Les films du mois d'avril, partie II
Une semaine mi-figue mi-raisin puisque j'ai vu autant de chouettes films (rien d'ultime cependant) que de grosses déceptions. Evidemment, je ne mets pas Les Chaussons rouges dans le lot car, en tant que chef-d'oeuvre, il mérite un article à lui tout seul (article que j'espère publier demain).
Remember Me, d'Allen Coulter
C'est quoi ? Tyler, jeune homme de 22 ans, en rebellion contre son père -un riche homme d'affaires- décide, pour se venger d'un policier, de séduire sa fille.
Et alors ? Enorme surprise de la semaine avec ce film dont je n'attendais absolument rien mais qui m'a offert un excellent moment de cinéma. Je m'attendais à une banale histoire d'amour, un film sans grande profondeur, dont le seul but serait de mettre un truc sous la dent des fans de Twilight tout en donnant à Robert Pattinson l'occasion d'incarner autre chose que le vampire de service. Mais Remember Me s'est révélé bien supérieur à mes petites prédictions de vilaine en chef ! L'histoire, tout d'abord, même si elle reste assez classique, a su me surprendre. Il faut dire que le scénario me semble vraiment travaillé et réfléchi. Ce film porte en lui une véritable intelligence qui se ressent surtout à travers les personnages principaux. Même s'ils peuvent paraître quelque peu stéréotypés (le mauvais garçon plein aux as, le père qui ne pense qu'au boulot, la fille qui a grandi sans sa mère,...), on s'aperçoit vite qu'ils sont bien plus que ça. Je pense notamment au personnage de Tyler qui m'a beaucoup touchée. Il passe son temps à boire et à fumer, à écrire dans un mystérieux petit carnet lorsqu'il ne travaille pas dans une librairie. Il a une excellente culture mais assiste à des cours en auditeur libre, ne semble pas du tout prêt à entrer dans le moule auquel la société le destine, trop soucieux de ne jamais ressembler à son père ou à ce que celui-ci voudrait qu'il soit. Intelligent, mélancolique, torturé, même si ses "qualités" semblent tout simplement destinées à faire de Tyler un personnage tragique dans les règles de l'art, forcément touchant, fatalement bouleversant, l'excellente prestation de Robert Pattinson lui insuffle ce petit supplément d'âme qui le rend infiniment humain et crédible. Alors qu'il aurait très facilement pu m'agacer (je déteste les fils à papa qui se complaisent dans leur rôle de rebelle), je me suis sentie très proche de lui. J'ai également trouvé très intéressante la relation qui le lie à sa petite soeur, un rapport frère/ soeur plutôt inédit au cinéma je trouve (et puis la jeune actrice Ruby Jerins est aussi craquante que douée). Je serais vraiment idiote de ne pas vous parler d'Emilie de Ravin, actrice vue dans Lost, que j'ai pris grand plaisir à retrouver sur grand écran. Elle est parfaite dans son rôle, sa beauté enfantine, ses grands yeux bleus remplis d'innoncence, sa frêle silhouette donnent encore plus de substance et de crédibilité à son personnage de jeune fille qui s'est construite dans la douleur. Enfin, si tout ça ne suffit pas à vous convaincre, je me dois -sans rien vous révéler- de vous parler de la fin de ce film qui m'a procuré cette sensation étrange, vous savez, lorsqu'on a l'impression de recevoir un coup en plein dans l'estomac. Je suis ressortie de la salle bouleversée et je sais que je resterai longtemps hantée par cette histoire, particulièrement par le personnage de Tyler. Si le DVD sort bien d'ici quatre mois, vous pouvez être sûrs qu'il figurera en bonne place sur ma wish-list d'anniv' !
Le choc des Titans, de Louis Leterrier
C'est quoi ? L'histoire de Persée -fils de Zeus et de Danaé- qui devra affronter Méduse et le Kraken afin de sauver Andromède.
Et alors ? Je m'attendais à souffrir le martyre pendant deux heures (mais que ne ferait-on pas par amour pour un homme féru de mythologie ?!) et, à mon grand étonnement, j'ai passé un excellent moment devant ce remake ! Ayant vu la version de 1981 la veille, j'étais impatiente de découvrir celle-ci, la première ayant très mal vieilli selon moi. Il me tardait d'en prendre plein les yeux, de voir des créatures monstrueuses dignes de ce nom, des villes impressionnantes, des décors à couper le souffle. De ce côté-là, je n'ai absolument pas été déçue. Sachez tout de même que je n'ai pas vu le film en 3D et, à mon avis, cela n'aurait pas servi à grand chose car, mises à part les cinq premières minutes que l'on sent véritablement faites pour la 3D, le reste passe très bien en 2D. Concernant l'histoire, elle est bien évidemment en parfait décalage avec le récit mythologique (et c'était déjà, à un degré moindre, le cas dans la version originale). De toute façon, si on réfléchit deux secondes, on s'en aperçoit dès la lecture du titre puisque la titanomachie est antérieure à la naissance de Persée. De plus, les Gorgones et le Kraken n'ont jamais été des Titans et, je dirais même plus, le Kraken n'a jamais été une créature de la mythologie grecque mais scandinave. Faut-il donc, en sachant cela s'étonner et s'insurger des très grandes libertés qu'a choisi de prendre le réalisateur ? Ce film n'a aucune visée pédagogique, il est un pur et simple divertissement. De mon côté, je n'ai donc pas été gênée du fait que le réalisateur sacrifie la véracité des faits mythologiques au nom du spectacle. Il est vrai que certains changements interpellent. De mon point de vue, ils sont surtout révélateurs du public visé. En effet, le scénario intègre des notions, faits et personnages connus de tous, sans tenir compte de leur cohérence entre eux, tout simplement parce qu'ils sont des références populaires. Par ailleurs, la rivalité entre Hadès et Zeus, bien que totalement hors de propos et incohérente, permet de donner un nouvel enjeu à la mission de Persée, une nouvelle dynamique à l'histoire. Un mal pour un bien pourrait-on dire. Un excellent divertissement qui remplit très bien ses fonctions, à condition de ne pas trop l'intellectualiser.
Gardiens de l'ordre, de Nicolas Boukhrief
C'est quoi ? Julie et Simon, deux gardiens de la paix, blesse un fils de député défoncé alors que celui-ci vient d'abattre leur collègue. Bien sûr, ils sont accusés de bavure et doivent faire profil bas. Bien décidés à prouver leur innocence et la culpabilité de leur "ennemi", il vont s'engager sur le sentier sinueux de la drogue.
Et alors ? Gardiens de l'ordre est un film de qualité, à l'atmosphère sombre et à l'intrigue haletante. Le suspense est bien amené et mené puisqu'il s'intensifie au fil de l'histoire qui connaît plusieurs rebondissements plutôt opportuns. Non seulement, on suit Julie et Simon dans leur contre-enquête, on les voit se frotter à des mecs peu recommandables, mais en plus, on les sent eux-mêmes près à basculer du mauvais côté à tout moment, ce qui rend la tension encore plus palpable. En effet, les personnages sont très bien pensés puisque nous avons d'un côté Julie, flic par tradition familiale, hyper respectueuse des règles et de la loi, de l'autre Simon, flic borderline, solitaire, muté sur Paris pour violence. Deux caractères donc, deux manières de procéder, on peut alors se demander si, malgré leur galère commune, ces deux-là vont emprunter le même chemin jusqu'au bout. Par ailleurs, s'ajoute aux qualités du scénario, une brochette d'acteurs très convaincants, le duo Cécile de France/ Fred Testot fonctionne à merveille, tout en sobriété, tandis que Julien Boisselier a -pour une fois- réussi à me convaincre dans son rôle de dealer-un-brin-toqué ! Même si l'histoire compte quelques invraisemblances, si à plusieurs reprises on se dit que tout ça n'est pas tout à fait crédible, on se laisse très facilement prendre au jeu de cette excellente enquête, aussi glauque qu'efficace.
My own love song, d'Olivier Dahan
C'est quoi ? Jane, une ancienne chanteuse bloquée dans un fauteuil roulant à la suite d'un accident fait la route avec son ami Joey, un doux-dingue qui communique avec les anges et une jeune femme dont le mari a mystérieusement disparu, dans le but de se rendre à la communion de son fils, vivant depuis sept ans avec ses nouveaux parents.
Et alors ? J'avais vu la bande-annonce de ce film quatre ou cinq fois et elle me faisait immanquablement pleurer et sourire, ce qui laissait présager un très bon moment de ciné. Mais que nenni mes amis, je me suis ennuyée à mourir passées les vingt premières minutes. Loin d'être attachants, les éclopés mis en scène par Dahan sont juste insupportables. Le petit show de Joey le cinglé a eu tôt fait de me mettre hors de moi tandis que le personnage joué par Madeline Zima n'apporte absolument rien au film. Quant à Jane... un vrai bon cliché. Alors oui, il y a quelques jolis moments puisque ce que la forme road-moviesque amène les personnages à croiser d'autres timbrés dans leur genre ce qui donne des scènes plus ou moins touchantes, pleines de bons sentiments et d'humanité. Mais globalement, je le répète, on s'emmerde ! Même la BO signée Bob Dylan (une des raisons pour laquelle je tenais à voir ce film) passe inaperçue tant notre cerveau est saoûlé d'inepties. Seuls les acteurs ont réussi à me convaincre de rester dans mon fauteuil par leurs assez bonnes prestations. Malgré quelques atouts (un brin d'onirisme, la mise en valeur d'une Amérique simple, la dénonciation du télévangélisme) la recette ne prend pas. Vraiment pas.
Louise Michel, la rebelle, de Solveig Anspach
C'est quoi ? Les années que la communarde Louise Michel a passé en Nouvelle-Calédonie.
Et alors ? Lorsqu'en 2008 est sorti Louise-Michel de Kerven et Delépine, j'ai été déçue de constater que le film ne porterait pas sur la communarde Louise Michel (fort heureusement, le film, porté par un duo d'enfer, s'est révélé très chouette !). Autant vous dire que j'étais ravie de l'annonce de ce "rattrapage" offert par Solveig Anspach, réalisatrice de mère islandaise, dont j'ai vu la plupart des films. Et que dire d'une tête d'affiche telle que Sylvie Testud ?! Que de bons ingrédients pour un bon moment de cinéma, instructif et plaisant. Sauf que... malgré tous ses atouts, Louise Michel la rebelle s'est révélé incroyablement plat, longuet et insignifiant. Ce film m'a fait le même effet que le Liberté de Gatlif. Malgré un scénario fondé sur un point très important de l'Histoire, ces deux films ont en commun d'être trop superficiels pour être intéressants. En effet, je n'ai à aucun moment eu l'impression d'apprendre quelque chose sur le personnage qu'était Louise Michel, et pourtant, je n'avais pas le sentiment d'être très calée à son sujet ! Une très grosse déception en dépit de l'excellente Sylvie Testud à qui son personnage va comme un gant.
Ensemble, nous allons vivre une très, très grande histoire d'amour, de Pascal Thomas
C'est quoi ? Nicolas et Dorothée tombent amoureux au premier. Ils sont alors sûrs qu'une très belle et très longue histoire d'amour les attend, sauf que la vie est pleine de (mauvaises) surprises.
Et alors ? J'ai aimé les trente première minutes autant que j'ai détesté la dernière heure. Voilà qui résume très bien mon impression ! En effet, si le début de ce film est à la fois original, osé, décalé, bucolique et trente-sixième degré, tout s'écroule lorsqu'il s'essouffle, incapable d'aller plus loin que la parodie parodique de films d'amour. Même si l'idée première de Pascal Thomas était sans doute pertinente et intéressante, son film est bien trop long, son intrigue bien trop mince, pour qu'elle conserve son charme jusqu'au bout. Finalement, la véritable trouvaille de cette histoire est, à mon grand étonnement, Julien Doré qui lui donne un peu de piquant et d'intérêt.
Quoi de neuf cette semaine ?
Adel Blanc-Sec bien sûr, qui est LE film que j'attends avec la plus grande impatience.
A voir également, New-York, I love You, même si j'ai peur qu'il sonne bien plus comédie romantique que Paris, Je t'aime. Green Zone sera également au programme, ainsi que 8 fois debout, Nuits d'ivresse printanière, Breathless et Amélia.
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