Les films du mois de janvier, partie III
Une petite semaine ciné avec deux déceptions là où je ne les attendais pas et deux très bonnes suprises là où je les attendais !
Mr. Nobody, de Jaco Van Dormael
C'est quoi ? Nemo Nobody, le dernier des mortels, nous fait voyager à travers les souvenirs de ses nombreuses vies entre lesquelles il n'a su choisir.
Et alors ? Je n'avais pas vu la BA de ce film et pourtant je l'attendais avec impatience. Pour son acteur principal, le fabuleux Jared Leto, bien sûr, mais surtout pour son sujet qui me parle plus qu'aucun autre. Comme certains d'entre vous peut-être, je suis une grande indécise, incapable de faire des choix ce qui m'amène souvent à faire du sur place : pas de choix, pas de regrets, telle est ma devise. Mr. Nobody, avec son personnage principal tellement touchant et ses vies infinies m'a donc plus qu'emballée : ce film est mon très gros coup de coeur de ce début d'année, un film sur lequel je vais sauter dès qu'il sortira en DVD. J'y ai trouvé une poésie toute simple mais authentique, des scènes très émouvantes d'autres très drôles, de jolies trouvailles du réalisateur qui démontrent son inventivité, sa créativité, des grandes questions et des bribes de réponses, un scénario incroyablement dense mais parfaitement maîtrisé. Je suis donc tout étonnée de lire autant de mauvaises critiques sur ce film, probablement le plus stimulant de ces derniers mois. Pour certains, Van Dormael s'est laissé aller à de la philosophie de comptoir avec ses grandes interrogations sur la vie, les possibilités qu'elle offre et les regrets qu'elles peuvent entraîner. Bien au contraire, j'ai trouvé les thèmes soulevés par le réalisateur très bien amenés et surtout traités de manière profonde et cohérente. J'ai également adoré le mélange des genres dans ce film qui n'est pas sans rappeler Benjamin Button ou encore Vanilla Sky : quand la SF se met au service de la vie et de l'amour. Pour finir, si Jared Leto a été à la hauteur de mes attentes, et plus encore, j'ai été une nouvelle fois séduite par Diane Kruger, une actrice que j'aime vraiment de plus en plus. Un film déroutant auquel on s'accroche et on s'attache en quelques minutes, jusqu'à ne plus avoir envie d'en sortir.
La Dame de trèfle, de Jérôme Bonnell
C'est quoi ? Fleuriste le jour, Aurélien arrondit ses fins de mois en trafiquotant afin d'entretenir sa soeur, Argine, dont il n'a jamais pu se séparer. Orphelins depuis leur plus jeune âge, le frère et la soeur vivent une relation fusionnelle qui les empêche d'entrer définitivement dans l'âge adulte. Lorsque Aurélien se rend coupable d'un crime, leur vie tranquille prend un nouveau tournant.
Et alors ? La Dame de trèfle, ma seconde très bonne surprise de la semaine, est un excellent film noir, très complexe en dépit d'une intrigue plutôt mince. En effet, tout semble être dit sur l'affiche mais les sentiments humains -c'est bien connu- sont bien plus compliqués. Si le crime commis involontairement par Aurélien va entraîner les conséquences habituelles, vues et revues dans tous les films noirs, la relation qu'il entretient avec sa soeur est vraiment passionnante à découvrir. Ces deux personnages sont complètement hors de la réalité, deux enfants qui se sont retrouvé sans parents bien trop tôt et qui ont dû grandir aussi vite que mal. On sent chez Argine une immense fragilité qu'elle tente de dissimuler sous un comportement violent et désabusé, une envie de vivre très mal exprimée qu'elle gâche dans les bras d'hommes qui ne la méritent pas. Ces personnages que j'ai adoré suivre et voir évoluer ne seraient rien sans les deux incroyables acteurs qui les portent, Malik Zidi et Florence Loiret-Caille, absolument bluffante.
Invictus, de Clint Eastwood
C'est quoi ? 1994-1995 : Nelson Mandela mise sur la modeste équipe de rugby sud-africaine pour unifier le pays.
Et alors ? Un nouveau Clint Eastwood est toujours un événement et bien souvent un grand plaisir. Si je ne peux pas vraiment dire que je n'ai pas aimé Invictus, je dois avouer que j'espère vite l'oublier (à mon avis, cela ne sera pas trop difficile). Les très belles interprétations de Morgan Freeman et de Matt Damon mises à part, il n'y a -selon moi- rien à retenir de ce film aussi lisse que fade, à la mise en scène attendue et au scénario plein de bons sentiments. Bien sûr, il s'agit d'une histoire vraie, les choses se sont donc majoritairement passées comme dans le film. Il n'empêche qu'il aurait pu être un peu (beaucoup ?) moins policé et bien pensant. Certaines scènes (fictives donc) sont de véritables tire-larmes écoeurants. Clint Eastwood m'avait habituée à des films plus couillus et moins formatés (valable également pour les scènes de match, aussi violentes qu'un ballet classique...).
Les Chats persans, de Bahman Ghobadi
C'est quoi ? Téhéran. Une jeune femme et un jeune homme, tous deux musiciens, parcourent la ville à la recherche d'autres musiciens afin de monter un groupe et gagner Londres pour y donner un concert.
Et alors ? Ma plus grosse déception de la semaine avec ce film que j'avais vraiment très envie et hâte de découvrir. Les Chats persans ne m'a absolument pas touchée, bien au contraire, rarement un film m'aura autant ennuyée et gonflée au point d'avoir envie de quitter la salle avant la fin. Si le fond de ce film est intéressant et si le contexte dans lequel il a été tourné ne peut que nous interpellés (le film a été tourné en dix-sept jours et toute l'équipe est dorénavant en exil), il n'en reste pas moins chiant à regarder. Certes, le réalisateur parvient à nous montrer la difficulté (et le mot est faible), pour les artistes d'exister dans un pays où la liberté d'expression n'existe pas. Néanmoins, la manière dont il nous le montre, par le biais d'un docu-fiction laborieux, n'a vraiment rien d'enthousiasmant. Ajoutez à cela des personnages très pénibles (ppppfff Nader, comment te dire... Ta gueule !!!!!) et une BO capable de me faire saigner des oreilles, et vous obtiendrez presque deux heures d'Enfer sur Terre.
A voir cette semaine en plus d'Une petite zone de turbulences que je n'ai pas encore eu le temps de voir : LE film tant attendu et forcément incontournable pour la grande fan que je suis, Gainsbourg (vie héroïque). Je trépigne d'impatience !!!! Je suis également très curieuse de voir Complices ainsi que Le livre d'Eli. Où sont passés les Morgan... peut-être, et Les Barons, pourquoi pas ?!