Les films du mois de janvier, partie IV
Cinq films vus cette semaine et aucune déception, c'est assez rare pour être signalé ! Bien sûr, tous ne sont pas mémorables mais ils m'auront permi de passer de très bons moments, c'est le principal, non ?!
Gainsbourg (vie héroïque), de Joann Sfar
C'est quoi ? Un biopic qui n'en est pas un.
Et alors ? Si j'étais très impatiente de découvrir ce film (groupie power), j'avais surtout peur d'être déçue : je ne suis pas fan du travail de Sfar et le mot "conte" utilisé pour définir son film ne me laissait rien présager de bon. Mais dès les premières minutes j'ai été rassurée et même enchantée, ravie d'être devant ce qui s'annonçait qu'un grand moment de cinéma. Sfar s'est approprié la vie de Gainsbourg pour en faire une histoire pleine de poésie et d'onirisme, d'intelligence et de délicatesse, à l'image du grand Serge. Il faut dire que le bédéaste ne s'est pas effacé au profit du réalisateur, bien au contraire, Sfar porte ses deux casquettes avec un talent égal. Alors, lorsqu'il met au service du film ses qualités d'artiste, on en tombe tout simplement à la renverse ! Gainsbourg (vie héroïque) est truffé de bonnes idées, comme cette Gueule qui suit Gainsbourg comme son ombre et fait office de bon (ou mauvais ?) génie ! Cette grande créativité mise au service du cinéma fait de ce film non pas un biopic comme on a l'habitude d'en voir mais une oeuvre inqualifiable qui ne ressemble à aucune autre. Néanmoins, rassurez-vous, c'est bien la vie de Gainsbourg qui en est le sujet et même sans la connaître sur le bout des doigts, on se laisse aller à la découvrir sans peine. Comment parler de ce film sans mettre en avant les fabuleux acteurs qui le peuplent, avec tout d'abord Eric Elmosnino, comédien de théâtre, qui ressucite littéralement Gainsbourg sans jamais tomber dans la simple imitation. Du côté des actrices, même constat. De l'apparition de Yolande Moreau en Fréhel à la prestation inoubliable de Laetitia Casta en Bardot, on en prend juste plein les yeux et on en redemande même ! Si Laetitia Casta m'a vraiment séduite, je retiens surtout le "tableau" consacré à Juliette Gréco ; petite séquence erotico-vampirique d'un grand romantisme. Un film à voir et à revoir !
Complices, de Frédéric Mermoud
C'est quoi ? Vincent, un jeune homme de dix-huit ans est retrouvé noyé dans le Rhône, vraisemblablement assassiné. Une plongée dans un univers glauque, fait de drogue et de prostitution mais aussi une magnifique histoire d'amour attendent le duo de flics chargés de l'affaire.
Et alors ? Complices est mon petit coup de coeur de la semaine, un film français intelligent comme je les aime. Si l'histoire peut sembler aussi évidente que glauque au départ, la manière dont elle est construite lui donne tout son sens. En effet, le réalisateur a eu la très bonne idée d'alterner l'enquête visant à retrouver l'assassin de Vincent (et son mobile) avec des flash-backs nous permettant de comprendre ce qui a bousculé la vie du jeune homme les semaines précédant son meurtre. On découvre alors le personnage de Rebecca, une jeune fille n'ayant pas encore perdu les rondeurs de l'enfance mais prête à tout par amour. Parallèlement au couple Vincent/ Rebecca, on fait connaissance avec les deux coéquipiers (joués par Emmanuelle Devos et Gilbert Melki, tous les deux parfaits), qui entretiennent une relation mystérieuse et complexe et semblent surtout aussi paumés que les jeunes sur qui ils doivent enquêter. Un film à voir pour son sujet vraiment intéressant, sa construction faite de parallèles intelligents mais surtout pour les deux jeunes acteurs, Nina Meurisse et Cyril Descours, juste épatants.
Les Barons, de Nabil Ben Yadir
C'est quoi ? Que signifie être un Baron ? Un Baron est simplement un gros glandeur qui s'assume (du moins, en apparence). Alors, lorsque un à un les Barons quittent le navire pour mener une vie d'adulte, bien rangée, rien ne va plus.
Et alors ? Quelle bonne surprise ! Alors que je m'attendais à une simple comédie au pays de la glandouille, Les Barons s'est révélé un film social profond et très surprenant. Il nous invite à faire connaissance avec une bande de copains d'enfance, approchant la trentaine à grands pas. La question si délicate du passage à l'âge adulte est donc soulevée (il était temps pour eux !) mais également la difficulté de devoir affronter la vie et les changements qu'elle entraîne, de voir les choses changer, le refut de se voir évoluer de peur de tout perdre. Les Barons sont donc de grands gamins qui nous font souvent rire mais aussi des hommes pas si à l'aise dans leur Nike qui peuvent alors nous surprendre (vraiment). Un brin bordélique mais surtout libre, personnel et authentique, Les Barons est un film qui étonne et qui secoue, porté par des acteurs très justes.
Une petite zone de turbulences, d'Alfred Lot
C'est quoi ? Jeune retraité Jean-Pierre voit sa vie basculer lorsqu'il découvre une petite plaque sur son corps. Malgré l'avis de son médecin pour qui cette plaque n'est qu'un simple eczema, Jean-Pierre n'en démord pas : il a un cancer. Lorsque sa fille lui annonce qu'elle épouse le gros lourdingue qui partage sa vie, que son fils homo va se ramener au mariage avec sa moitié et que sa femme le trompe avec une connaissance de longue date, Jean-Pierre ne voit qu'une chose à faire, fuir !
Et alors ? Adapté du roman de Mark Haddon Une situation légérement délicate, Une petite zone... nous offre le portrait d'un homme aussi sombre qu'attendrissant, qui semble pouvoir se noyer dans un verre d'eau ! Michel Blanc est alors parfaitement à son aise dans ce rôle d'homme sur le fil, qui évolue dans un quotidien routinier qu'il semble pourtant découvrir, prendre en pleine gueule. Les situations sont cocasses, les dialogues savoureux, le ton est grinçant et même si l'ensemble est un peu redondant, le film reste très séduisant et se laisse regarder sans ennui et déplaisir.
Où sont-passés les Morgan, de Mark Lawrence
C'est quoi ? Un couple de new-yorkais en pleine séparation assiste à un meurtre. Envoyés dans un bled paumé pour leur sécurité, ils apprennent de nouveau à vivre ensemble et à s'aimer, tandis qu'un tueur demeure à leurs trousses.
Et alors ? Que peut-on attendre d'un tel film ? Pas grand chose ! Et pourtant, je suis allée le voir sans trop me forcer, motivée par le casting regroupant Sarah Jessica Parker, notre très chère Carrie Bradshaw, et le roi de la comédie romantique, l'irremplaçable Hugh Grant ! Je n'ai donc pas boudé mon plaisir de voir réunis sur un même écran ces deux acteurs hautement symboliques mais il faut bien le dire, le scénario ne vaut pas un clou ! L'intrigue est plus que prévisible, les acteurs sont en mode pilotage automatique, les personnages très caricaturaux mais je n'ai pas eu envie de quitter la salle avant la fin, ce qui est un bon point !
Nouvelle semaine, nouveau programme avec pour moi In the Air, Le Refuge, Mother, Sumo et The Rebirth.
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