Ni d'Eve ni d'Adam, d'Amélie Nothomb
Je sais que je vous ai déjà parlé littérature hier et j'espère ne pas vous ennuyer en remettant le couvert aujourd'hui mais j'ai lu quantité de livres ces derniers temps et je ne trouve jamais l'occasion de vous en parler. Je profite donc d'une petite accalmie du côté de mes sorties culturelles (migraine oblige) pour rattraper mon retard.
Amélie et moi, c'est une longue histoire, qui dure depuis des années, et comme toute histoire, elle a connu des hauts et des bas. Le problème avec Amélie, c'est que quand c'est "haut", ça frôle le génial, mais quand c'est "bas", c'est presque médiocre.
Aussi, après m'être délectée d'Hygiène de l'assasin (1992), de Mercure (1998), de Robert des noms propres -mon préféré, mais c'est parce que j'admire la chanteuse Robert, grâce à qui j'ai découvert Amélie- (2002), de Stupeur et tremblements -dont l'adaptation est immanquable- (1999), j'ai légérement baillé devant Biographie de la faim (2004), piqué du nez sur Acide Sulfurique (2005), et carrément trépassé en lisant Journal d'Hirondelle (2006), publié juste avec Ni d'Eve ni d'Adam (2007).
Je m'étais donc promis de ne plus me faire avoir par Amélie. Nous étions bel et bien séparées et même si elle me rappelait chaque année (à la période de mon anniversaire en plus, la bougresse), j'étais bien décidée à lui résister.
Sauf que...
Ni d'Eve ni d'Adam est sorti en poche alors que j'étais en pleine période japonisante (je n'ai pas oublié que je dois vous parler de Yoko Ogawa). J'ai donc craqué en relisant la quatrième de couverture à travers laquelle Amélie nous invite à découvrir l'histoire d'amour qu'elle a vécue avec un jeune japonais à l'époque où elle vivait et travaillait au Japon. Ni d'Eve ni D'Adam est donc la Face B de Stupeur et tremblements, que j'adore. Irrésistible j'vous dis !
Et quelle excellente surprise !!! Le seul défaut de ce livre est qu'il se dévore vite, beaucoup trop vite même ! Commencé en début de soirée, je l'ai terminé dès le lendemain matin, avalant goulûment chaque page tout en essayant de les savourer au maximum.
Dans cette nouvelle autobiographie, Amélie se livre plus que jamais. On découvre d'elle un autre visage, celui d'une jeune femme de son temps, pas vraiment amoureuse mais tout de même éprise, souhaitant vivre une jolie histoire mais souhaitant surtout vivre tout court.
Ni d'Eve ni d'Adam nous permet de mieux connaître l'auteure mais elle nous fait également découvrir son Japon, celui d'une jeune belge d'une vingtaine d'années, et celui de son amoureux. On a donc deux visions des choses, celle d'Amélie qui, bien qu'ayant grandi au Japon, s'extasie devant les beautés qu'il offre comme n'importe quel touriste, et celle de Rinri, qui ne comprend pas toujours l'engouement de sa belle.
C'est donc un livre très instructif pour qui s'intéresse au Japon mais aussi d'une grande drôlerie ! Certains passages sont en effet à mourir de rire (le coup du poulpe encore vivant qui s'accroche à la langue d'Amélie ^^), on a envie de les lire encore et encore, comme on demanderait à quelqu'un de nous refaire une imitation hilarante ou de nous raconter à nouveau une anecdote désopilante.
Amélie ayant vingt-trois ans au moment des faits, il est évident que je me suis beaucoup identifiée à la jeune fille qu'elle était et j'ai surtout adoré -et tiré leçon de- sa manière d'envisager sa vie et son avenir, en se disant "j'ai vingt-trois ans et la vie devant moi".
Une lecture rafraîchissante, agréable, intéressante. Bref, du très très grand Amélie !