Les films du mois de mars, partie I
Un mois de mars qui commence en beauté avec une grande majorité de très bons films cette semaine !
C'est parti ^^
Precious, de Lee Daniels
C'est quoi ? Adapté du roman Push de Sapphire, Precious nous raconte l'histoire d'une jeune fille de 16 ans, violée par son père, maltraitée par sa mère, qui retrouve le goût de vivre grace à une école alternative mettant à l'honneur l'écriture.
Et alors ? Présenté ainsi, Precious a des faux airs de films mièvres sur les cas sociaux, typiquement américains, genre Esprits Rebelles ou, plus récent, Ecrire pour exister. Mais il en est bien loin, très loin même. La très mal-nommée Precious n'a pas des problèmes en carton, elle enchaîne plutôt les situations cauchemardesques, semble vivre un enfer permanent. Ses parents sont tout simplement des monstres qu'on rêve de voir crever à petits feux dans d'affreuses souffrances (oui, je suis TRES sadique avec les sous-merdes). Néanmoins, le film n'est absolument pas plombant, ce qui tient presque du miracle tant l'histoire qu'il nous montre est cruelle. Son secret est qu'il bénéficie d'une réalisation sans faille et d'une construction intelligente, qui glisse après chaque scène choquante un passage féérique, magique et coloré, qui nous plonge dans les rêves de Precious, et nous rappelle qu'elle n'est qu'une adolescente, encore pleine de vie et d'envies. Seuls les horribles passages de bouffe grasse en train de frire m'ont semblé superflus, genre "Precious est un vulgaire bout de viande pour les siens et la société, t'as compris, hein, hein ??!!!". Enfin, les acteurs, ou plutôt les actrices, car Precious est un film très féminin (le père de Precious n'apparaît que dans de courts flashbacks et Lenny Kravitz -oui, oui, LE Lenny, fait une brève apparition), sont vraiment géniales, à commencer Gabourey Sidibe, qui campe une Precious touchante mais en aucun cas pathétique, parfois même irritante et surtout Mo'Nique qui excelle dans le rôle de la mère monstrueusement faible. A noter également la prestation de Mariah Carey, 100% naturelle et étonnament convaincante. Un film très fort, sincère et vrai, touchant et dérangeant, à voir absolument.
Crazy Heart, de Scott Cooper
C'est quoi ? Un chanteur de country sur le déclin retrouve un second souffle grâce à une belle rencontre.
Et alors ? Alors que je n'avais pas prévu de voir Crazy Heart, dont la bande-annonce ne m'avait pas inspirée, j'ai eu pour ce film un immense coup de coeur ! Tout dans ce film est par-fait, si bien qu'il pourrait se passer de commentaire. J'ai adoré l'histoire de ce Bad Blake, chanteur de country talentueux, encore adulé par certains -et surtout certaines-, mais qui s'est totalement noyé et perdu dans l'alcool. Le suivre pendant quelques semaines, en tournée, l'observer se faire violence et accepter de faire la première partie de celui qui fut jadis son poulain, m'a véritablement passionnée. Je me suis surprise à aimer sa musique, ses mélodies et ses paroles simples et profondes. J'ai adoré le suivre sur les routes de cette Amérique qui me plaît tant, celle des gens humbles et des grands espaces, celle qui donne envie de rouler à toute allure sur ses routes sans fin. Enfin, lorsque celui qui se fait appeler Bad sent son coeur fou chavirer pour une mère courage et son adorable fiston, je me suis sentie revivre à ses côtés. Crazy Heart est une ode à la vie, un film tout simple, aux personnages aussi forts qu'attachants, portés par des acteurs d'une grande justesse (Jeff Bridges et Maggie Gyllenhaal m'ont encore une fois bluffée et Colin Farrell est décidément trop cute !). Un immense coup de coeur pour un film qui rejoindra directement ma DVDthèque dans quelques mois !
La Tisseuse, de Wang Quan'an
C'est quoi ? Lorsqu'elle apprend qu'elle est atteinte d'une grave maladie, Lily, mariée et mère d'un jeune garçon, décide de retrouver son amour de jeunesse.
Et alors ? Décidément, Wang Quan'an est très doué pour peindre de magnifiques portraits de femmes fortes, coincées dans des sociétés qui ne leur facilitent pas la vie, loin de là. Après le très beau Mariage de Tuya, il nous offre avec La Tisseuse un film très fort et surtout très intéressant puisqu'il nous plonge au coeur de la société chinoise, du côté des ouvriers et ouvrières, que l'on voit lutter pour joindre les deux bouts. Les femmes sont en effet obligées d'échanger, contre quelques billets, des danses dans des clubs pour célibataires, tandis que les malades doivent s'endetter sur toute une vie pour recevoir le moindre soin. Lorsque la maladie de Lily est décelée, elle décide de faire enfin les choses qui lui tenaient à coeur depuis toujours, à commencer par retrouver son premier amour. Un rêve tout simple, qui ne changera sûrement rien à sa vie, ni à son destin, mais qui -le temps de quelques jours- saura lui rendre le sourire. Malgré son grave sujet, La Tisseuse ne tombe jamais dans le mélo-larmoyant, et se paye même le luxe de finir sur une note d'espoir et de poésie qui nous laisse repartir le coeur léger. Une petite pépite.
The Ghost-Writer, de Roman Polanski
C'est quoi ? Un nègre, recruté pour achever la rédaction des mémoires de l'ancien Premier ministre britannique, se retrouve au coeur d'une affaire aussi glauque que menaçante.
Et alors ? Ne comptez pas sur moi pour vous faire une étude comparée intitulée Polanski, sa vie, son oeuvre, à travers The Ghost-Writer, car ce genre de considérations stériles m'importent peu. Voilà, c'est dit ! The Ghost-Writer est un film bourré de qualités que j'aurais adoré aimé, sauf que, comme toujours avec les films politico-tordus, je me suis sentie complètement larguée lorsque la lumière s'est rallumée dans la salle ! Pourtant, connaissant ma tare, je suis restée hyper-concentrée pendant les deux heures du film, j'ai tout fait pour retenir chaque nom et chaque visage, j'étais même assez fière de moi lorsque les rebondissements ne m'éjectaient pas définitivement de ma trajectoire. Mais malgré mes efforts surhumains (!), je ne sais toujours pas si j'ai bien compris le pourquoi du comment... C'est triste. Toutefois, le film en lui-même n'y est pour rien car Polanski est un grand réalisateur qui figure parmi les meilleurs pour moi. The Ghost-Writer est prenant, brillant, le huis-clos imposé par l'île qui sert de décor au film est angoissant au possible, les acteurs sont géniaux et un réel suspense s'impose minute après minute, jusqu'à une scène finale qui nous laisse sur un goût amer. Que du bon donc, sauf qu'il me faut vraiment investir dans un décodeur pour ce genre de films ^^
Nine, de Rob Marshall
C'est quoi ? Un vrai-mauvais remake de 8 1/2 !
Et alors ? Sur le coup, j'étais simplement mitigée au sujet de Nine, mais les jours passent et je m'aperçois que finalement, je suis carrément déçue. La BA laissait présager un spectacle hallucinant, des scènes rythmées, que dis-je, endiablées, une histoire passionnante et passionnée, un casting au top. A l'arrivée, rien de tout cela, ce qui me laisse penser que Nine aurait mieux fait de demeurer à l'état de bande-annonce ! Certes, les scènes chantées sont vraiment excellentes, grandioses de kitschittude, et magnifiquement interprétées. Penélope Cruz est absolument divine, pour peu, ma mâchoire se serait décrochée en mode loup de Tex Avery, les titres chantés par Fergie et Kate Hudson m'ont trotté dans la tête pendant des heures, et Marion Cottillard (qui a eu droit à deux chansons) m'a beaucoup touchée dans son rôle de femme dévouée et blasée. Même Daniel Day-Lewis s'en sort très honorablement alors que j'avais entendu dire que sa prestation était une vraie cata. Foutaises ! Mais au-delà du show, l'histoire est plutôt glaciale. Il ne se passe absolument rien, on ne ressent aucune émotions. Ce Guido, réalisateur supposé vivre l'enfer, rongé par la malédiction de la page blanche, est simplement pathétique mais en aucun cas crédible, ni attendrissant. Par ailleurs, côté réalisation, tout est à refaire. L'histoire est totalement hachée, on enchaîne scènes de parlotte et scènes de spectacle sans aucune subtilité : une nouvelle femme, un peu de blabla et, hop, sa chanson, une nouvelle femme,... et ainsi de suite pendant deux heures. C'est donc d'un ennui mortel duquel même Nicole Kidman ne parvient pas à nous faire sortir. Beaucoup de bruit pour rien, autour d'un film qui ne vaut que pour son affiche. Dommage.
Encore une semaine très chargée qui s'annonce, si bien que je ne pense pas avoir le temps de voir les films des semaines passées qui me tentaient pourtant beaucoup, L'Arbre et la forêt et La reine des pommes. En DVD j'espère.
Beaucoup de sorties donc, dont certaines très attendues, avec en tout premier lieu Chloé, le remake de Nathalie, un de mes films préférés. Le casting me plaît déjà beaucoup, j'espère que le reste suivra. A voir également l'adaptation du superbe livre Une pièce montée (qui me fait peur...), Les chèvres du Pentagone (qui a l'air mortel), Un rêve italien, ainsi que Sans laisser de trace (dont les BA m'ont super emballée). Grosse envie de découvrir également Le guerrier silencieux et bien évidemment Nord. Enfin, s'il me reste du temps, je me laisserais peut-être tenter par Fleur du désert.
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