Les films du mois d'août, partie I
Le mois d'août commence plutôt bien avec quatre films parfaits pour s'évader au quatre coins du monde (sans parler de Night and Day, dont je vous parlais la semaine dernière) : une comédie italienne, un polar suédois, un drame islandais et une reprise britannique haute en couleurs dont je vous parlerai dans un article à part (ou dans la prochaine review si je manque de temps). Ah ! Et une bouse aussi, j'oubliais ^^
White Night Wedding, de Baltasar Kormakur
C'est quoi ? Jon, un professeur taciturne s'apprête à épouser en secondes noces une de ses anciennes élèves de vingt ans sa cadette. A quelques heures du mariage, harcelé par sa future belle-mère à qui il doit de l'argent, il doute de plus en plus et repense à sa première épouse, Anna, une femme psychologiquement très fragile, décédée dans des circonstances dramatiques.
Et alors ? "A cause" des différentes critiques que j'avais lues, je m'attendais à passer un moment de franche rigolade devant ce film, désigné comme étant une comédie par Allociné. J'ai donc été, dans un premier temps, troublée par le ton et le fond de cette histoire profondément dramatiques, puis, lorsque j'ai compris que Kormakur ne s'était pas donné pour mission de nous offrir le fou rire du siècle mais plutôt une reflexion amère sur le mariage à travers un personnage très complexe, détestable et à l'âme très sombre, j'ai enfin pu apprécié White Night Wedding comme il se doit, pour ce qu'il est : un drame ponctué de gags décalés et de situation loufoques typiquement nordiques. J'ai beaucoup aimé suivre l'évolution et tenté de comprendre le personnage de Jon, inspiré de l'Ivanov de Tchekhov, mais j'ai surtout été fascinée par le personnage d'Anna, sa première femme, une artiste sensible et très fragile, dont la fin m'a fendu le coeur. L'action se déroulant sur une toute petite île islandaise, entre une terre de roches et un ciel bas, le paysage est magnifique, grandiose et à la fois très oppressant et hostile. Les personnages semblent piégés par la situation dans laquelle ils se trouvent tout comme par leur île qu'ils ne peuvent quitter à leur guise. Une réalisation simple mais soignée, de très bons acteurs, un décor naturel qui sublime une histoire bien plus profonde qu'elle en a l'air, bref, un très très bon Kormakur.
Le Premier qui l'a dit, de Ferzan Ozpetek
C'est quoi ? Alors qu'il s'apprêtait à faire son coming-out, Tommaso se fait devancer par son frère aîné, aussitôt rejeté par leurs parents. Lui qui aspirait à mener une vie tranquille avec son amoureux à Rome et souhaitait se consacrer à l'écriture, se retrouve soudain à la tête de l'entreprise familiale.
Et alors ? Loin d'être une simple comédie potache avec pour toile de fond l'homosexualité, Le Premier qui l'a dit est une film intelligent, très drôle, frais et bien construit. Il faut dire que son italianité joue largement en sa faveur car je ne suis pas certaine qu'une version française, ou autre, avec les mêmes dialogues et les mêmes scènes, serait aussi pétillante et réussie. On le sait, en Italie, la famille est sacrée. Aussi, les Cantone vivent tous ensemble dans une grande demeure et travaillent dans la même entreprise depuis plusieurs générations : le père, la mère, la grand-mère, la tante, les enfants, les petits-enfants, les employées de maison... ça en fait du monde ! Il y a donc beaucoup de scènes de groupe, les personnages ont chacun une personnalité bien trempée (et vraiment exploitée), le verbe haut et une toujours une réplique cinglante dans la fouille. Aussi, on rigole beaucoup devant ce film qui sait également être émouvant, à travers l'histoire de la grand-mère que l'on découvre petit à petit, jusqu'à une scène pâtissière tout simplement superbe. Se tenant très éloigné des clichés, Le Premier qui l'a dit est une belle réussite, une comédie ensoleillée, à ne pas manquer.
Millenium 3, de Daniel Alfredson
C'est quoi ? Suite et fin de la saga... Snif (après Shreck et Toy Story, c'est un coup dur).
Et alors ? On prend les mêmes et on recommence. Je veux bien sûr parler des défauts et qualités de ce troisième volet qui sont exactement les mêmes qu'on pouvait faire au sujet du deuxième. La réalisation manque toujours de pep's, l'intrigue est beaucoup trop resserée par moments, bien trop étirée à d'autres et on peine à ressentir devant l'écran le même enthousiasme que pendant la lecture de la saga livresque. Mais... Noomi Rapace est encore une fois excellentissime. Son personnage évolue encore, Lisbeth s'aperçoit qu'elle n'est pas si seule au monde et que certaines personnes tiennent réellement à elle, ce qui l'amène à se décoincer un peu, permettant à l'actice de jouer sur un ton différent, de composer une nouvelle palette d'émotions. Maintenant que les trois adaptations ciné sont sorties, il me tarde de découvrir la série (à quand les coffrets ??).
L'âge de raison, de Yann Samuell
C'est quoi ? Alors qu'elle s'apprête à fêter ses quarante ans, Margaret - une femme d'affaires qui ne pense qu'en pourcentage et qui s'appelle en réalité Marguerite- reçoit une lettre d'une petite fille de sept ans, désireuse de lui rappeler ses rêves d'enfant. Cette petite fille n'est autre qu'elle-même.
Et alors ? Je l'ai déjà dit et je le répète avec conviction, je n'aime pas du tout Sophie Marceau qui est -pour moi- l'une des pires actrices françaises (aucun talent juste la sympathie du public qui l'a vue grandir). Mais je sais tout de même être objective et c'est en faisant abstraction de sa présence (et de sa pitoyable interprétation) que je confirme mes craintes : L'âge de raison est un gros navet. L'histoire, mignonette au départ, n'est absolument pas crédible tout en étant hyper prévisible. Le personnage de Margaret/ Marguerite est horripilant. Cette femme est une grossière caricature de la femme d'affaires, requin qui ne pense qu'à sa réussite, parle en anglais toutes les cinq minutes alors qu'elle a ses origines dans la France profonde, a renié toute sa famille de pauvres et envoie chier à peu près tous les gens qui auraient l'audace de se trouver sur son chemin. Mais s'il n'y avait que ça... J'ai trouvé totalement idiot -et c'est ce qui m'a définitivement empêchée d'entrer dans l'histoire- qu'elle ne se souvienne absolument pas d'avoir écrit toutes ces lettres, d'avoir créé toutes ces petites choses et porté le tout chez un notaire alors qu'elle était gamine. Je veux bien qu'on aspire à tourner la page mais de là à devenir totalement amnésique, c'est ridicule. Qui ne se souvient pas de ses rêves d'enfant ? De ses envies de devenir astronaute, maitresse, archéologue ou détective ? Bref, une histoire à laquelle on ne peut absolument pas croire, qui se termine de manière grotesque et bien pensante.
Tout petit programme cette semaine, en attendant la suivante qui s'annonce TRES remplie, avec seulement trois films qui ont retenu mon attention : Insoupçonnable, L'Heure du crime et Cellule 211.