Le siècle du jazz, au musée du quai Branly
L'exposition au musée du quai Branly est terminée depuis dimanche mais j'adore écrire des articles pour rien !
Plus sérieusement, ça fait des semaines que je vous tanne en vous disant "demain je vais voir cette expo" mais il y avait toujours quelque chose pour m'en empêcher. Je n'ai pas renoncé pour autant et je suis enfin allée la visiter samedi matin, de justesse donc ! Pourtant, ce n'est pas l'envie de la découvrir qui me manquait. Le jazz est une musique que j'aime beaucoup, qui a bercé mon enfance grâce à mon saxophoniste de père. La maison vibrait quotidiennement aux rythmes du jazz et j'ai beaucoup de souvenirs d'enfance en rapport avec cette musique, comme ce jour où pour me venger de je ne sais plus quel affront paternel, j'ai mélangé tous ces vinyls de jazz ! Moins drôle, pour me venger encore, j'avais coincé un de ses goupillons au fin fond de son saxo qu'il a fallu emmener en réparation... Je suis un monstre de gamine !!
Inutile donc de vous faire tout un roman sur l'expo mais je vais tout de même vous donner mon avis, avec les points positifs et les points négatifs.
J'ai aimé :
- Le parcours de l'exposition chronologique et thématique qui permettait même aux néophytes de suivre et de comprendre l'évolution du jazz.
- Les dix salles à thème pareilles à dix petites expositions.
- L'aspect hétéroclite de l'exposition, tantôt visuelle, tantôt sonore, présentant aussi bien des affiches que des pochettes de disques ou encore des toiles ou des films.
- Voir The three little bops, un cartoon Looney Tunes de 1957, reprenant l'histoire des Trois petits cochons version jazzy ! En tant que porcinophile, j'étais ravie de cette découverte !
- Entendre Petite Fleur de Sidney Bechet, mon morceau préféré que mon père jouait tellement bien.
- Voir des oeuvres de peintres connus et que j'admire pour certains : un portrait d'Aretha Franklin par Andy Warhol, des pochettes d'albums signées Dali, une toile de Basquiat,...
- Découvrir les oeuvres d'artistes que je ne connaissais pas et qui m'ont vraiment enthousiasmée comme Archibald Motley et son sublime tableau Getting Religion.
- Le fait que l'exposition soit elle-même imprégnée du côté très festif du jazz et qu'elle le transmette avec succès.
J'ai moins aimé :
- Me peler le jonc pendant les deux heures qu'a duré ma visite. Alors vous allez peut-être penser que je fais ma chieuse mais il faisait un froid glacial dans le musée par rapport à la température extérieure. J'ai donc un peu "bâclé" la fin pour sortir plus vite tellement je me gelais. C'est tout de même dommage.
- Que les photos ne soient pas interdites. Je commence à en avoir assez de tous ces gens qui ne savent plus faire un pas sans mitrailler. Déjà pendant les concerts c'est pénible mais pendant une expo c'est carrément chiant.
- Grosse déception devant la quasi-absence des oeuvres de Mondrian alors que lorsqu'on me parle de la relation entre le jazz et la peinture, je ne pense qu'à lui. J'avais donc pensé enfin voir en vrai Broadway Boogie Woogie mais j'ai seulement eu droit à quelques images de son atelier. Bof.
- L'aspect très superficiel de l'exposition. A part quelques lignes d'explications à l'entrée de chacune des dix salles, on n'avait pas grand chose à se mettre sous la dent. Je n'ai donc pas l'impression d'avoir appris grand chose au cours de ma visite, si ce n'est quelques faits marquants certes mais trop peu nombreux.
Le but de cette exposition était donc de montrer comment la musique jazz a contaminé les autres formes d'art plutôt que de nous proposer un exposé sur le jazz lui-même. Les purs mélomanes, les vrais aficionados de cette musique ont alors pu être déçus (en témoignent les quelques messages écrits sur le livre d'or -je sais, je suis une vilaine curieuse !-). Pour ma part, même si j'aurais aimé avoir plus d'informations sur la musique et les musiciens, j'ai été assez emballée par le choix du commissaire de l'exposition, Daniel Soutif, de nous proposer un parcours foisonnant qui correspond davantage à mon caractère "touche-à-tout", ce qui ne signifie pas, je me répète, que quelques précisions suplémentaires auraient été les bienvenues. Enfin, au-delà de son aspect artistique, j'ai trouvé l'exposition très intéressante d'un point de vue socio-culturel puisqu'elle mettait bien en avant l'évolution des relations entre les Noirs et les Blancs, avec notamment la grande affiche du spectacle de La Revue Nègre à Paris, le petit film montrant Joséphine Baker dansant sur le quai du métro, le jazz West-Coast pratiqué en Californie par des jazzmen blancs,...
Cette exposition fut aussi pour moi l'occasion de découvrir le musée du quai Branly où je n'avais jamais mis les pieds car les expositions qu'il propose ne sont jamais à mon goût. Je l'ai trouvé vraiment accueillant avec son magnifique jardin et la Tour Eiffel en arrière plan ! J'ai hâte d'y retourner pour découvrir l'expo consacrée à Tarzan. Avant le dernier week-end cette fois-ci, c'est promis :)
Photo provenant du site France Guide.