Alabama Song, de Gilles Leroy
Nous sommes vendredi mais je sais déjà que lundi je manquerai de temps pour rédiger un vrai article. Du coup, je vous programme et vous propose une critique que j'avais rédigée pour le challenge abc 2008, concernant un livre qui avait fait beaucoup parler de lui -Prix Goncourt oblige- mais qui ne m'avait vraiment pas enthousiamée.
Ce livre, qui a reçu le prix Goncourt cette année, dresse le portrait d’une femme malheureusement restée dans l’ombre de son époux : Zelda Fitzgerald. La jeune Zelda Sayre est la fille du juge Sayre et coule une vie festive à Montgomery, Alabama. Zelda est belle et populaire, danse à merveille et ne se lasse pas de faire la fête. Elle est à peine sortie de l’adolescence lorsqu’elle tombe sous le charme du Lieutenant Scott Fitzgerald. Vite mariés, les deux amants qui ne sont encore que des enfants, forment un couple mythique. Ils voguent de soirées en mondanités, et l’alcool a raison de leur amour. S’ajoute à cela l’obsession de Scott : devenir le plus grand écrivain. Pour parvenir à ses fins, il n’hésitera pas à écraser sa femme, qui, elle aussi très douée en divers domaines artistiques, devra redoubler d’efforts pour exister. Le récit nous entraîne de l’Alabama à Paris en passant par l’asile dans lequel Zelda fut internée. On passe donc de la gloire et de la reconnaissance à la déchéance et la solitude.
Je dois dire que j’ai été très déçue par ce roman. J’en attendais beaucoup plus. Je n’ai pas vraiment aimé la construction (les flash-back, que c’est agaçant ! !), et j’ai trouvé que le portrait de Zelda était bien superficiel. Il faut aussi préciser qu’il s’agit d’une biographie romancée, les émotions de Zelda sont évidemment le fruit de l’imagination de l’auteur, Gilles Leroy. Je pense que c’est simplement ce type de récit auquel je n’adhère pas. En fait, je n’en vois pas vraiment l’intérêt. Pour découvrir un artiste, autant se pencher sur son œuvre et de véritables biographies. Pour ma part, j’avais déjà étudié de près "le cas Zelda" et lu son roman Accordez-moi cette valse. Je trouve cette femme fascinante, forte et passionnée. Je n’ai pas trouvé ces traits de caractère dans la Zelda dépeinte par Leroy, mais une Zelda pathétique et frivole. J’espère que les gens qui auront découvert Zelda à travers ce livre n’en resteront pas là. Ce serait vraiment dommage !