni tellement c'est plat ! Que reste-t-il alors ? Quelques bribes d'histoires qui ne se croisent jamais, qui marquent surtout par leur intérêt très inégal et qui nous montrent que la vie en Scandinavie, c'est pas happy. A voir seulement si on porte un certain intérêt à la Suède.
Une semaine intéressante par son grand choix de "petits films" mais qui se révèle décevante quand sonne l'heure du bilan. J'espère que la semaine à venir sera un peu plus punchy !
Au programme, trois "gros" films incontournables : Commis d'office, Good Morning England et bien sûr Un mariage de rêve. Du côté des films disons, plus confidentiels, j'ai vraiment hâte de voir El Nino Pez, car j'avais adoré le précédent film de la réalisatrice XXY, avec Inès Efron. J'ai également noté L'enfant-cheval, dont la bande-annonce m'a beaucoup ému, ça promet. Toute l'histoire de mes échecs sexuels m'intrigue beaucoup (mais est-ce qu'il sera drôle ET intéressant ?), enfin, je me laisserais peut-être tenter par Un autre homme, parce qu'il met en scène un critique de cinéma improvisé. Vous l'aurez compris, je n'irai pas voir Je l'aimais car je n'ai pas du tout aimé le roman de Gavalda et que je trouve les films de Breitman chiants comme la pluie.
Et vous, qu'avez-vous retenu pour cette semaine ?
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