Les films du mois d'août, partie II
Une toute petite semaine-ciné pour continuer ce mois d'août, mais c'est pour mieux préparer celle qui arrive et qui s'annonce très TRES riche !
Je n'ai donc que trois films à vous présenter, trois genres très différents pour trois bons moments sans gros coup de coeur à la clé cependant.
Le café du pont, de Manuel Poirier
C'est quoi ? Librement adapté du récit autobiographique de Pierre Perret, La Café du Pont nous plonge dans le quotidien d'une petite famille de cafetiers, au sortir de la Seconde Guerre mondiale.
Et alors ? La sortie de ce film est encore une fois l'occasion de constater que les gens ne savent plus apprécier ce qui est simple, sans chichis et authentique. Je peux très bien comprendre qu'on aille au cinéma pour voir autre chose que du banal quotidien mais ce n'est pas une raison pour qualifier de "sans intérêt" toute oeuvre cinématographique qui ne fait pas appel à des rebondissements en série et autres effets spéciaux. Voilà, c'était le coup de gueule du jour ! Certes Le Café du Pont souffre de quelques longueurs mais elles ne sont pas désagréables. Il est plaisant parfois, au ciné comme dans la vie, d'appuyer sur pause, de regarder ce qui nous entoure, de contempler la nature, d'écouter des sons qui ne sont pas du bruit. Le Café du Pont, avec son rythme contemplatif défile comme la vie d'un homme sans histoire, sans grands bouleversements, ni drame, mais quelques imprévus, de beaux moments d'émotion et surtout de solidarité et d'éclats de rire. C'est qu'il fait bon vivre dans le village de Pierrot Perret. Son père et sa mère sont des gens bien : travailleurs, généreux, honnêtes et fonceurs. La France sort tout juste de la guerre et les gens souhaitent enfin s'amuser. Ils se retrouvent alors au fameux café tenu par la famille Perret où l'on discute, on picole, on se charrie et on danse. Cette sensation de pouvoir enfin respirer est très bien transposée et communiquée aux spectateurs (même si manifestement certains ont du mal à le comprendre...). J'ai trouvé magnifique de voir tous ces gens sourire et réapprendre à vivre après ces années d'horreur. Enfin, concernant Pierre Perret, il faut bien savoir qu'il partage ici avec nous son enfance. Alors, si on le découvre amateur de saxophone, on n'apprend rien de sa carrière : ce n'est pas le but du film (cette information aussi a, semble-t-il, eu du mal à pénétrer le cerveau bétonné de certains). Bref. Avec sa réalisation très soignée et ses acteurs naturels et justes, Le Café du Pont n'est pas, malgré les apparences, digne d'un téléfilm, il s'agit bel et bien d'un film, d'un film d'auteur, authentique, avec un coeur gros comme ça. Ah oui ! J'ai également lu une critique de spectateur qui m'a fait rire (ou pleurer) puisqu'il s'interrogeait de manière très critique -justement- et virulente sur la présence de deux minutes de Sergi Lopez. On appelle ça une apparition, hein ! Et cela n'a rien de scandaleux, ni de pathétique, surtout quand on sait que cet acteur a commencé sa carrière devant la caméra de Manuel Poirier avec qui il a tourné une dizaine de films à ce jour. Gros coup de gueule en fait (j'aime pas la bêtise et les critiques sans arguments).
Insoupçonnable, de Gabriel le Bomin
C'est quoi ? Sam et Lise, un frère et une soeur, montent un plan pour se sortir de leur misère et faire fortune. Infaillible. Ou pas.
Et alors ? Côté scénario, il est clair qu'Insoupçonnable peut prêter à sourire tant il est à la fois alambiqué et prévisible. Il est tellement évident qu'on souhaite nous mettre sur de fausses pistes pour nous épater à grands coups de révélations qu'on a forcément tendance à tout imaginer et tout découvrir avec quelques coups d'avance. Il faut également dire qu'à force de complexité, l'intrigue finit par devenir grotesque en plus d'être tirée par les cheveux. Néanmoins, Insoupçonnable m'a tellement séduite par son ambiance toute chabrolienne, que je n'ai pas eu trop de mal à me laisser prendre au jeu et pardonner toutes ces maladresses qui rendent l'ensemble quelque peu prétentieux. Rien ne vaut la simplicité et l'authenticité, décidément ! Même si sur la fin l'intrigue part dans tous les sens, elle est, dans un premier temps, bien ficelée et intéressante à suivre. On apprend à connaître ce frère et cette soeur embourbés dans une relation très étrange et dérangeante, mise de manière assez pertinente en parallèle avec l'autre fratrie du film. Entre ces relations familiales aussi floues que malsaines, les coups tordus et l' hypocrisie bourgoise et la personnalité sombre du personnage de Lise, on a de quoi se délecter en dépit des nombreuses faiblesses scénaristiques. Pour finir, j'ai beaucoup apprécié la prestation de Laura Smet, décidément très douée pour se glisser dans la peau de femmes fatales et vénéneuses. A voir.
Cellule 211, de Daniel Monzon
C'est quoi ? Souhaitant faire bonne impression, Juan se rend avec un jour d'avance sur le lieu de son futur emploi : une prison de haute sécurité. C'est également ce jour là qu'éclate une mutinerie. Aussi, pour sauver sa peau, Juan se voit obligé de se faire passer pour un prisonnier et se retrouve alors au coeur de l'action et du drame.
Et alors ? Récompensé par huit Goya, Cellule 211 est un film à la réalisation parfaite, soignée, rythmée tout en restant simple et réaliste. Même s'il s'agit d'une fiction, on découvre alors de manière tout à fait crédible l'univers des prisons de haute sécurité, lieu oppressant, où -paradoxalement- on ne peut absolument pas se sentir en sécurité et ce malgré les dizaines de caméras qui filment chaque faits et gestes de chaque prisonnier, en permanence. Dès que la mutinerie éclate et que l'action est lancée, soit dès les cinq premières minutes du film, on sent la pression monter d'un cran à chaque minute. Tout d'abord, on tremble pour Juan, mec sans histoire qui se retrouve soudainement forcé de se glisser dans la peau d'un tueur sans scrupule. Sera-t-il suffisamment crédible ? Parviendra-t-il à convaincre les véritables tueurs qui l'entourent et l'ont bien à l'oeil ? Va-t-il commettre l'erreur irréparable ? Et dans ce cas, pourra-t-il s'en sortir ? On se retrouve ensuite au coeur du conflit qui oppose les prisonniers, qui tentent de négocier depuis leur royaume des conditions de vie meilleures, aux autorités qui doivent se contenter de suivre l'évolution des dégâts sur des écrans de contrôle. Il y a donc beaucoup de tension et matière à un suspense à plusieurs niveaux, d'autant que les acteurs sont tout simplement bluffants. Néanmoins, Cellule 211 n'a pas réussi à me convaincre totalement. Tout d'abord, j'ai trouvé la toile de fond politique bien trop peu exploitée si bien qu'elle semble n'avoir d'autre raison d'être que de donner plus de crédit, de profondeur et une bonne excuse à un film hyper-violent. Par ailleurs, j'ai été très déçue par l'accumulation de détails douteux tout au long de l'intrigue et de rebondissements exagérés sur la fin. Un très bon film mais pas la claque à laquelle je m'attendais ni le meilleur film sur l'univers carcéral qui soit.
Comme je vous le disais en guise d'introduction, cette nouvelle semaine va être très très chargée avec pas moins de sept films sur ma petite liste !
Je commencerai par celui dont la bande-annonce m'enchante à tous les coups, L'Arbre, dont l'histoire s'annonce superbe. Il est également prévu que j'aille faire un peu de plongée-sous-marine, en 3D s'il vous plaît, pour voir Le voyage extraordinaire de Samy ! Hors de question que je passe à côté de The Killer inside me qui a l'air glauque comme tout (et je ne résiste pas à Casey Affleck et sa petite voix de chaton égorgé) et de Donne-moi ta main (Irlande power ^^). J'ai également très envie de voir Ce que je veux de plus et Orly et je suis très intriguée par Chatroom.
Et vous, qu'est-ce qui vous tente ?