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Vilaine Fifi
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18 novembre 2008

Les films du mois de novembre, partie II

Une seconde partie qui met à l'honneur les films français sortis cette semaine, à une exception près !

vilaineVilaine, de Jean-Patrick Benes et Allan Mauduit

C'est quoi ? Mélanie Lupin est ce qu'on appelle "une gentille fille", pour ne pas dire "une poire". Tout le monde abuse de son incapacité à dire le petit mot magique "nooooon !!". Sa mère se repose entièrement sur elle ainsi que sa voisine qui l'oblige à sortir son chien, son job de simple serveuse s'est transformé en job de serveuse-pompiste-secrétaire-bonniche-malmenée par un patron beauf et macho, et ses soi-disant copines profitent de la moindre occasion pour lui balancer des vacheries. Si Mélanie n'a pas de petit ami, elle discute avec un garçon charmant sur Internet depuis quelques mois. A l'occasion de la Saint Valentin, ce dernier l'invite à diner. Ce rendez-vous va transformer la trop gentille Mélanie en garce absolue !

Et alors ? Quand on s'auto-proclame Vilaine Fifi et que sort un film s'intitulant Vilaine, on court le voir dès sa sortie en salle. Logique. Mis à part le titre, l'affiche m'a tout de suite interpellée : les couleurs, l'ambiance, annonçaient un film "à part", une esthétique particulière (un peu comme l'affiche de Penelope de Mark Palanski avec Christina Ricci). Si la première moitié du film a répondu à mes attentes, la seconde beaucoup moins. En effet, à partir du moment où Mélanie devient vilaine, le film perd de sa saveur, ce qui est assez surprenant. Marilou Berry incarne cette drôle de fille avec beaucoup de talent mais Mélanie n'est vraiment pas assez méchante. Elle est même beaucoup moins méchante que sa meilleure ennemie incarnée par Frédérique Bel (que j'étais heureuse de revoir). Je m'attendais à plus d'humour noir, à des vengeances plus sournoises. De plus, la fin est complètement bâclée, la love story entre Mélanie et son livreur de fleurs anonyme arrive comme un cheveu sur la soupe : c'est grotesque. La prochaine fois que vous faites un film sur une vilaine fille, consultez-moi, ahahah ! ! !

les_grandes_personnesLes grandes personnes, d'Anna Novion

C'est quoi ? Chaque été Albert emmène sa fille Jeanne fêter son anniversaire dans un pays d'Europe. Cette année, la destination choisie par cet heureux bibliothéquaire est une petite île suédoise. Ce choix n'est pas sans raison puisqu'Albert espère y trouver le trésor d'un Viking. Mais arrivés dans leur maisonnette de location, une mauvaise surprise les attend : la propiétaire s'étant trompée de dates occupe encore la maison avec une amie française. Si cette colocation imprévue embête Albert au plus au point, elle ravit sa fille qui voit enfin l'occasion de s'affranchir de l'autorité paternelle.

Et alors ? J'ai une petite anecdote sur Jean-Pierre Darroussin. Il y a une bonne dizaine d'années (je devais avoir quatorze ans donc, pour ceux au fond de la salle qui ne suivent pas ! ), je me promenais avec ma meilleure amie quand nous croisons un homme. Moi et ma classe légendaire nous mettons à penser à voix haute "Putain, le mec on dirait Darroussin" et ma meilleure amie de me répondre "Ta gueule, c'est lui". J'aime bien imaginer ce que ce monsieur tranquille a pensé deux ces deux filles des faubourgs vulgaires certes, mais cinéphiles ! Bref. Depuis, c'est avec le plus grand des plaisirs que je vais voir les films de cet excellent acteur. Avec Les grandes personnes je n'ai pas été déçue un seul instant. Ce petit bijou est un remarquable mélange de légèreté, de simplicité et d'humanité. Avec une histoire vraiment anodine, la réalisatrice parvient à faire passer des messages essentiels. D'autre part, la relation père-fille est traitée ici avec beaucoup d'intelligence ; on est bien loin des clichés véhiculés par certains films français où le père devient hystérique dépassé par une fille qu'il ne comprend pas. Dans Les grandes personnes, la relation entre Jeanne et son père est bien plus réaliste et du coup, beaucoup plus touchante. Par ailleurs, le décor naturel qu'offre cette petite île suédoise est absolument sublime, sauvage et rassurant à la fois. Un film qui nous fait voyager et qui nous rend heureux, à voir absolument ! 

stellaStella, de Sylvie Verheyde

C'est quoi ? Septembre 1977, Stella, fille de cafetiers, ayant grandi dans un quartier populaire de Paris, fait sa rentrée dans un établissement des quartiers huppés. Si la rentrée des classes est un moment délicat à passer, Stella doit également se faire une place dans ce nouveau monde qui lui est inconnu et qui ne semble pas vouloir d'elle. Ce qu'elle doit considérer comme "la chance de sa vie", cette possibilité de recevoir un enseignement de qualité, va en effet bouleverser son quotidien.

Et alors ? Stella est un film sur l'enfance qui sort vraiment du lot, notamment grâce à la jeune Léora Barbara qui incarne son personnage avec un naturel déconcertant. Il met en scène une enfant très spéciale qui n'a pas la vie facile, malgré les apparences. En effet, si le début du film nous laisse penser que son quotidien est vraiment chouette (l'ambiance dans le café de ses parents est délirante, elle y évolue à sa guise, se couche à l'heure qu'elle veut, joue aux cartes avec les clients qui la chouchoute, etc.), on s'aperçoit au fil de l'histoire que c'est loin d'être le cas. La réalisatrice ne nous livre pas pour autant un film à faire pleurer dans les chaumières. Stella est un film très frais et rythmé par une bande-son très bien choisie, qui aborde des sujets graves et nous montre la difficulté de se trouver une place à soi lorsqu'on entre dans l'adolescence. L'ambiance des années 70 est très bien restituée, sans pour autant tomber dans le kitschouille. Par ailleurs, tous les acteurs sont excellents. J'ai déjà signalé le talent de Léora, mais il ne faut pas oublier les parents, interprétés par Karole Rocher, excellente, et Benjamin Biolay, étonnamment crédible et touchant. Si ce film m'a vraiment emballée par sa fraîcheur, son ambiance, ses dialogues (je me suis même payé le luxe d'un fou rire suite à une phrase devenue culte dans le monde de vilaine Fifi), je dois quand même dire que le dernier quart d'heure m'a semblé un peu long. J'en garde quand même, et avant tout, un très bon souvenir.

duchess The Duchess, de Saul Dibb

C'est quoi ? Ce film retrace une partie de la vie de Georgiana Spencer, Duchesse du Devonshire, à la fin du XVIII° siècle. Mariée à un homme qui ne l'aime pas, qui n'attend rien d'elle à part un héritier et qui lui impose un ménage à trois, Georgiana s'engage dans la vie politique, en faisant campagne pour le parti libéral, au côté de son amant Charles Grey.

Et alors ? Après avoir lu plusieurs critiques mitigées, j'étais un peu moins excitée à l'idée de découvrir ce nouveau film mettant (encore une fois) à l'honneur une Keira Knightley en costume. Mais je ne peux résister à l'appel du drame historico-romantique ! Et finalement, The Duchess m'a entièrement satisfaite. Bien sûr, j'aurais aimé qu'il soit un peu plus centré sur la vie politique de la Dame plutôt que sur sa vie privée, mais quand même, c'est un très bon film, comme je les aime. Les acteurs sont beaux, les robes tournent, on se trahit, on s'aime, et on picole comme des trous mais dans des verres qui coûtent un oeil ! Georgiana n'est pas sans rappeler Marie-Antoinette par son côté ambassadrice de la mode. Les deux belles partageaient apparemment la même passion pour les perruques discrètes... ! Néanmoins, la Duchesse m'a semblé plus intéressante et plus complexe que notre Reine, notamment à travers son rôle politique. J'ai très envie d'en savoir plus sur ce personnage que je ne connaissais pas du tout. Le film est en tout cas une très bonne base, rien n'empêche les curieux et les insatisfaits de creuser un peu par eux-mêmes.

Quatre films et une Fifi quatre fois satisfaite (ou presque), c'est historique ! Les prochains films sur ma liste sont L'échange, que je n'ai pas pu voir dimanche comme je l'avais pourtant programmé, Two Lovers, Moscow Belgium, Musée haut-Musée bas, J'irai dormir à Hollywood, RockNrolla, et bien sûr Mesrine : l'ennemi public n°1. Sans oublier Madagascar 2 que je suis invitée à voir en avant-première au Grand Rex dimanche ! Youhou !

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Commentaires
B
Ben, pour "The Duchess", c'est vrai que ça donne à découvrir le personnage mais j'ai quand même trouvé le film très académique et assez ordinaire.<br /> Oui, je ne serais pas contre un p'tit (un grand même !) voyage en Suède, j'irai voir le film next week !
E
Tout à fait d'accord avec ta référence à "The Queen", film qui manquait un peu de piquant. Mais j'ai trouvé que "The Duchess" était une bonne base pour découvrir un personnage finalement peu connu, en France du moins.<br /> Si tu arrives à trouver un peu de temps, je te conseille avant tout "Les grandes personnes", séduisant de la première seconde à la dernière. En plus, je suis sûre que tu n'es pas du genre à refuser un petit voyage en Suède ;)
B
Ben moi j'ai été assez déçue par "The Duchess"... j'ai trouvé Ralphounet impeccable (comme toujours), les costumes sont fantastiques mais le traitement de l'histoire est beaucoup moins séduisant que chez Coppola dans son " Marie-Antoinette". Moi, il m'a fait pensé un peu à "The Queen" de Frears, c'est vraiment intéressant, le film est loin d'être mauvais mais il manque le petit plus !<br /> <br /> Sinon, pas vu les autres: "Vilaine" ne me tente pas plus que ça (même si j'aime bien l'affiche à la "Penelope" !); en revanche pour "Stella" et "les grandes personnes", ça me tentait bien, j'aimerais essayer de trouver le temps d'y aller ;)
Vilaine Fifi
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