Les films du mois de mai, suite et fin
La seule et unique review-ciné du mois de mai remonte au mercredi 5. Et oui, le temps passe vite ! J'avais préféré ne pas parler cinéma ces derniers temps puisque les salles obscures n'avaient pas grand chose à m'offrir mais finalement, j'ai réussi à trouver quelques films à me mettre sous la dent et je me retrouve avec un article long comme le bras à rédiger. ça m'apprendra ! Vous comprendrez donc, je l'espère, que je mette à l'honneur mes films coups de coeur et bâcle quelque peu les autres.
Estomago, de Marco Jorge
C'est quoi ? Chef dans un grand restaurant italien et taulard dans une prison surchagée du Brésil, Nonato a connu ces deux situations mais dans quel ordre ? Pourquoi ? Comment ?
Et alors ? Estomago nous balade donc entre deux univers : celui de la restauration et celui de la prison. Deux mondes que tout semble opposer sauf que l'on constate très vite, en suivant le parcours du très sympathique Nonato, que dans les deux cas, il faut savoir ruser pour ne pas se faire manger ! La grande force du film est donc d'alterner entre deux situations, celle où Nonato est un homme libre, talentueux et amoureux et celle où, prisonnier d'une cellule minuscule qu'il partage avec cinq ou six collocataires, il parvient à se faire une place grâce à ses talents de cuisinier. La question que l'on se pose alors pendant une bonne partie du film est : est-il devenu chef en sortant de prison ou a-t-il mal tourné alors que tout semblait lui sourire ? Cette zone d'ombre tout à fait volontaire donne tout son intérêt au film qui gagne en dynamisme lorsque le voile se lève enfin. Estomago est donc un film sur lequel plâne un certain suspense mais aussi teinté d'humour et qui a l'énorme défaut de nous mettre l'eau à la bouche ! Véritable hymne à la bonne chère, Estomago dresse également un portrait intéressant du Brésil lorsqu'il nous permet de pénétrer ses prisons dans lesquelles les caïds règnent et les matons sont corrompus jusqu'à la moëlle. Un excellent film qui mériterait une plus grande distribution.
L'autre Rive, de Giorgo Ovashvili
C'est quoi ? A douze ans, Tedo est bien décidé à quitter Tbilissi pour retrouver son père resté dans sa province natale, l'Abkhazie. C'est donc un pays ravagé par la guerre que le petit garçon devra traverser.
Et alors ? Premier film d'un réalisateur Géorgien, L'autre Rive est un film bouleversant malgré la simplicité de son scénario. Il faudrait en effet être un monstre pour ne pas être touché par le petit Tedo, non pas pour sa fragilité d'enfant de douze ans mais bien au contraire, pour sa grande force et sa détermination. Road-movie initiatique, ce film nous permet de marcher dans les pas de ce gosse que l'on voit grandir au fil des épreuves mais aussi de découvrir les paysages tantôt grandioses tantôt apocalyptiques d'une Géorgie ravagée. Bien que filmé à hauteur d'enfant, L'Autre Rive ne mise pas tout sur la sensiblerie, bien au contraire. On ne se sent jamais pris en otage d'une histoire fatalement tragique mais plutôt galvanisé par le courage de Tedo. Un film à ne surtout pas manquer.
My name is Khan, de Karan Johar
C'est quoi ? Après le 11 septembre, Rizvan Khan, un Indien musulman atteint du syndrome d'Asperger, se met en tête -afin de reconquérir sa femme- d'informer le Président des Etats-Unis qu'il n'est pas un terroriste.
Et alors ? Comme je vous le disais il y a quelques jours, je n'étais pas super emballée par le sujet de ce film et pas tellement enthousiaste à l'idée de passer 2h40 devant une grosse guimauve. C'est donc à ma grande surprise que j'ai passé un moment délicieux devant ce sous Forrest Gump à la sauce bollywoodienne, les chants et danses hystériques en moins. Comme tout film bollywoodien qui se respecte, My name is Khan est gauchement naïf et totalement manichéen. Néanmoins, la force du personnage principal (et surtout l'interprétation bluffante de l'acteur) nous porte sur un petit nuage pendant toute la durée du film que l'on savoure avec grand plaisir. Emouvant, touchant, drôle, mièvre mais étonnament pertinent, My name is Khan se révèle bien plus intéressant et prenant que prévu. A voir sans hésiter.
Dans ses yeux, de Juan José Campanella
C'est quoi ? Fraîchement retraité, Benjamin Esposito décide d'écrire un roman en se replongeant dans une affaire de meurtre qui l'avait bouleversé vingt-cinq ans plus tôt.
Et alors ? Construit à grand renfort de flash-backs, Dans ses yeux nous permet de découvrir l'Argentine d'aujourd'hui mais surtout celle de 1974, plus sombre et plus violente, tout en laissant le suspense monter jusqu'à la toute dernière minute. Mêlant enquête et histoire d'amour, il s'agit avant tout d'un film très humain qui ne peut que nous remuer. Portée par des acteurs talentueux, l'histoire nous fait passer par toute une palette d'émotions et ne cesse de se complexifier avant de nous laisser totalement abasourdi dans notre fauteuil. Un film qui ne peut laisser indifférent mais surtout qui nous amène à réflechir sur la notion de justice. Intéressant, sombre et fascinant.
Les Secrets, de Raja Amari
C'est quoi ? Dans une superbe demeure abandonnée vivent trois femmes, trois générations. Elles ne sortent que très rarement, vivent chichement, à l'abri du monde extérieur, jusqu'à ce qu'un couple reprenne possession des lieux et fasse, par la même occasion, exploser la bulle dans laquelle elles se sont enfermées.
Et alors ? Les Secrets est un film qui m'a séduite par son ambiance envoûtante : les secrets sont là, palpables mais pas encore prêts à se révéler. Ils attendent, tapis dans un petit coin de cette grande et magnifique maison, que la situation dérape, devienne totalement ingérable pour se mettre au jour et faire définitivement basculer les choses. Les trois actrices sont parfaites dans leur rôle, tout en retenue, et nous laisse entrevoir par un simple regard toute la folie des personnages qu'elles incarnent. Une immersion bouleversante dans un univers féminin duquel on ne ressort pas indemne.
Le plan B, d'Alan Poul
C'est quoi ? Lassée d'attendre le prince charmant, Zoé décide de faire un bébé toute seule. Mais comme rien ne se passe jamais comme prévu, elle tombe enceinte et follement amoureuse d'un mec génial la même semaine.
Et alors ? Je m'attendais à un film tout juste sympathique mais Le Plan B s'est révélé un peu plus que ça. Attention, il ne s'agit pas du film du siècle mais, pour une comédie romantique avec J-Lo, il est tout à fait honorable ! Evidemment, toutes les scènes sont hyper téléphonées, il n'y a aucun suspense, aucun rebondissement, aucune surprise mais une bonne dose de glamour, de charme et de tendresse, à l'image de la bombe Jennifer Lopez qui est décidemment un sacré canon !
Infectés, d'Alex et David Pastor
C'est quoi ? Alors que l'humanité est ravagée par un virus mortel, un groupe de jeunes gens tente de fuir vers l'océan.
Et alors ? Version sérieuse de Zombiland, Infectés aligne les clichés et les scènes prévisibles mais parvient -si on n'est pas trop regardant- à nous faire passer un petit moment sympathique grâce à une petite dose de frissons.
Copie Conforme, d'Abbas Kiarostami
C'est quoi ? Un homme, une femme. Sont-ils mariés, d'anciens amants, de futurs amoureux, tout ça à la fois ?
Et alors ? Copie conforme m'a surtout plu pour son discours sur l'art -les relations entre l'original et la copie- et le parallèle très habile qui est fait avec la vie et l'amour. Néanmoins, si j'ai eu un véritable coup de coeur pour l'acteur -William Shimell- et si j'ai trouvé Juliette Binoche très inspirée -comme à son habitude- je n'ai pas du tout été touchée par les personnages, ce couple au bord du gouffre auquel je n'ai pas su m'attacher. Néanmoins, le film reste très intéressant puisque jusqu'au bout, on se demande quel est le véritable lien qui unit cet homme et cette femme. Par ailleurs, j'ai encore une fois été charmée par la beauté des paysages italiens, qui donnent cruellement envie de partir en vacances ^^
Freddy, de Samuel Bayer
Je m'attendais à une bouse mais ce Freddy est, finalement, un assez bon remake, idéal pour un vendredi soir ou un dimanche pluvieux ! Si le scénario est toujours aussi faiblard, les quelques effets spéciaux donnent un peu plus de relief à l'ensemble. A voir en DVD, ne serait-ce que pour cette phrase sortie de la bouche d'un Freddy super véner : "tu vas finir par crever !!!"
ça commence par la fin, de Michaël Cohen
C'est quoi ? Un homme et une femme vivent une histoire d'amour passionnée et destructrice le temps d'un été.
Et alors ? Si filmer sa femme réussi parfaitement à certains (genre Yvan Attal ^^), ce n'est pas le cas de Michaël Cohen qui a réussi à faire d'Emmanuelle Béart, une actrice que j'aime assez habituellement, une godiche insupportable. Les personnages de cette histoire sont insipides, leur histoire d'amour-haine éprouvante, pour eux mais surtout pour le spectateur qui finit par se lasser de leurs prises de bec et de leurs parties de jambes en l'air impudiques et le couple d'acteurs terriblement mauvais. Une histoire qui se veut sans doute originale par sa construction et poignante par son fond mais qui est tout simplement creuse et horripilante.
Un nouveau mois, de nouvelles sorties mais surtout UN film que je vais m'empresser de découvrir dès aujourd'hui, je veux bien sûr parler de Sex and the City 2 !! J'ai hâte !!
J'attends également impatiemment de voir La tête en friche, dont la bande-annonce me met les larmes aux yeux à chaque fois, Rabia et, par curiosité, My Sweet Valentine.
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