Les films du mois de décembre parties I, II, III

Il fallait s'en douter, après deux semaines d'interruption des programmes, ma review-ciné allait forcément être très longue. Parce que, voyez-vous, même avec un pieu dans le coeur, je ne peux résister à l'appel des salles obscures.
Afin de ne pas pondre l'article le plus indigeste du siècle, c'est que je tiens à votre bien-être les Chupa Pigs, permettez que mes critiques ne soient que des aperçus de mes appréciations. Parfois étoffés, enrichis de vagues arguments (pour mes coups de coeur) mais souvent composés de quelques mots seulement, conformes à mes impressions. Ce ne sera donc pas l'article du siècle mais il pourrait vous guider dans vos choix de sorties-filmesques si toutefois vous manquiez d'inspiration.

Une vie de chat, d'Alain Gagnol et Jean-Loup Felicioli

Enorme coup de coeur de cette fin d'année, Une vie de chat peut, en tout premier lieu, se targuer d'être représenté par la plus belle affiche du moment. Une affiche prometteuse, dont tous les éléments, du premier plan à l'arrière-fond, sont empreints de magie et de mystère, les deux ingrédients principaux de ce film d'animation admirablement réussi. L'histoire est celle d'une petite fille, Zoé, rouquine mutique meurtrie par le décès de son papa, assassiné par un criminel, l'odieux Costa. Par l'intermédiaire de son chat, le trépidant Dino, Zoé croise la route de Nico, monte-en-l'air au grand coeur, qui l'aide à échapper aux griffes de Costa et son équipe de bras cassés. Le suspense et l'aventure sont donc au rendez-vous dans ce polar qui séduira autant les enfants que les adultes. En effet, si les premiers se régaleront forcément des aventures rocambolesques de Dino, les seconds ne pourront résister à l'ambiance et l'humour décalé dignes des meilleurs films de gangsters, ni à l'esthétique délicieusement surannée mais positivement authentique des dessins, encore moins aux subtiles références cinématographiques qui jalonnent cette pépite.


Les amoureux de Paris, dont je suis, ne regretteront pas non plus le déplacement puisque la ville by night est un personnage à part entière de ce thriller animé bien ficelé. Courses poursuites sur les toits, cascades et chutes vertigineuses sous le regard amusé des gargouilles et autres chimères peuplant Notre-Dame, Une vie de chat nous offre bien plus qu'un divertissement, un moment unique qui frôle la perfection. Et si je vous dis que la scène finale, sous un Paris enneigé, est placée sous le signe de l'esprit de Noël, j'espère vous convaincre définitivement !

Mon Pote, de Marc Esposito

Le Coeur des hommes, 1 et 2 (et bientôt 3) sont des films que j'aime beaucoup, des films-doudous qui changent des niaiseries dindesques que j'apprécie également. Flirtant avec le même thème principal, l'amitié masculine, il n'est pas étonnant que Mon Pote ait réussi à me séduire. A la fois drôle et touchant, divertissant sans être désespérément creux, ce film tient haut la main toutes ses promesses. Porté par un duo d'acteurs au top (oui, bon, je ne suis pas très objective dès qu'il s'agit de Benoît Magimel mais j'ai été agréablement surprise par un Edouard Baer léger et naturel), il se laisse regarder sans une seconde de déplaisir ou d'agacement. Une très chouette réussite qui finira assurément dans ma DVDthèque.




Lullaby, de Benoît Philippon

Relatant la rencontre totalement incongrue entre un homme blessé, pas tout à fait remis du décès de sa femme, et une jeune fille secrète au charme discret, Lullaby est un film très personnel qui baigne dans une ambiance feutrée, délicatement désuète et irrésistiblement jazzy, et porté par un vrai couple de cinéma. Clémence Poésy qui, avec son sourire d'ange et l'immatérialité d'une fée, porte remarquablement son nom, donne tout son sens au personnage de Pi, âme errante redonnant le goût de vivre au séduisant Sam qui, à son tour, parviendra à la faire sortir de sa coquille. Rupert Friend, en musicien tourmenté et au style vintage auquel il est impossible de résister, incarne un romantisme nouveau qui n'en finit pas de me séduire. Un film à savourer sans hésitation.




Holiday, de Guillaume Nicloux

Malgré la présence de Jean-Pierre Darroussin dont j'aime suivre la trace de film en film, Holiday ne me tentait pas plus que ça : peur de m'ennuyer, que la loufoquerie assumée prenne trop tôt le chemin du grotesque et de la bouffonnerie. C'est finalement le nom de l'écrivain Jean-Bernard Pouy, qui a co-écrit le scénario, qui m'a convaincue de filer en salle, pour mon plus grand plaisir. J'ai, en effet, passé un excellent moment devant un film non pas bouffon mais sincèrement drôle, totalement décalé, peuplé de personnages hauts en couleurs. Sorte de Cluedo grand-guignolesque, Holiday dont le côté doux-dingue est mis en valeur par une ambiance musicale réussie signée Julien Doré, a été pour moi une très bonne surprise. Et il en faut !




Nowhere Boy, de Sam Taylor-Wood

Même si je ne crache jamais sur un petit Help !, je ne suis pas une grande fan des Beatles qui, sans me déranger ne me touchent guère. Je ne suis donc pas allée voir Nowhere Boy pour y découvrir l'adolescence de John Lennon mais une tranche de vie, celle d'un jeune homme insoumis passionné par la musique, à l'heure où Elvis rendait le monde un peu plus rock'n'roll. Sans grandes attentes, j'ai trouvé, sur l'écran noir de mes nuits blanches, ce que j'étais venue chercher : une ambiance 50's qui m'enchante toujours, une BO à se procurer d'urgence, la flamme de la passion qui anime certains coeurs et qui est toujours, même par procuration, galvanisante. Belle performance que celle du prometteur Aaron Johnson croisé cette année dans Kick-Ass et Chatroom.



De vrais mensonges, de Pierre Salvadori

Frais, léger et ensoleillé, De vrais mensonges est un film qui réchauffe et fait du bien au moral en cette fin d'année parfois tristoune (ba oui, l'esprit de Noël, ça marche pas à tous les coups ^^). Une histoire drôle et romantique, une relation mère-fille touchante et enlevée, des acteurs qui remplissent parfaitement leur contrat (Audrey Tautou est adorable et pétillante), on ressort de la salle le sourire aux lèvres et léger comme une plume, libre et virevoltante.

Mardi, après Noël, de Radu Muntean

Alors que Boogie, précédent film de Radu Muntean, nous présentait le quotidien frustré d'un tout jeune père de famille, Mardi, après Noël peut être perçu comme sa suite logique. Ici, le père de famille n'ayant rien à reprocher à sa femme qui l'aime et qu'il aime toujours à sa manière, entretient une liaison avec une femme plus jeune, amoureuse et résignée, qui semble prendre la situation avec sérénité, attendant que son amoureux fasse bouger les choses. Ce qu'il fait, au grand étonnement de tout le monde. Mais Noël approche et il est important de sauver les apparences, de préserver l'innocence de la petite fille qui ne peut imaginer sa famille voler en éclats. Mardi, après Noël est un film qui touche par sa sincérité et son réalisme. La scène de rupture fait d'ailleurs écho à la scène de dispute, climax de Boogie, toutes deux stupéfiantes et dérangeantes, plaçant le spectateur en position de voyeur, malgré lui. Une nouvelle illustration du très bon cinéma roumain.

A bout portant, de Fred Cavayé

Un homme ordinaire confronté à une situation extraordinaire qu'il tente de maîtriser comme il peut pour sauver la femme qu'il aime. Rien de bien nouveau ni de transcendant mais, A bout portant, s'en sort toutefois très bien. Policier simple et efficace, avec son héros attachant, son méchant pas si méchant et ses gentils un brin pourris, il est un bon divertissement dont on devine la fin en posant les yeux sur l'affiche. Il faut alors retenir les bonnes choses : le jeu de Gilles Lellouche, très convaincant, et une scène d'exposition brève mais suffisante qui permet de plonger directement au coeur de ce cauchemar éveillé.

Machete, de Robert Rodriguez et Ethan Maniquis

Tout gros bourrin qui se respecte a rêvé, espéré, recroiser la face burinée du burné Machete sur grand écran. Poussé au cul par des fans en délire, Rodriguez nous a offert ce petit plaisir, jouissif par sa violence assumée, son casting bien senti et ses scènes et répliques faites pour devenir cultes, devant lequel j'ai pris mon pied pendant les vingt premières minutes et les quinze dernières. Et oui, Machete, malgré ses atouts considérables, m'a un peu déçue (même je n'irai pas le lui dire en face ^^). J'ai souvent été prise d'une furieuse envie de lui hurler "A little less conversation, a little more action" sans prendre la peine de le supplier. Une légère déception qui se rattrape tout de même avec quelques moments savoureux.

Home for Christmas, de Bent Hamer

Pour tout vous dire, Home for Christmas est un film que je ne devrais pas chroniquer puisque j'en ai loupé une bonne partie. Non, je ne respecte rien, pas même l'esprit de Noël ! Mais d'après ce que j'ai pu apercevoir, il s'agit d'un film de saison à la sauce nordique, soit un film de Noël sans le côté mièvre des versions américaines.

Pieds nus sur les limaces, de Fabienne Berthaud

Deux très bonnes actrices (suis-je en train de me réconcilier avec Ludivine Sagnier ?!), un personnage (celui de Lily, justement) atypique et complexe, des petites phrases innocentes mais marquantes, de très belles images bercées par une lumière et une douceur agréables mais une histoire décevante qui tourne en rond passées les trente premières minutes. C'est dommage.

Un balcon sur la mer, de Nicole Garcia

Drôle de chose que de ressortir d'une salle de cinéma avec l'impression de ne pas avoir vu le film vendu par la bande-annonce. Là où j'attendais une histoire sombre et prenante, des personnages à la psychologie fouillée et au passé complexe, je n'ai trouvé que clichés, ennui et incohérence. La présence de Jean Dujardin et de Marie-Josée Croze sauve l'honneur.

Le voyage du directeur des ressources humaines, de Eran Riklis

Ayant lu et pas du tout apprécié le roman dont ce film est une adaptation, l'état dans lequel il m'a plongée ne m'a pas du tout étonnée : l'histoire de ce DRH qui revient à la vie grâce au cadavre d'une femme qu'il doit mener à sa dernière demeure ne parvient toujours pas à me toucher. Ennui, ennui, malgré des personnages sympathiques et quelques scènes non dénuées de charme.

Monsters, de Gareth Edwards

Si Monsters mérite un prix, c'est bien celui de la daube suprême. De ce fait, j'aimerais bien connaître l'identité de l'abruti fini qui a osé comparer cette chose creuse et sans intérêt au très chouette District 9. Ah oui ! Dans l'un il y a des poulpes, dans l'autre des crevettes. Fallait y penser !

J'espère que je n'ai pas perdu l'un de vous en route, mes Chupa Pigs ! Il faut dire qu'elle était longue la bougresse !

Les plus attentifs d'entre vous noteront (et, dans ce cas, il faudra s'inquiéter) que je parlais lundi de quinze films vus ces dernières semaines alors que cette chronique en compte seulement quatorze. C'est qu'hier soir, dans un rare sursaut d'intelligence, j'ai choisi de ne pas aller voir Skyline, par peur de crever d'ennui (et parce que j'avais beaucoup de travail). Ai-je eu tort ?

Promis, la prochaine review-ciné sera beaucoup plus courte puisqu'il n'y a que quatre films sur ma liste : Les Emotifs Anonymes, Libre-Echange, Les Yeux de Julia et Another Year.

A votre tour de tout me dire : dernier coup de coeur, déception et prochain film en vue.

Comments

[Emma]

Ah mais j'adore tes romans ma Livy, ils sont toujours passionnants :)
Tu n'es pas si larguée que ça, tu as réussi à voir pas mal de films malgré le temps consacré aux emplettes de Noël (emplettes qui ne sont pas du tout terminées de mon côté, soit dit en passant... Aheum ^^).

Il faut vraiment que tu voies "Nowhere Boy", so rock'n'roll ! Et Aaron Johnson est sacrément cute, ce qui ne gâche rien !
Tu me rassures pour "Un balcon..." car la bande-annonce était si prometteuse que je me demandais si je n'étais pas tout simplement passée à côté de l'histoire. Manifestement, non !
"Pieds nus sur les limaces" a son petit univers bien à lui, un petit quelque chose d'onirique mais qui lasse, malheureusement. J'ai néanmoins hâte de connaître ton avis lorsque tu l'auras vu.

Je te fais plein de très gros bisous en mode noëlesques ma toute belle :))

[Emma]

Ba alors ma Popo ! Il faut passer le turbo ;)
Si ça peut te consoler, je vois tout plein de films mais je ne regarde pour ainsi dire plus de séries, je n'ai plus de vie sociale et je dors cinq heures par nuit. Ceci explique cela sans doute !
"Une vie de chat" dure à peine plus d'une heure et passe à côté de chez nous donc ce sera facile de trouver un p'tit moment pour le voir. Il te plaira, j'en suis certaine.

Plein d'énormes bisous ma doucette :)

[Livy]

Tout un programme, dis-moi. J'me sens larguée, bouhouhou... Avec les emplettes de Noël, je n'en ai pas vu la moitié et tu vas rire, mais l'un de ceux que j'ai visionné en premier parmi ta liste, c'est... "Machete": ah ça oui, pour être glamour, je suis glamour là! ^^
Ben n'empêche, le côté bourrin à la Rodriguez, ça dépote, ça défonce tout, et moi j'aime bien... Aussi, j'ai passé un excellent moment et ai beaucoup apprécié, sans doute même plus que toi. Déjà que "Planète Terreur", j'étais aux anges :)

Ah la la, tu me fais bien sourire avec tes quelques mots sur "Monsters"... Au moins, je sais maintenant pourquoi je n'y suis pas allée. Pas la peine de perdre mon temps, déjà qu'il est précieux !
En revanche, j'aurais très aimé voir "Pieds Nus sur les Limaces" même s'il tourne un peu en rond, selon toi. Ce n'est peut-être pas perdu, tu me diras. L'histoire me tentait bien, les actrices aussi. J'ai lu beaucoup au sujet de ce film, ce qui évidemment, attise la curiosité. Il faudra qu'on en reparle ^^
Tout pareil dans le ressenti pour "Un balcon sur la mer": j'en attendais sans doute de trop et ça m'a laissé sur ma faim... Pourtant, il y avait matière à en faire un film vraiment bien ! + une bande-annonce qui laissait présager de très jolis passages, profonds et pertinents.
J'omettrai volontairement "De vrais mensonges" (C'est Tautou, j'ai du mal ^^) mais vais tenter de me dégoter une séance pour "Nowhere Boy", tu te doutes bien que le sujet me parle et j'attendais celui-là depuis longtemps. Rock n' roll girl, quoi ! C'est tellement dommage qu'on en ait si peu parlé à sa sortie.
Parmi ta sélection, "Lullaby" aussi a ma préférence: très fin, très doux. Un film sensible qui m'a parlé.
Et pour le reste, rien vu du tout !!!
Je me rattrape fin 2010 ou, en d'autres termes, maintenant ;)
Merci de nous faire partager ces quelques moments de ciné avec enthousiasme.
Je te fais des gros bisous noëlesques ma toute belle !
(et je stoppe là mon roman, ma pauvre...)

[Poleen]

Quel article ! :) Et moi qui trouvais que j'améliorais ma fréquence de fréquentation des salles obscures ^^
Vu que je manque de temps je n'irai sûrement pas voir tout ça, mais "Une vie de chat" me tente diablement !
Gros bisous ma jolie, à très vite !

[Emma]

"Une vie de chat" est vraiment génial, je te le conseille très fortement ma puce (tu peux même tenter d'embarquer Mimi, caché sous ton pull, il sera content comme tout ;)).

Ni endormie, ni sortie de la salle, je n'étais juste pas très concentrée ce jour-là, mais rien de grave ma Juju, ne t'en fais pas !

Mille bisous ma toute belle :)