Bâtir pour le Roi, Jules Hardouin-Mansart (1646-1708), au musée Carnavalet
Il y a trois semaines, alors que j'étais en pleine lecture du Montespan de Jean Teulé (qui raconte la relation entre Louis XIV et Madame de Montespan), je n'ai pas pu résister à l'appel de cette exposition qui met à l'honneur l'architecte Jules Hardouin-Mansart qui a réalisé d'incroyables chefs-d'oeuvre pour le plus grand plaisir du Roi-Soleil.
J'étais donc parfaitement, comment dire... dans l'ambiance, pour arpenter les magnifiques salles du musée Carnavalet !
Si ce fameux Jules ne vous dit rien, comme c'était mon cas, vous connaissez forcément ses réalisations puisqu'elles nous entourent encore aujourd'hui et nous font même rêver.
L'exposition commence par une rapide mais suffisante présentation de l'architecte à travers plusieurs portraits et bustes qui montrent sa place de privilégié. On apprend notamment qu'il a reçu le titre de Premier architecte du Roi en 1681, et qu'il a repris le nom de Mansart de son grand-oncle François, architecte à la Cour également.
Jules Hardouin-Mansart, par François de Troy
L'exposition se propose ensuite de nous faire découvrir les réalisations de l'architecte, en commençant par sa plus grandes oeuvre parisienne, le Dôme des Invalides, dont on peut admirer une très belle maquette. On apprend alors que l'architecte a travaillé sur de nombreux édifices religieux, dont l'église Saint-Paul.
Les Invalides
Ensuite, l'exposition nous fait découvrir la plus intéressante (selon moi) partie du travail de Jules Hardouin-Mansart, les châteaux royaux. Vous imaginez ma joie de découvrir les plans du château de Clany, offert par le Roi à sa favorite, Madame de Montespan ! ça ne pouvait tomber mieux ! On découvre également que l'architecte a participé à la conception du château de Marly et ses douze petits pavillons et bien évidemment à celle de l'incontournable château de Versailles, symbole du pouvoir royal par excellence. Si l'architecte décède avant la fin de son chantier, il est à l'origine de la superbe Galerie des Glaces.
Le château de Marly
Le statut de privilégié de Jules Hardouin-Mansart lui permet de se forger une réputation qui dépasse les frontières de la région parisienne, et l'architecte se voit confier notamment la reconstruction de l'Hôtel de Ville de Lyon, l'Hôtel de Ville d'Arles ou encore la chapelle du château de Serrant près d'Angers. Afin de faire face à ces très nombreuses commandes, il est obligé de solliciter des collaborateurs, dont Robert de Cotte, qui deviendra à son tour Premier architecte du Roi.
L'Hôtel de Ville de Lyon
L'exposition s'achève sur d'autres réalisations de Jules Hardouin-Mansart qui font toujours partie de notre paysage urbain, les places royales. On lui doit alors la Place des Victoires ou encore la Place Vendôme.
Cette exposition est donc très intéressante, à plusieurs niveaux.
Elle nous permet tout d'abord de découvrir un personnage très important de notre histoire, dont on ne sait pas forcément grand chose. Elle nous permet également de nous replonger dans cette passionnante époque qu'est le règne de Louis XIV. Les férus d'architecture, les étudiants en archi notamment, seront comblés par l'abondance de plans, qui ne m'ont pas dit grand chose, mais qui m'ont impressionnée par leur format, et le fait qu'ils soient annotés de la main même de l'architecte. Enfin, pour les parisiens, cette expo est incontournable puisqu'elle nous invite à redécouvrir notre ville et son architecture.
Je vous encourage donc à la visiter car vous y apprendrez baucoup. Et si vous avez la possibilité de vous plonger dans Le Montespan avant, c'est encore mieux !
C'est où ? Au musée Carnavalet, 23, rue de Sévigné, III°, M° Saint-Paul
C'est quand ? Jusqu'au 28 juin 2009, du mardi au dimanche, de 10h à 18h. (Fermé les jours fériés)
C'est combien ? 7/ 5/ 3,5 euros (3,5 en tarif jeune !)