Les films du mois de mars, partie IV

Dernière semaine du mois très très pauvre... Pour tout vous dire -sans rien vous dévoiler- je n'ai vu qu'un seul film sorti le 25 mars. Le genre de truc qui ne m'arrive jamais habituellement. C'est parti pour les dernières critiques du mois ; bien heureuse de voir ce laborieux mois de mars derrière moi (franchement ces deux dernières semaines sont vraiment nulles).

La journée de la jupe, de Jean-Paul Lilienfeld

C'est quoi ? Le grand retour d'Adjani. Heu non, pardon, c'est l'histoire d'une prof de français d'une zep qui pète un boulon et prend sa classe en otage. (Inutile d'aller plus loin, on a tellement parlé de ce film, vous devez tous en connaître le sujet).

Et alors ? Je n'ai pas pu attendre mercredi pour voir ce film au ciné, je l'ai donc regardé vendredi dernier lors de son passage sur Arte. Il faut dire qu'on nous en a tellement parlé les jours précédant sa sortie qu'il était difficile de résister ! Parmi tout ce qui a été dit, j'ai surtout relevé que pour beaucoup La journée de la jupe était un anti-Entre les murs. C'est sans doute pour ça qu'il m'a autant plu ! Ce film, qui pourtant aborde les mêmes thèmes que son aîné, ne fait pas l'erreur de tomber dans la mièvrerie hypocrite, bien au contraire. La journée de la jupe est réaliste, surprenant et n'hésite pas à aborder des sujets un peu plus osés que l'emploi du subjonctif dans la vie quotidienne. J'ai trouvé très intelligent que les élèves prennent la parole les uns après les autres, en même temps que l'arme changeait de main, montrant ainsi que tous ont quelque chose sur le coeur, un secret, des craintes, des envies. MAIS, oui il y a un "mais", une chose m'a vraiment dérangée et m'a fait débander pour la dernière demi-heure du film : l'arrivée des parents de la prof et la révélation de ses origines. Alors là je me suis dit : "mais quelle bande de putain de nullards !" Comment on peut faire un film aussi intelligent, qui livre un message de tolérance réaliste et franc à travers la voix d'une prof obstinée, qu'on imagine tolérante par nature, et tomber dans un piège aussi énorme ! Pour ma part, j'ai trouvé que cela gâchait tout ce que le film tentait de montrer dans sa première partie ; d'un coup, on a l'impression que la prof est autant attachée au respect juste parce qu'elle aussi est d'origine étrangère. Moi ce que je comprends c'est que toi là, derrière ton écran, toi avec tes parents tout blancs, descendant des bons vikings bien blonds, toi là, tu serais incapable de comprendre, d'aider des jeunes noirs ou arabes. C'est franchement débile et surtout très dommage.

Coco, de Gad Elmaleh

C'est quoi ? Coco est l'exemple parfait de la parfaite réussite sociale : parti de rien, il a réussi à faire fortune grâce à son invention de l'eau frétillante. Mais on ne peut pas dire que Coco ait le triomphe modeste, au contraire, il adore "éclater" ses amis (et mêmes tous les autres) en organisant des fêtes de dingue lors desquelles il fait toujours des arrivées très remarquées. Le prochain grand événement que souhaite organiser ce gentil père de famille est la Bar-Mitzvah (la BM) de son fils. Malheureusement, sa folie des grandeurs n'est pas du goût de sa femme ni de sa mère. Il devra donc se remettre en question et revoir ses priorités.

Et alors ? Avant qu'il y ait méprise, je dois m'expliquer : j'étais partie pour voir La première étoile samedi après-midi mais comme une conne, je me suis plantée de colonne en regardant mon Pariscope et j'ai retenu à tort l'horaire du cinéma UGC Bercy alors que je devais aller à l'UGC Bastille. Du coup, quand nous sommes arrivées au cinéma avec ma mère, trempées jusqu'aux os après une bonne giboulée, on n'a pas trop eu le choix. Mais finalement on a eu une bonne surprise et je suis sûre qu'on a passé un meilleur moment que si on avait vu La première étoile (qui ne m'inspire plus des masses). Alors bien sûr, il vaut mieux aimer Gad à la base hein, sinon on ne doit pas trop adhérer au personnage de Coco, mais sachez que si j'aime beaucoup certains de ses sketch, cinq minutes de son film Chouchou ont suffi pour me gaver à vie, donc je ne suis pas une fan absolue incapable d'être objective. Dans son ensemble, Coco est assez sympathique, il y a de bons gags, de bonnes répliques (j'ai beaucoup aimé un passage en particulier qui faisait référence au sketch Where is Brian ? ) et même si la plupart des situations sont grotesques, le film passe vite et on ne s'ennuie pas. Alors c'est sûr que ça ne sera peut-être pas la comédie de l'année mais c'est loin d'être la grosse merde du siècle.

Un chat un chat, de Sophie Fillières

C'est quoi ? Célimène, qui préfère qu'on l'appelle Nathalie, est un écrivain en panne sèche qui vit chez sa mère pendant que son appart' est en travaux et qui tente de se séparer de son dernier compagnon, qui n'est pas le père de son fils... Vous suivez ? Célimène rencontre alors Anaïs, une jeune fille qui l'a suit comme son ombre et qui s'est mis en tête que Célimène devait écrire sur elle.

Et alors ? Rien qu'en lisant le titre, on peut deviner qu'on s'apprête à voir un film plutôt absurde, d'autant plus quand on sait qu'à la question "pourquoi un chat un chat ?" la réalisatrice répond "parce que parce que !" Et d'absurdités le film en est rempli, ce qui lui donne un côté très sympathique, léger et frais. Néanmoins, au bout d'un moment c'est un peu lassant, surtout que le rythme n'est pas vraiment soutenu. Malgré ça, j'ai passé un bon moment, notamment grâce aux acteurs excellents, (j'aime beaucoup Chiara Mastroianni) excepté la jeune Agathe Bonitzer qui offre une interprétation tantôt très juste tantôt totalement foirée. L'histoire que nous raconte ce film est complétement surréaliste, on n'y croit pas une seule seconde, mais on se laisse tout de même prendre au jeu, en espèrant que Célimène parviendra à remettre de l'ordre dans sa vie. J'ai personnellement été touchée par son problème d'écrivain en mal d'inspiration, l'angoisse de la page blanche étant vraiment la pire de toutes ! Bref, un petit film qui sort du lot par sa simplicité et sa folie, qui aurait mérité un peu plus de punch.

Avril arrive (j'adore quand le 1er jour du mois tombe un mercredi !) et son lot de nouveaux films avec ! Amen ! Malheureusement, cette première semaine ne m'inspire guère : j'irai voir Country teacher que jattends depuis un bout de temps, mais à part ça, rien ne me tente... J'avais bien pensé voir Synecdoche, NY mais j'ai peur qu'il soit trop décousu et au final brouillon. Les deux films d'animation de la semaine ne me tentent pas non plus, vivement Ponyo sur la falaise (et la suite des aventures d'Impy le dino !!) Du coup, je vais essayer de rattraper mon retard de ces derniers temps en voyant Duplicity, Tokyo Sonata et The Chaser.

Et vous ?

Comments

[Emma]

Tu sais, comme je n'avais pas du tout prévu de voir "Coco" (je sentais le film pas très intelligent !), j'ai eu une bonne surprise en constatant que c'était beaucoup moins pire que ce que j'envisageais. C'est sans doute pour ça que je n'ai pas autant détesté que toi (et j'avais déjà eu mon lot de galères pour la journée entre la giboulée et le plantage d'horaires !) Mais c'est vrai que c'est pas super fin.
Je n'avais pas entendu parler de "Prédictions" avant d'en lire le résumé sur Allociné hier et je me suis dit : "putain, Nicolas tu crains, !". Ce film avait déjà l'air cucul sur le papier mais d'après ce que tu me dis, il est carrément à éviter !
J'ai également préféré "La journée de la jupe" à "Entre les murs", un peu trop inspiré par "L'île aux enfants" (tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil). J'adore ton idée du tirage de balle dans le pied en cas de mauvaise réponse ! T'es vraiment une perverse cynique, niark niark !

[Bliss]

Et bien moi, j'ai vraiment détesté "Coco"... voir Gad rire de ses propres blagues (pas drôles) pendant des plombes ça m'a vite saoulée. Surtout que le (très) peu de vannes un peu marrantes sont dans la bande-annonce. J'espérais tout de même un film un peu mieux... Et sinon, "la première étoile" n'était pas beaucoup mieux donc tu n'as rien raté du tout. Je pensais que "Coco" était le film le plus pourri depuis le début de l'année 2009, mais c'était avant de voir "Prédictions", le dernier nanar avec Nicolas Cage (depuis quand il s'est mis à collectionner les rôles dans des films pourris à ce point ?!)... le film est tellement ridicule et pathétique que c'en est limite risible !

Et pour "La journée de la jupe", c'est pas le film de l'année mais j'ai tout de même préféré ça à "Entre les murs"... Au moins, y'avait quelques passages drôles, mais j'aurais poussé le truc jusqu'au bout, moi ! Plus de mordant, l'ironie à fond et du 36è degré (genre la prof qui passe les élèves à tabac en cas de mauvaises réponses ou un "Alors, le vrai nom de Molière ? Tu ne sais pas ?!" Paf une balle dans le pied !!).